Utilisation de nouvelles bases de « données massives » dans la recherche sur l’immigration
William J. Ashton, Université de Brandon
Résumé
On reconnaît de plus en plus l’importance des données fiables à long terme dans les études sur l’immigration. Cependant, leur utilisation est limitée en raison de la complexité des enjeux et des processus de migration. En outre, l’utilisation et l’application de « données massives » dans les études sur l’immigration en sont encore à leurs débuts. La majorité des travaux de recherche sur l’immigration qui font appel aux données massives sont habituellement axés sur les résultats et le rendement économique, plutôt que sur d’autres aspects clés de l’expérience que représentent la migration et l’établissement.
Ce projet visera à identifier et à résumer la littérature sur les études quantitatives consacrées à l’immigration et à la migration faisant appel aux données massives. Cet examen permettra d’identifier les principaux domaines de recherche par thèmes, les avantages et les défis de ce type de recherche ainsi que les lacunes et les limites en matière de connaissances des études réalisées. Il visera à identifier les aspects qui pourraient profiter des données massives dans le contexte des nouveaux ensembles de données que divulgueront Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada et Statistique Canada en 2016.
En outre, le projet cherchera à encourager la discussion entre les universitaires, les responsables de l’élaboration des politiques et les intervenants dans le domaine de l’immigration. Il visera également à améliorer l’utilisation et l’application des données massives lors de l’élaboration de politiques d’immigration et d’établissement.
Les communications présentées lors du Forum mondial sur la migration et le développement, en 2014, et lors du dialogue de haut niveau des Nations unies sur la migration et le développement, en 2013, effleurent à peine l’utilisation et l’application des données massives malgré le fait que de nombreux gouvernements soient maintenant aux prises avec les conséquences économiques et sociales de l’immigration à grande échelle et du déplacement des personnes. Le nombre d’études sur l’immigration et la migration qui reposent sur des données massives est encore relativement limité, mais il augmente rapidement. Ce projet vise à identifier les possibilités de poursuivre la recherche et à trouver des moyens de présenter les données massives de façon conviviale aux utilisateurs novices.
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Préserver l’image de soi : comprendre les habitudes des personnes âgées en matière d’adoption des technologies
Arlene Astell, Université de Toronto
Résumé
D’ici 2026, huit millions de Canadiens auront plus de 65 ans – ce qui sera près du double du nombre des 10 années précédentes. Malgré les puissants stéréotypes liés au vieillissement, qui sont souvent renforcés par les technologies qui projettent l’image de la vieillesse, on constate chez les personnes vieillissantes un puissant désir d’être considérées comme étant compétentes, indépendantes et autonomes.
Pour veiller à ce qu’un nombre croissant d’adultes vieillissants profitent des technologies actuelles et futures et continuent de vivre avec confiance, il est donc essentiel de comprendre le rôle de l’image de soi dans la prise de décisions de ces adultes quand il est question d’adopter ou de rejeter les technologies.
Ce projet permettra d’examiner les preuves quantitatives et qualitatives liées au rôle que joue l’image de soi dans le processus d’adoption des technologies. Une série d’ateliers permettra de réunir des utilisateurs finaux plus âgés et des intervenants de l’industrie, de la communauté et du domaine des politiques pour tenter de recommander aux adultes vieillissants une technologie qui correspond à l’image de soi qu’ils recherchent.
Le résultat de cette recherche pratique devrait contribuer à optimiser l’utilisation des technologies chez les personnes âgées, favorisant ainsi un engagement soutenu dans une activité constructive et une meilleure productivité ainsi que l’indépendance, la confiance en soi et l’amélioration de la qualité de vie, et ce, tout en encourageant la participation sociale continue au sein de la communauté.
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Impression 3D : de l'émerveillement technique aux enjeux économiques et sociétaux
Guillaume Blum, Université Laval
Résumé
Depuis plusieurs années, la question de l’impression 3D est abordée dans les médias et les réseaux sociaux, où de nombreuses vidéos sur des technologies dites « révolutionnaires » circulent. Entre le rêve de l’impression 3D transformant la réalité et la réalité elle-même, on observe un écart important. L’impression 3D ne constitue pas pour autant une technologie banale. Elle a le potentiel de transformer de manière importante notre environnement industriel, économique, scientifique et social. Or, cette technologie n’a fait l’objet que de peu d’études en sciences sociales.
Ce projet de synthèse des connaissances permettra une meilleure compréhension des enjeux économiques et sociétaux liés à la technologie de l’impression 3D et leur prise en compte par différents acteurs. Cette analyse sera l’occasion de comprendre la dynamique de l’impression 3D au Canada dans ses dimensions technologiques, socioéconomiques, managériales et universitaires.
Le projet comprendra la création d’un wiki sur l’impression 3D dans le cadre d’un cours sur le design et le transfert technologique. L’organisation d’un colloque ayant pour thème Impression 3D et technologies émergentes : transformations sociétales et impacts sur les pratiques professionnelles est également prévue.
Toute technologie a un impact sociétal et politique et possède les germes de la transformation de son environnement. L’étude du phénomène technique de l’impression 3D par les sciences sociales est plus que nécessaire.
