Orienter l’élaboration de politiques et d’infrastructures inclusives pour les vélos à assistance électrique
Le projet
Les vélos électriques gagnent en popularité au Canada, mais les politiques et les infrastructures à l’appui de ce nouveau mode de transport accusent un retard. Au pays, les vélos électriques peuvent fournir une assistance jusqu’à une vitesse maximale de 32 km/h. Ils fournissent deux types d’assistance, l’assistance au pédalage et l’assistance à l’accélérateur, qui ne nécessitent aucun effort supplémentaire de la part du cycliste. Le projet a porté sur les vélos à assistance électrique pour le pédalage.
Les vélos à assistance électrique sont une forme de transport actif présentant des avantages pour l’environnement et la santé. Compte tenu des engagements pris par les municipalités, les provinces et l’ensemble du pays à l’égard de la réduction des émissions de carbone et de la création de collectivités saines, amies des aînés et exemptes d’obstacles, il faut encourager l’utilisation de vélos à assistance électrique comme mode de transport. Par conséquent, le projet visait à examiner les données probantes disponibles pour orienter l’élaboration d’infrastructures, de politiques et de programmes inclusifs et accessibles dans le but de promouvoir l’utilisation de ces vélos au Canada.
Les principales constatations
- La définition de ce qu’est un vélo électrique manque de précision : elle varie d’un pays à l’autre, et il est donc difficile d’interpréter les recherches sur le sujet.
- L’utilisation d’un vélo à assistance électrique doté de réglages personnalisés est considérée comme une activité physique d’intensité modérée à élevée et serait donc très bénéfique pour la santé.
- L’accès à des vélos à assistance électrique réduit le recours aux véhicules personnels, et leur utilisation diminue considérablement les émissions de gaz à effet de serre.
- Les utilisations conflictuelles de la chaussée, les blessures, les accidents et les exigences relatives au port du casque sont généralement similaires pour tous les cyclistes, qu’ils utilisent un vélo classique ou un vélo à assistance électrique. Il y a lieu de noter que les automobilistes perçoivent mal la vitesse à laquelle s’approchent les vélos à assistance électrique, et cela pose donc un risque accru.
- La vitesse moyenne des cyclistes utilisant un vélo à assistance électrique est nettement inférieure à 20 km/h.
- Il est possible d’augmenter le recours aux vélos à assistance électrique et de réduire la dépendance à l’automobile au moyen des programmes de vélopartage, utilisés tant par les résidents que par les touristes.
- On estime qu’il y a de nombreux avantages à utiliser le vélo à assistance électrique pour les déplacements quotidiens et les loisirs. Les obstacles sont attribuables au coût et aux caractéristiques des vélos ainsi qu’aux infrastructures.
- Les avantages et les obstacles varient en fonction du genre, de l’âge et du revenu.
Ce que cela suppose pour les politiques
Il faut établir une définition claire des vélos à assistance électrique, et les règlements les concernant doivent être semblables à ceux qui visent les vélos classiques.
Afin de favoriser l’adoption des vélos à assistance électrique pour les déplacements quotidiens, il faut de toute urgence mettre en œuvre des politiques et des programmes, notamment pour le financement des coûts et l’amélioration des infrastructures, ainsi que des politiques connexes qui ne sont pas axées sur les automobiles. Cela contribuera à l’atteinte des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (zéro émission) et à la création de collectivités saines, amies des aînés et exemptes d’obstacles et d’accidents (Vision zéro).
Pour favoriser l’adoption au sein de différents groupes de la population, il faut sensibiliser davantage les gens et améliorer l’accès aux vélos à assistance électrique par l’intermédiaire de services de vélopartage ou de location de vélos et de campagnes de sensibilisation du public. Ces mesures sont essentielles pour éveiller les automobilistes à la réalité des cyclistes et améliorer la sécurité de ces derniers.
Une approche intégrée des transports s’impose, car les vélos à assistance électrique sont en train de devenir un élément central de l’écosystème de transport. L’intégration aux transports en commun, à la planification des routes et aux politiques sera essentielle pour assurer une transition sûre et harmonieuse au transport multimodal.
Dans la conception des politiques et des infrastructures ayant trait aux vélos à assistance électrique, il faut adopter une optique d’accessibilité et d’adaptation aux besoins des personnes âgées tenant compte de différentes caractéristiques sociodémographiques, comme le genre et la race. Le contexte actuel crée un système qui continue d’avantager les groupes privilégiés.
Complément d’information
Coordonnées des chercheurs
Shilpa Dogra, professeure agrégée, Faculté des sciences de la santé (kinésiologie), Université Ontario Tech shilpa.dogra@uoit.ca
Meghann Lloyd, professeure agrégée, Faculté des sciences de la santé (kinésiologie), Université Ontario Tech meghann.lloyd@uoit.ca
Daniel Hoornweg, professeur agrégé, Faculté des systèmes énergétiques et des sciences nucléaires, Université Ontario Tech daniel.hoornweg@uoit.ca
Les opinions exprimées dans cette fiche sont celles des auteurs; elles ne sont pas celles du CRSH, d’Infrastructure Canada ni du gouvernement du Canada.
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