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J.R. (Jim) Miller

Médaille d’or du CRSH pour les réalisations en recherche

Médaille d’or  du CRSH : Jim Miller   « L’ensemble de ma recherche sur les relations entre les Autochtones et les nouveaux arrivants émane d’une seule question : pourquoi nous est-il si difficile de nous entendre? Je suis toujours à la recherche du point d’ancrage de cette question. Parce que, si nous en trouvons le point d’ancrage, nous en trouverons la réponse. »

Depuis près de 30 ans, l’historien Jim Miller, de l’University of Saskatchewan, observe les relations entre les populations autochtones et non autochtones du Canada. Le lauréat de la Médaille d’or du CRSH de 2010 pour les réalisations en recherche a permis au grand public de mieux connaître les enjeux liés aux droits issus des traités et aux pensionnats, ce qui oblige les Canadiens à revoir, ensemble, leur histoire.

Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les relations entre les Autochtones et les nouveaux arrivants, M. Miller a amorcé sa carrière à l’University of Toronto, où il a étudié l’histoire des relations entre les Anglais et les Français durant la période post-Confédération. Aujourd’hui, le chercheur avoue qu’il ne connaissait presque rien à l’histoire autochtone lorsqu’il a commencé à enseigner à l’University of Saskatchewan, en 1970. Mais, comme la province accueillait une population autochtone dynamique, il s’est rapidement questionné sur les événements clés de l’histoire des relations entre les Canadiens autochtones et non autochtones.

Reconnu pour la rigueur de ses travaux d’archivage et son utilisation approfondie des sources primaires, le chercheur n’a pas tardé à fouiller dans des boîtes de documents du gouvernement et du clergé ainsi qu’à interviewer des fonctionnaires fédéraux ainsi que d’anciens membres du personnel et élèves de pensionnat.

« Faire de la recherche à l'aide d’archives, c’est comme jouer au détective. Les moments “eurêka”, c’est de l’or en barre! »

Malheureusement, ces moments ne sont pas toujours porteurs de belles découvertes. Ainsi, l'abus commis dans un grand nombre de pensionnats sont aujourd’hui connus du public, mais, lorsque M. Miller a commencé ses recherches, aucune victime ne s’était encore manifestée pour raconter son histoire. Le chercheur avoue que la première fois qu’il a trouvé une preuve écrite des sérieux sévices infligés dans un pensionnat, il s’est senti bouleversé et fâché. Peu après, il a réalisé sa première entrevue avec une Crie, qui lui a parlé de l’abus dont avait souffert son mari alors qu’il était pensionnaire.

« Ç’a été ma première indication des atrocités qui existaient dans ces établissements d’enseignement », affirme le chercheur.

En 1996, il a écrit Shingwauk’s Vision: A History of Native Residential Schools, le premier ouvrage traitant de l’histoire des pensionnats du Canada. Le livre de M. Miller a remporté un prix international dans le domaine des droits de la personne et a été utilisé par des leaders politiques autochtones, des fonctionnaires, des journalistes et des avocats participant à la résolution de réclamations pour sévices. Le Secrétariat d'adjudication des pensionnats indiens fait souvent appel à l’expertise de M. Miller dans le cadre de conférences sur l’histoire des pensionnats destinées à des adjudicateurs en formation. Il siège également au comité consultatif de la recherche de la Commission de témoignage et de réconciliation du Canada.

Les droits issus des traités représentent un autre domaine où M. Miller a eu une grande influence tant au sein qu’à l’extérieur du milieu universitaire. L’ouvrage Bounty and Benevolence: A History of Saskatchewan Treaties (2000), corédigé par le chercheur, se fonde sur la recherche qu’il a menée pour le compte du Bureau du commissaire aux traités de la Saskatchewan. En 2009, il a également publié Compact, Contract, Covenant: Aboriginal Treaty-Making in Canada, qui dresse le premier portrait complet de la conclusion des traités au Canada. Considéré comme un chef‑d’œuvre en matière de recherche et d’analyse historiques, on utilise l’ouvrage au Canada et dans des pays comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour comprendre le fondement historique des relations entre les peuples autochtones et les gouvernements. M. Miller a également mis à profit ses vastes connaissances en produisant du matériel pédagogique sur les droits issus des traités à l’intention des écoles de la Saskatchewan.

Au final, Jim Miller a signé ou cosigné neuf livres et plus d’une centaine d’articles et chapitres de livre. Ses premiers écrits − Skyscrapers Hide the Heavens: A History of Indian-White Relations in Canada (1989) et le volume qui l’accompagne, Sweet Promises: A Reader on Indian-White Relations in Canada − font partie des lectures obligatoires des cours d’histoire et d’études autochtones dans les universités de partout au pays.

« Si je ne m’étais pas intéressé aux relations entre les Autochtones et les nouveaux arrivants, je serais un chercheur beaucoup moins heureux et beaucoup moins productif que je le suis aujourd’hui, convient-il. Ce sujet est plus qu’un champ d’études : il fait les manchettes et fait partie de notre vie de tous les jours. C’est ce qui rend mon travail très gratifiant. »

Visionnez une vidéo de Jim Miller expliquant sa recherche. 

La Médaille d'or du CRSH pour les réalisations en recherche représente le plus grand honneur que le Conseil de recherches en sciences humaines puisse décerner. Cette médaille est remise à un chercheur qui, par son leadership, son dévouement et l'originalité de sa pensée, a contribué, de façon remarquable, à l’avancement des connaissances dans son domaine de recherche, à l’enrichissement de la société canadienne et à l’amélioration de la vie culturelle et intellectuelle de tous ses membres.