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Examen systématique de la littérature sur les inégalités numériques : des incidences socioéconomiques aux recommandations
Simon Collin, Université du Québec à Montréal
Résumé
Dans un contexte de mondialisation croissante et d’avancées technologiques toujours plus rapides, la maîtrise des technologies numériques constitue un enjeu primordial du marché du travail. Jusqu’à présent, les disparités liées aux inégalités numériques et les facteurs qui y sont associés ont été bien documentés dans la littérature scientifique. Toutefois, leur incidence sur la participation socioéconomique des individus et les recommandations pour y remédier restent difficiles à établir. Une réduction des inégalités numériques pourrait se traduire par une amélioration sur les plans de la croissance et de l’égalité économiques, de la mobilité sociale et du fonctionnement démocratique. Il est donc primordial de chercher à remédier aux inégalités numériques au Canada au moyen d’initiatives mettant de l’avant des politiques avisées.
La synthèse des connaissances comprendra un examen systématique de la littérature sur les incidences socioéconomiques des inégalités numériques au Canada et des recommandations pour y remédier, de façon à soutenir activement le marché du travail, la productivité et la prospérité économique du pays. L’examen favorisera l’élaboration de politiques pertinentes en matière d’accès aux technologies numériques.
Le rapport final et les recommandations issues de cette synthèse des connaissances feront l’objet de huit stratégies de mobilisation des connaissances destinées aux responsables de l’élaboration de politiques de développement économique. La synthèse sera également accessible au moyen d’un portail en ligne.
Les approches d’innovation collaborative permettent aux organisations de répondre aux demandes d’agilité et de rapidité d’innovation du marché, notamment en centrant le processus d’innovation sur les besoins des usagers.
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Pour une synthèse des connaissances sur l’habitat des Autochtones au Canada et l’apport des technologies de l’information et de la communication (TIC)
Pierre Côté, Université Laval
Résumé
Ce projet de synthèse des connaissances a pour but d’aider à prémunir contre les effets acculturants et aliénants des technologies numériques, en assurant leur utilisation et leur intégration selon les valeurs et la culture propres aux communautés autochtones du Canada. Le projet vise en particulier à combler une lacune en ce qui concerne l’apport des technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’aménagement, à la planification et à la construction de l’habitat des peuples des Premières Nations et des Inuits.
En adoptant une approche critique, le projet sollicite l’avis des communautés autochtones sur l’utilisation des TIC dans leur vie quotidienne. Le rapport aidera à mieux comprendre l’utilisation des TIC comme aide à la décision en matière d’aménagement, de planification et d’architecture culturellement adaptés aux communautés autochtones. L’étude procurera une recension « élargie » des TIC et des outils de consultation et de participation en général. Ceux-ci seront rendus compréhensibles aux communautés autochtones, en particulier à celles qui ont des ressources limitées et qui sont éloignées. La recension permettra de découvrir les particularités du paysage technologique autochtone au Canada. Le rapport sera utile aux intervenants qui travaillent de concert avec les communautés autochtones en leur donnant accès à l’état actuel des connaissances sur les TIC.
Les communautés autochtones nordiques bénéficieront directement des résultats, qui permettront en outre d’examiner de nouvelles hypothèses en lien avec les TIC, et ce, dans le but d’élaborer des politiques mieux adaptées en matière de développement urbain et architectural.
Peu d’études et de conférences se sont penchées sur l’habitat autochtone en incluant aussi l’éventail plus large des facteurs sociaux et culturels associés aux TIC qui touchent les communautés du Nord canadien et québécois.
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Impact des nouvelles technologies sur le développement et l’accès aux technologies d’assistance
Theresa Claire Davies et Elizabeth Delarosa, Queen’s University
Résumé
Il existe 1,3 million de Canadiens handicapés qui disent ne pas disposer des technologies d’assistance dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin. Grâce aux instructions en ligne qui expliquent comment créer des technologies d’assistance pour les personnes handicapées ainsi qu’à l’accès aux outils de fabrication nécessaires pour y arriver – comme les imprimantes 3D et les espaces de création par l’intermédiaire de laboratoires ouverts au sein de la communauté –, la production et la conception des technologies d’assistance semblent plus accessibles que jamais. Cependant, des défis évidents accompagnent l’utilisation des ressources servant à cette fin. Il est important de poursuivre la recherche sur la capacité de ces outils et de ces laboratoires de produire des technologies qui répondent aux besoins des personnes handicapées.
Ce projet de synthèse consistera à examiner l’état des connaissances concernant le rôle et l’impact des nouvelles technologies dans la production de dispositifs d’assistance au moyen de ressources communautaires disponibles au Canada. Il portera notamment sur les obstacles à la production de tels dispositifs, y compris la non-participation des personnes handicapées et le manque de formation. Les résultats du projet regrouperont des méthodes novatrices d’élaboration de politiques et de pratiques au sein des secteurs universitaire, public et privé et entre ces secteurs. Ils décriront également comment ces méthodes contribuent à faciliter l’accès aux technologies d’assistance.
Dans la littérature scientifique, on s’est penché sur les études interdisciplinaires consacrées aux handicaps, à la culture et aux technologies d’assistance. Toutefois, on n’a pas encore examiné en profondeur les changements au niveau des politiques et des méthodes d’accès qui reposent sur ces connaissances dans le contexte canadien.
