La diversité en milieu de travail : et après?

Amélioration de l’intégration et de l’épanouissement des personnes des groupes considérés comme socialement vulnérables

Dans le cadre d’un projet de recherche qui bénéficie d’une subvention Savoir du CRSH, Tania Saba, professeure titulaire de ressources humaines et titulaire de la Chaire BMO en diversité et gouvernance de l’Université de Montréal, s’emploie à apporter une solution à un problème majeur qui touche le marché du travail au Canada.

Malgré les efforts déployés par les entreprises canadiennes pour accroître la diversité et l’inclusion au sein de leurs effectifs, a-t-elle observé, les personnes de groupes minoritaires ne sont pas bien intégrées une fois l’étape du recrutement passée. Ainsi, les effectifs diversifiés n’ont-ils pas automatiquement un impact positif sur les entreprises.

Madame Saba a examiné, d’une part, le parcours professionnel de personnes de groupes considérés comme socialement vulnérables (les femmes, les personnes de minorités visibles et les travailleurs de plus de 55 ans) tout en tenant compte de l’intersectionnalité pour ce qui est de l’immigration, de l’origine et de l’âge. D’autre part, elle a étudié les programmes en faveur de la diversité et le climat de travail au sein des entreprises qui embauchent ces personnes, afin de comprendre les facteurs contextuels, externes et internes, qui peuvent influencer les formes de discrimination perçues et de proposer des mesures pour les atténuer.

« Ce projet, dit Mme Saba, traite d’une thématique d’actualité qui concerne toutes les entreprises, car, comme nous pouvons le constater, la population active canadienne est caractérisée par une grande diversité à l’heure actuelle. »

Le projet, qui réunit plusieurs partenaires, tant canadiens qu’étrangers, a suscité l’enthousiasme de plusieurs entreprises, qui ont accepté d’y participer.

Les retombées de ce projet de recherche seront multiples et tangibles. Elles seront d’ordre économique, organisationnel, psychologique et sociologique. Une amélioration des conditions d’emploi des personnes des groupes visés entraînera des retombées positives en ce qui a trait au rendement des entreprises et au bien-être et à l’intégration économique des personnes de groupes minoritaires. Il pourrait aussi en résulter de meilleures décisions en matière de politiques publiques relativement à la situation des femmes sur le marché du travail, aux questions d’immigration et aux problématiques reliées aux incitations à un vieillissement actif de la population.

Madame Saba, qui a été doyenne par intérim de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal et directrice de l’École de relations industrielles, s’est vu attribuer, à titre de candidate principale et de cocandidate, de multiples subventions du CRSH pour étudier des questions ayant trait à la gestion des ressources humaines.

« Les subventions du CRSH, dit-elle, m’ont permis de mener mes travaux malgré mes responsabilités administratives à l’Université de Montréal; j’ai ainsi pu exécuter des projets de plus grande envergure, dans le cadre de partenariats internationaux et en faisant appel à une approche plus intégrée. »