Le cirque réinventé

 

Il suffit de parler de cirque au Canada pour qu’inévitablement quelqu’un mentionne le Cirque du Soleil. Or le Canada, le Québec surtout, qui compte plus d’une vingtaine de compagnies de cirque, est devenu un point d’ancrage pour les arts du cirque en général. Les cirques du Canada attirent des artistes et des athlètes de partout au pays et aussi du monde entier.

« Le cirque, c’est une grosse entreprise, et il y a énormément de concurrence à l’échelle internationale », selon Patrice Aubertin, titulaire de la Chaire de recherche industrielle du CRSH en arts du cirque de l’École nationale de cirque, à Montréal. « Dans la seule région de Montréal, les retombées économiques de l’industrie du cirque se traduisent par des revenus pouvant atteindre jusqu’à 850 millions de dollars par année­. »

Ces 25 dernières années, les attentes à l’égard des arts du cirque se sont faites de plus en plus complexes, et les artistes sentent les pressions qui s’exercent sur eux pour qu’ils se renouvellent et présentent des numéros toujours plus spectaculaires.

Dans bien des cas, cela veut dire trouver de nouvelles façons de composer avec les technologies – que celles-ci soient mécaniques, immersives, interactives ou éducatives. Par conséquent, les méthodes d’enseignement n’ont cessé d’évoluer, et les cirques ont accentué leur collaboration avec les partenaires de l’industrie.

Chaire de recherche du CRSH en arts du cirque

Au Québec, les arts du cirque constituent maintenant un véritable vecteur de création, d’entrepreneuriat et de culture. Les recherches novatrices que mène M. Aubertin ont pour but l’amélioration des pratiques en recherche-création, en dramaturgie et en pédagogie des arts du cirque. Son équipe fait l’essai, entre autres, d’innovations auxquelles le milieu du cirque pourrait avoir recours pour l’adoption de nouvelles technologies immersives et interactives.

L’équipe a établi des réseaux avec plus de 25 partenaires institutionnels et du monde des affaires de partout au Canada, qui ont tous leur propre réseau international. Non seulement ces collaborations font-elles en sorte qu’il y a échange d’expertise, mais elles permettent également l’amélioration constante des pratiques et des compétences afin de répondre aux attentes du marché.

M. Aubertin a en outre conçu un projet d’innovation sociale pancanadien dans le cadre duquel les arts du cirque sont considérés comme des outils devant favoriser un meilleur savoir-faire physique et davantage de créativité et de résilience chez les jeunes du Canada.

M. Aubertin évolue depuis longtemps dans le milieu du cirque. De concert avec son équipe de recherche, il mène des projets d’innovation sociale visant à promouvoir, auprès de la jeunesse canadienne, l’activité physique et de saines habitudes, et ce, de vie en misant sur la pratique des arts du spectacle.

« Ce que nous voulons le plus, c’est intéresser les enfants de huit à douze ans au mouvement et à la créativité en général, dit-il. Nous croyons qu’une fois leur créativité éveillée, et une fois les compétences physiques, la confiance et la motivation acquises, les enfants affirmeront leur identité et auront la force de caractère nécessaire pour affronter les défis que réserve le 21e siècle. »