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Conception et développement des plates-formes de restitution numériques du patrimoine autochtone nordique
Peter C. Dawson, University of Calgary
Résumé
Les groupes autochtones qui vivent dans l’Arctique cherchent de plus en plus à recouvrer les connaissances culturelles et les collections d’objets qui ont été recueillies auprès de leurs ancêtres dans le cadre des efforts de colonisation passés. La notion de rapatriement numérique ou de « restitution numérique » est apparue comme une façon de rétablir les relations entre les institutions des colons et les communautés d’origine en transférant et en partageant les connaissances sous forme de données numériques.
Toutefois, il faut relever de nombreux défis pour rapatrier numériquement ces connaissances et ces collections que détiennent habituellement des institutions tierces sous forme de fiducies. En plus de matériels informatiques onéreux et d’un accès limité à Internet dans les régions éloignées, le déséquilibre de pouvoir, la tendance à travailler en silos et la participation minimale des communautés autochtones empêchent souvent de réaliser les priorités.
Ce projet de synthèse des connaissances permettra d’examiner la façon dont on s’attaque – ou non – aux défis caractéristiques de l’Arctique canadien dans les projets de restitution numérique actuels et passés. En identifiant les lacunes actuelles en matière de connaissances, il visera à assurer une utilisation maximale des technologies numériques afin de préserver le patrimoine autochtone du Nord canadien pour les décennies à venir.
Alors que la collaboration demeure un thème central de leur développement, les projets de restitution numérique parviennent encore difficilement à rétablir un sentiment de propriété au sein des communautés d’origine.
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Le fossé numérique : accès, innovation et impact au sein des communautés autochtones
Isha DeCoito, Western University
Résumé
La culture numérique sous-tend la capacité d’un pays de procurer à ses citoyens un accès équitable aux possibilités sociales et économiques. Pour accroître les compétences numériques, les approches traditionnelles utilisées dans le domaine de l’éducation doivent faire place à des approches transformationnelles. Il faut voir l’apprentissage comme un processus social dans le cadre duquel les étudiants et les enseignants travaillent en partenariat avec l’aide des technologies numériques. Un tel changement est particulièrement difficile au sein des communautés autochtones, en particulier lorsque les enseignants manquent de formation et n’ont pas accès aux technologies.
Ce projet consistera à entreprendre un examen détaillé des projets de littératie numérique, notamment de la culture autochtone, et de leur impact sur l’enseignement et l’apprentissage de la maternelle à la 12e année dans tout le Canada. Il offre une perspective nationale concernant ces projets de littératie numérique en considérant tout spécialement les cas de réussite. On y proposera la façon d’appliquer ces réussites dans le cadre d’autres initiatives axées sur la littératie numérique ainsi que les leçons qu’il est possible de tirer des projets qui ont échoué en s’efforçant de faciliter l’apprentissage en tant que processus social et culturel.
Ce projet donnera un aperçu de l’efficacité des projets de technologie numérique ainsi que de leur potentiel à développer la littératie numérique et à instaurer, chez les jeunes autochtones, la confiance nécessaire pour atteindre leurs objectifs scolaires et professionnels.
L’utilisation des technologies numériques dans l’environnement éducatif représente un obstacle énorme à l’enseignement et à l’apprentissage au sein des communautés autochtones, qui peuvent ne pas avoir accès à ce type de technologie ou devoir surmonter un fossé numérique.
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Les humanités numériques au Canada : miser sur les nouveaux outils et les possibilités de formation
Michael Eberle-Sinatra, Université de Montréal
Résumé
Les humanités ont toujours tenté de comprendre les grands moments de l’histoire de l’humanité et les formes d’expression humaines. À une époque où nous cherchons à comprendre la logique et le sens d’une immense quantité d’informations multimédia en plusieurs langues, les humanités numériques s’attaquent aux défis critiques que présentent les interactions personne-machine et les méthodes de recherche. Domaine dans lequel le Canada s’est taillé une place de chef de file à l’échelle internationale, les humanités numériques contribuent également à la capacité du pays de se représenter à l’échelle mondiale sur Internet.
Les humanités numériques ont évolué pour devenir un domaine interdisciplinaire qui apprend aux étudiants à utiliser les puissantes ressources du Web et à communiquer par leur intermédiaire. Pour leur part, les humanistes numériques collaborent avec les bibliothèques pour créer des archives électroniques – à savoir, un recueil durable de travaux que les chercheurs peuvent utiliser pour comprendre qui ils sont et quelle est leur histoire.
Ce projet permettra d’évaluer les plus récents progrès dans le domaine des humanités numériques et de se préparer en vue de répondre aux besoins futurs des chercheurs canadiens. Ce faisant, il permettra également d’évaluer l’accessibilité aux technologies et leur utilisation par la communauté de recherche et le grand public.
Le problème que pose l’information c’est qu’il n’est pas toujours évident de savoir quelle question poser et comment produire des réponses suffisamment intelligentes pour aider d’autres personnes à répondre à des questions judicieuses.
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Synthèse des connaissances sur l’apprentissage de l’écriture informatisée
Pascal Grégoire, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Résumé
L’écriture informatisée rivalise désormais avec l’oral à un point tel que des adolescents abandonnent des formes d’écrits traditionnelles, comme la lettre, au profit de formes numériques comme le blogue. À l’ère du numérique, l’école fait donc face à un défi de taille : intégrer les technologies à l’enseignement et à l’apprentissage de l’écriture.
Ce projet de synthèse des connaissances tentera de faire un inventaire des formes d’écritures informatisées étudiées par la recherche scientifique canadienne et internationale de 2005 à 2015 et de recenser les études sur l’utilisation du numérique à des fins d’enseignement et d’apprentissage de l’écriture. Le projet fera aussi la synthèse et l’évaluation des impacts du numérique sur les textes et sur le processus scriptural.
Les résultats seront utilisés pour cerner des pratiques porteuses et d’autres moins prometteuses dans le milieu de l’enseignement. Ils seront utiles tant aux scientifiques qu’aux professionnels de l’enseignement. L’équipe aura recours à plusieurs canaux pour transmettre les connaissances aux enseignants, dont des sites Web, des capsules vidéo, des communications et des articles.
Le numérique est venu modifier profondément le rapport à l’écriture des scripteurs, novices ou experts.
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Nouveaux acteurs influents dans le domaine de l’information : contrôle des médias numériques hybrides
Alfred Hermida, University of British Columbia
Résumé
La notion de « contrôle » représente une manière essentielle de comprendre la façon dont l’information circule dans la société. Par le passé, les sources de nouvelles établies, comme la Société Radio-Canada et le Globe and Mail, avaient mainmise sur la façon de filtrer, de sélectionner et de diffuser l’information aux Canadiens. De nos jours, les nouveaux fournisseurs médiatiques, comme les plates-formes de médias sociaux, les moteurs de recherche et les jeunes entreprises axées sur la diffusion de nouvelles soulèvent des questions quant à la nature de ce contrôle, car ils transforment la façon dont les Canadiens accèdent aux nouvelles et à l’information.
Ce projet fera un survol interdisciplinaire de la façon dont une théorie fondamentale de l’étude des communications est remodelée en raison des médias numériques émergents et perturbateurs. Cette synthèse expliquera la façon dont la notion de contrôle reste pertinente en tant que processus complexe, contextuel et contesté ainsi que la façon dont les institutions concurrentes, les technologies et le public rivalisent pour assurer la pertinence, le sens et l’interprétation des nouvelles, ce qui influence ultimement les idées, les choix et le comportement des citoyens.
Les constatations du projet seront diffusées sous forme de publication commerciale afin d’aider le public à mieux comprendre comment les idées et les connaissances circulent au sein d’un écosystème médiatique mixte et comment les Canadiens les comprennent.
L’essor des nouveaux modes de contrôle, la persistance des modes de contrôle actuels et les technologies numériques qui facilitent les nouvelles pratiques sociales méritent de faire l’objet d’un examen minutieux, puisque ces forces se font concurrence lorsqu’il s’agit de déterminer la façon dont on rapporte et filtre les nouvelles et dont on en détermine la priorité pour le public.
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Renseignements personnels et électorat : les données massives et la personnalisation de la politique
Elizabeth F. Judge, Université d’Ottawa
Résumé
Les technologies d’analyse des « données massives » ont transformé la façon de recueillir et d’utiliser les renseignements personnels dans différents domaines, dont le domaine de la politique. Les partis politiques font maintenant appel à certaines techniques pour mieux cibler les électeurs et, par conséquent, détiennent des quantités considérables de renseignements personnels. Des exemples récents d’atteinte à la vie privée et l’absence de lois fédérales ayant pour but de protéger la confidentialité des données que détiennent les partis politiques ont suscité des préoccupations croissantes quant au risque de mésusage des données de nature délicate concernant les électeurs ou d’accès inapproprié à ces données.
Malgré les menaces évidentes, on a peu étudié les pratiques des partis politiques en matière de protection des renseignements personnels au Canada et à l’étranger. Visant à examiner les connaissances actuelles et les recoupements entre la vie privée, les élections et les données massives, ce projet consistera à évaluer le respect des principes relatifs à l’équité dans le traitement des renseignements par les parties. On y abordera également les implications des lacunes et des tensions sur les plans juridique et réglementaire.
Cette information permettra de sensibiliser davantage les électeurs et les responsables de l’élaboration des politiques. En outre, on espère que les constatations du projet inciteront les partis politiques à s’engager à instaurer des pratiques exemplaires et, idéalement, à procéder à une réforme des lois.
Le cadre juridique qui protège les données que détiennent les partis politiques sur les électeurs n’a pas fait l’objet d’une mise à jour pour assurer le suivi des changements dans le comportement politique – changements qui ont fait de l’analyse des données massives un aspect essentiel de l’activité des parties.
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Connaissance conceptuelle des enseignants des environnements d’apprentissages améliorés par la technologie au Canada : synthèse des connaissances
Mi Song Kim, Western University
Résumé
Les efforts d’apprentissage et de conception des enseignants ont de plus en plus d’importance à l’ère de l’apprentissage numérique actuelle. Cependant, de nombreux enseignants manquent d’expertise en conception et ne se considèrent pas comme des concepteurs d’environnements d’apprentissages améliorés par la technologie.
En mettant l’accent sur la connaissance conceptuelle des enseignants et son impact sur la pédagogie axée sur les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM), ce projet consistera à étudier la façon dont il est possible d’exploiter les nouvelles technologies afin qu’elles profitent aux enseignants et aux étudiants. Ce projet aura pour principe directeur la notion de « salle de classe » en tant que lieu d’apprentissage créatif où les étudiants et les enseignants peuvent ensemble acquérir des connaissances et développer un programme d’études.
Les constatations du projet dévoileront les possibilités et les ressources qui, ensemble, définiront la connaissance conceptuelle des enseignants en matière d’intégration technologique et le perfectionnement professionnel des enseignants dans le but de développer de nouvelles pédagogies et d’adopter des innovations technologiques.
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La technologie de chaîne de blocs dans la tenue des comptes : utilité ou frénésie?
Victoria L. Lemieux, University of British Columbia
Résumé
La technologie de chaîne de blocs sous-jacente au système Bitcoin fait appel à des réseaux informatiques décentralisés pour publier, sur un grand livre public, des transactions vérifiées de façon sécuritaire et anonyme. Elle est de plus en plus considérée pour la tenue des comptes comme une solution pouvant donner aux particuliers le contrôle de leur identité en ligne. Cette technologie est capable de procurer des systèmes de paiement plus sûrs et efficaces et a le potentiel de développer de nouveaux services pour venir en aide aux personnes marginalisées vivant dans les pays en développement ou dans les pays développés.
Cependant, la technologie de chaîne de blocs présente également certains risques en ce qui concerne le contrôle organisationnel, la fiabilité et l’authenticité des enregistrements ainsi que la préservation numérique à long terme. On sait que les risques liés au bitcoin incluent notamment le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la fraude fiscale.
Ce projet consistera à analyser l’état actuel des connaissances, de la recherche et des pratiques relatives à la technologie de chaîne de blocs dans la tenue des comptes. On explorera, entre autres, le concept et les opérations de la technologie de chaîne de blocs, ses applications actuelles ainsi que les normes juridiques et réglementaires en vigueur au Canada et dans le reste du monde.
Tandis que cette nouvelle technologie évolue de son domaine d’application actuel pour épouser de nouvelles formes de tenue de comptes, le Canada se doit de mieux comprendre les implications de son développement, de son adoption et de son utilisation sur les plans économique, social, environnemental, philosophique et juridique.
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Nouvelles solutions technologiques en matière d’accès au système de justice : possibilités et risques des applications mobiles et Web
Jena McGill, Université d’Ottawa
Résumé
Les responsables du World Justice Project 2015 ont déclaré que le Canada accuse un retard par rapport aux autres nations pour ce qui est de s’assurer que tous ses citoyens bénéficient d’un accès égal et efficace au système de justice. Les adultes et les jeunes à faible revenu, les groupes marginalisés et les habitants des communautés rurales et éloignées ne sont que quelques-uns de ceux qui doivent surmonter des obstacles considérables pour bénéficier d’une aide juridique.
Les applications mobiles et Web offrent de nouvelles possibilités d’améliorer l’accès au système de justice. Ces applications procurent des renseignements juridiques immédiats à peu de frais (ou gratuitement) aux utilisateurs, facilitent la collecte de preuves pouvant se révéler pertinentes au moment de faire valoir des droits et apportent des solutions ciblées aux problèmes juridiques, et ce, sans qu’il soit nécessaire de surmonter les obstacles que peuvent présenter les services juridiques traditionnels.
Cependant, ces possibilités ne sont pas sans risque. Les questions de protection des renseignements personnels et de sécurité dans l’environnement en ligne et les préoccupations ayant trait à l’accès inégal à Internet et à la réglementation sont des problèmes de premier ordre que doivent résoudre les développeurs des technologies au même titre que les responsables de l’élaboration des politiques.
Ce projet visera à dresser une liste des applications disponibles qui facilitent l’accès au système juridique et à compiler les pratiques exemplaires et les questions politiques majeures. Cet effort mènera à la création d’un programme tourné vers l’avenir en vue de la recherche future dans ce domaine.
Les études réalisées au pays ont démontré que la confiance du public envers le système de justice est en baisse – l’inaccessibilité à ce système représentant l’une des principales raisons de ce déclin. Les applications offrent de nouvelles possibilités d’améliorer l’accès au système de justice en apportant des solutions ciblées aux programmes juridiques, et ce, sans qu’il soit nécessaire de surmonter les obstacles que peuvent présenter les services juridiques traditionnels.
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Dilemmes éthiques liés aux technologies émergentes et perturbatrices : l’état actuel des connaissances est-il adéquat?
Cosmin Munteanu, University of Toronto
Résumé
Au Canada, la plupart des universitaires sont guidés par des principes et des directives en matière d’éthique de la recherche. Pour nombre d’entre eux, l’obtention d’un examen éthique peut souvent représenter un processus officiel – presque bureaucratique. Cependant, la recherche axée sur la personne qui concerne les nouvelles technologies interactives, comme l’interaction personne-machine, pose de nouveaux défis éthiques, en particulier en ce qui a trait à l’emploi de ce type de technologies par des personnes vulnérables ou marginalisées.
La recherche préliminaire démontre qu’il existe des lacunes considérables entre les directives éthiques établies et les réalités souvent inattendues et imprévisibles que présente le travail sur le terrain mené au moyen de nouvelles technologies dans de nouveaux contextes.
Basé sur la mise en application des connaissances, ce projet consistera à analyser les cadres politiques actuels et l’expérience des chercheurs quant à la façon dont ils adaptent leur recherche aux directives actuelles ou ils s’attaquent aux lacunes considérables sur le plan des procédures. Les constatations du projet serviront à mieux protéger la vie privée et la confidentialité des personnes vulnérables compte tenu de nouveaux défis éthiques en lien avec la technologie. Elles permettront aussi de mettre à jour l’ensemble des connaissances qu’utilisent les scientifiques canadiens pour relever ces nouveaux défis et pour favoriser la croissance du leadership dont fait preuve le Canada dans le domaine de la recherche éthique.
Les chercheurs se retrouvent confrontés à des dilemmes éthiques sérieux, alors que les réalités de la recherche sur le terrain ne correspondent pas aux exigences officielles d’un processus d’approbation éthique ou y sont souvent contraires.
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Influences sociocognitives sur l’innovation, l’adoption et l’utilisation des technologies
Luciara Nardon et Gerald Grant, Carleton University
Résumé
La technologie est généralement considérée comme un moteur important de la prospérité et de la compétitivité économiques à l’échelle nationale. En effet, elle a le potentiel de modifier la façon dont les personnes interagissent, apprennent et exercent leurs activités.
Lorsqu’elles innovent, adaptent ou utilisent une nouvelle technologie, les personnes font des choix à partir d’un ensemble de croyances et de pratiques définies sur le plan social ou culturel. C’est pourquoi il est nécessaire de comprendre les facteurs socio-culturels qui influencent le changement technologique – et vice-versa – pour s’assurer que tous les Canadiens bénéficient des avantages de la technologie.
Ce projet consistera à examiner et à intégrer différents documents consacrés à la relation entre les facteurs socioculturels et le changement technologique dans un contexte canadien. Ses constatations aideront les organismes et les responsables de l’élaboration des politiques à parcourir les nombreux concepts qui se recoupent et à prendre des décisions éclairées quant aux meilleures stratégies, pratiques et politiques permettant de promouvoir l’accès, l’acceptation et l’utilisation des technologies par les différents groupes culturels de tout le Canada.
L’un des problèmes fondamentaux qui sont liés à l’élaboration de stratégies, de pratiques et de politiques visant à appuyer l’évolution technologique de la société et des organismes canadiens réside dans le fait qu’il est difficile de dépister les connaissances actuelles concernant les influences sociocognitives sur le changement technologique.
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Appuyer la résurgence autochtone à l’aide des technologies numériques
David Perley, Université du Nouveau-Brunswick
Résumé
Les membres des communautés autochtones de tous les âges adoptent de plus en plus les technologies numériques – en particulier les médias sociaux – afin de renouer avec leurs langues et leurs cultures. En effet, les plates-formes numériques leur offrent de nouvelles possibilités d’entretenir, de retrouver et de reconquérir leur langue, leur culture et leur identité en partageant des légendes, des chants, des danses, des récits sur la création et des enseignements oraux. Cependant, la technologie peut également limiter les interactions entre les peuples autochtones. Peu de technologies ont été intégrées aux programmes d’enseignement autochtones et il arrive souvent qu’elles se présentent uniquement en anglais, langue dominante.
Ce projet de collaboration consistera à procéder à un examen détaillé de la littérature portant sur l’apprentissage basé sur des moyens numériques, dont les technologies, les services et les stratégies de mise en œuvre disponibles pour enrichir l’enseignement des langues autochtones. Les dirigeants communautaires et les responsables de l’élaboration des politiques qui désirent promouvoir l’éducation des Autochtones y participeront.
Axées sur les façons dont les nouvelles possibilités numériques peuvent favoriser l’apprentissage et la préservation des langues et des cultures par les Autochtones, les constatations du projet seront liées aux travaux en cours dans le domaine de la décolonisation et aideront à atteindre les objectifs visant à accroître le nombre d’Autochtones qui demeurent sur leur territoire.
Une occasion unique s’offre au Canada de fêter la diversité et la richesse des cultures et des langues autochtones de même que le rôle des technologies numériques dans cette résurgence.
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L’innovation collaborative au croisement de multiples communautés : gérer la capacité d’absorption publique pour favoriser la diffusion d’innovations pour les citoyens
Laurent Simon, HEC Montréal
Résumé
L’innovation collaborative, une approche mobilisant différents acteurs au sein d’un processus d’innovation, est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur. Les approches d’innovation collaborative se multiplient sous différentes formes : données ouvertes, logiciels libres, marathons de programmation ou hackathons, conception participative ou codesign, production participative ou crowdsourcing, recherche ouverte en innovation ou living lab, etc. En favorisant la participation des citoyens et des usagers à l’élaboration des politiques et aux processus d’innovation, il semble que ces approches permettent aux organisations de saisir les demandes du marché et d’y répondre et d’améliorer les services et les technologies offerts.
Habituellement utilisées pour favoriser la production d’idées novatrices, les approches collaboratives peuvent aussi jouer un rôle important dans d’autres phases du processus d’innovation. Il est donc important de comprendre comment les approches d’innovation collaborative favorisent l’implantation et la diffusion d’innovations, en particulier de celles qui sont reliées aux nouvelles technologies numériques.
Ce projet vise à faire une synthèse des écrits portant sur quatre courants interreliés en matière d’innovation – la conception participative, l’innovation ouverte, les communautés de connaissances et d’innovation et la sociologie de l’innovation –, afin de mieux saisir le potentiel de ces démarches d’innovation collaborative. Ces approches favorisent le développement des compétences et des capacités nécessaires à l’appropriation de nouvelles technologies par les citoyens, stimulant ainsi leur diffusion et leur accessibilité par les usages. Ce projet comprendra l’élaboration d’un guide des meilleures pratiques, afin que les Canadiens issus de tous les secteurs puissent acquérir les connaissances numériques adaptées aux technologies d’aujourd’hui.
Le Canada, riche de capacités de création de connaissances et de nouvelles technologies, doit s’interroger pour mieux comprendre comment faire pour s’assurer que le potentiel des nouvelles technologies numériques soit rendu accessible au public et utilisé par le public [dans une perspective d’émancipation de ses citoyens].
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Accès aux technologies de l’information et des communications pour les adultes d’âge moyen et les personnes âgées : méthode réaliste
Andrew Sixsmith, Simon Fraser University
Résumé
Les technologies de l’information et des communications (TIC) novatrices peuvent contribuer grandement à la qualité de vie. Par exemple, elles peuvent donner accès à des biens et services, assurer la protection et la sécurité du milieu de vie et favoriser la participation sociale.
Compte tenu de la popularité et de l’importance croissantes des TIC, il est primordial de s’assurer que la population vieillissante grandissante bénéficie d’un accès égal à ces technologies. Ce projet visera à bien faire comprendre le « fossé numérique » entre les adultes d’âge moyen et les personnes âgées. Il consistera à examiner l’iniquité entre les différents groupes sociaux pour ce qui est de l’accès aux technologies et aux avantages qu’elles offrent. Au moyen d’un examen de synthèse réaliste, cette méthodologie permettra à l’équipe de recherche d’identifier les technologies qu’utilisent les adultes d’âge moyen et les personnes âgées, ainsi que les groupes sociaux qui sont inclus et exclus par les technologies.
Au cours de ce projet, on cherchera à procurer aux fournisseurs de services et aux organismes de tout le Canada des connaissances essentielles sur les obstacles et les possibilités liés à l’élaboration et à la prestation des TIC pour la population vieillissante et, en particulier, à alimenter les nouvelles stratégies ayant pour but de faciliter l’accès à ces technologies. Les constatations du projet seront partagées sous forme de « café du savoir » où les utilisateurs auront l’occasion d’exprimer des commentaires qui viendront les confirmer.
Bien que plusieurs services fédéraux, provinciaux et municipaux ont pour but d’aider les aînés à vivre de façon indépendante, ceux-ci ne sont pas utilisés de manière équitable par tous. C’est pourquoi l’amélioration de l’accès à l’information peut aider à remédier à la situation.
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Vers le concept d’« environnement capacitant » : utilisation des nouvelles technologies pour améliorer les conditions de réalisation des activités quotidiennes des Canadiens vieillissants dans les espaces privés et publics
Pierre-Yves Therriault, Université du Québec à Trois-Rivières
Résumé
Au Canada, le vieillissement accéléré de la population et la prise en charge des personnes âgées présentant des troubles d’adaptation psychosociale constituent des défis importants. En regard de la technologie, les services de santé, sociaux et communautaires offerts devront être mieux adaptés et favoriser l’autonomie de la population vieillissante.
Diverses solutions technologiques sont désormais envisageables pour améliorer les capacités fonctionnelles au quotidien des personnes âgées, afin de favoriser leur autonomie tout en permettant de freiner la hausse des dépenses consacrées aux services de santé et aux services sociaux et communautaires qui leur sont offerts. L’utilisation des technologies dans ce contexte s’avère une stratégie efficace qui contribuera à améliorer la qualité de vie des personnes âgées tout en ayant un impact positif sur l’ensemble de la société.
Dans cette optique, le projet a pour but de faire la synthèse des connaissances sur le concept d’« environnement capacitant ». Plus précisément, il vise à dresser un bilan des connaissances actuelles sur l’utilisation des nouvelles technologies pouvant améliorer les conditions de réalisation des activités quotidiennes par les personnes âgées présentant des troubles d’adaptation psychosociale reliés à la santé.
Les avancées technologiques permettent aujourd’hui d’envisager des environnements qui peuvent, entre autres, pallier les incapacités, soutenir la personne dans son désir d’autonomie et d’émancipation et accroître le sentiment de sécurité des utilisateurs.
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Modalités de contribution à l’innovation ouverte : la contribution des modèles de partage de technologies dans le contexte du co-working, des living labs et des fab labs
Diane-Gabrielle Tremblay, Télé-université, Université du Québec
Résumé
L’intégration rapide des nouvelles technologies du numérique au monde du travail a contribué à faire évoluer, au cours des dernières décennies, les formes d’organisation du travail, rendant possible la création de nouveaux espaces de travail favorisant la collaboration, la créativité et l’innovation.
Ce projet vise à regrouper et à mieux comprendre les connaissances actuelles concernant les dimensions humaines associées aux nouvelles technologies, en particulier à leur application dans des espaces de travail dans le contexte des nouvelles formes d’organisation que sont les espaces de travail partagés ou co-working, la recherche ouverte en innovation ou living lab et les ateliers de fabrication numérique ou fab labs. De nombreux auteurs ont cherché à définir et à conceptualiser ces nouveaux espaces de travail collaboratif favorisant l’élaboration de projets innovants, mais une synthèse des écrits reste à faire. La synthèse proposée permettra de systématiser la collecte de données et d’analyser les résultats en ce qui concerne l’innovation, la coélaboration de connaissances, l’emploi, la qualité de vie au travail et le développement local et régional.
La synthèse permettra de déterminer les rôles que jouent divers acteurs dans ce contexte et comment les secteurs universitaire, public, privé et sans but lucratif peuvent contribuer à l’innovation. Le projet vise notamment à promouvoir la participation de ces secteurs à l’innovation ouverte.
Les théories sur l’innovation ouverte appellent à une transformation des règles et des procédures pour stimuler la créativité et les initiatives.
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Accès au patrimoine numérique linguistique et culturel au sein des communautés des Premières nations
Mark Turin, University of British Columbia
Résumé
Les langues et les cultures autochtones représentent la pierre angulaire de l’identité multiculturelle canadienne. Remises en question par les institutions et les processus coloniaux, les cultures autochtones ont subi des torts et fait l’objet d’une marginalisation systémique. On évoque de plus en plus la documentation et la revitalisation des langues et des connaissances des Premières nations, des Inuits et des Métis comme étant des priorités pour favoriser le bien-être des communautés autochtones. La recherche récente démontre que les taux de suicide chez les jeunes Autochtones au Canada sont presque nuls au sein des communautés dont au moins la moitié des membres sont capables de s’exprimer dans leur langue autochtone.
Les supports numérisés offrent tout un éventail de possibilités pour s’attaquer à ce problème. Cependant, sur le plan de l’infrastructure et des ressources, ils présentent des défis considérables pour les organismes autochtones dont le mandat consiste à faciliter l’accès au patrimoine culturel, et ce, en raison de protocoles variés, de l’appartenance culturelle et du savoir traditionnel. Ils font également l’objet d’une remise en question par les différents niveaux de littératie numérique au sein des communautés, tout comme chez les chercheurs et les responsables de l’élaboration des politiques.
Malgré tout, un aspect vital de cette conversation concerne le riche aperçu que procure le savoir autochtone traditionnel, ainsi que la compréhension des différentes façons dont la propriété et l’appartenance intellectuelles peuvent fonctionner. Les perspectives culturelles des Autochtones peuvent servir lors de l’élaboration des politiques nationales concernant l’accès aux nouvelles technologies et l’engagement à l’égard de ces technologies.
La Première nation Heiltsuk de Colombie-Britannique est à l’avant-garde de la gestion de l’information relative au patrimoine culturel et de la revitalisation de la langue Heiltsuk. Grâce à un examen de la recherche et de la pratique de cette Première nation et d’autres, ce projet visera à synthétiser l’expansion et l’adoption des nouvelles technologies servant à recueillir, à protéger et à connecter les cultures et les langues autochtones. Le projet permettra d’identifier les lacunes au niveau des connaissances ainsi que les modèles prometteurs et les solutions qui permettront de formuler des recommandations aux responsables de l’élaboration des politiques et aux praticiens.
Répondant aux besoins des responsables de l’élaboration des politiques du gouvernement (et d’ailleurs) en matière de données fiables, ce projet de collaboration interdisciplinaire approfondira la compréhension institutionnelle de l’histoire entre le Canada et les Autochtones et élargira les possibilités de nouvelles conversations dans lesquelles les membres de la communauté autochtone ont une voix importante en tant que créateurs, rapporteurs et mobilisateurs des nouvelles technologies.
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Refonte de l’éducation dans le but d’assurer le bien-être des particuliers, de la communauté et de la société à l’ère numérique
Sean P. Wiebe, University of Prince Edward Island
Résumé
La définition et les implications de l’appartenance à la classe moyenne ont évolué avec le temps. Le fait de posséder des compétences supérieures était auparavant synonyme d’emplois plus intéressants et d’une économie meilleure. Cependant, les tendances problématiques croissantes sur le marché du travail au Canada ont bouleversé cette idéologie. L’augmentation du travail à temps partiel et à forfait et la baisse de la syndicalisation ainsi que les outils et les techniques d’automatisation et la redistribution du travail dans le monde entier limitent même les possibilités des travailleurs canadiens les plus spécialisés.
Ce projet visera à examiner la façon dont les nouvelles technologies et l’automatisation transforment le travail et la société au Canada. Il comportera, entre autres, une exploration critique du potentiel et des coûts de renonciation véritables de l’ère numérique ainsi que de la façon dont le croisement entre les sexes, les ethnies et les classes sociales compromet l’accès à la technologie et à l’emploi.
Axé sur un examen actuel du système d’éducation publique en langue anglaise de l’Île-du-Prince-Édouard, ce projet portera tout particulièrement sur la façon dont l’éducation peut arriver le mieux à préparer les étudiants aux réalités d’une économie du savoir complexe et en constante évolution. Il comportera un processus officiel de partage des connaissances entre les intervenants de l’éducation à l’échelle locale et provinciale pour ensuite aider à orienter et à définir le processus d’élaboration des politiques dans le domaine de l’éducation à l’ère numérique.
Même si plus de jeunes que jamais terminent aujourd’hui leurs études postsecondaires, le marché du travail canadien a évolué à tel point qu’un diplôme n’est plus le gage d’un emploi à temps plein stable, signe de l’appartenance à la classe moyenne.
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