Contenu archivé
L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.
Erin Soros
Bourse William-E.-Taylor du CRSH
« Lorsqu’une victime doit donner des détails de sa vie privée à la barre des témoins, on s’appuie sur le droit civil ou pénal pour interpréter l’importance des renseignements qu’elle donne tout en fixant une limite entre les domaines privé et public. Ma thèse aura une influence sur l’étude du droit telle qu’on la mène aujourd’hui. Elle servira aussi à informer le grand public sur la menace de violence ainsi que sur les dilemmes éthiques et politiques liés à la protection de la liberté d'expression, de même qu’au droit de chacun de ne pas s’en trouver menacé. »
Dans un mélange de constats de recherche et de narration, Erin Soros présente de façon fascinante, dans son travail de doctorat, les diverses expériences qu’elle a vécues en travaillant avec des communautés marginalisées.
Après avoir travaillé pendant plus de 10 ans à titre de thérapeute venant en aide aux victimes d'agression sexuelle, puis à titre de coordonnatrice en alphabétisation au service des immigrants, des réfugiés et des collectivités autochtones, Mme Soros a développé un intérêt pour la manière dont chacun vit des situations traumatisantes et y réagit.
En s’appuyant sur les droits de la personne, la philosophie et son expérience personnelle, la chercheure étudie une série d’affaires judiciaires impliquant des menaces et partage sa propre expérience en tant que l’une des neuf femmes qui ont témoigné en cour contre un harceleur et délinquant sexuel récidiviste condamné. Étant donné qu'elle s'intéresse particulièrement au langage employé par les auteurs de crimes et leurs victimes, elle utilise sa bourse de doctorat du CRSH pour examiner le lien entre les mots et les actions, ainsi que la manière dont le droit interprète la menace ressentie par une victime et les répercussions de cette interprétation.
« Pour qu’un témoignage puisse être efficacement utilisé en cour, le témoin doit rendre publics certains éléments de sa vie privée et arriver à communiquer sa terreur à l’audience de façon à ce qu’elle soit réellement comprise. Il doit s’exprimer de manière à créer des liens entre des gestes disparates, des insinuations et des affirmations pour montrer une relation de cause à effet, d’acte à réponse et de crime à châtiment », explique la chercheure, qui poursuit actuellement ses études de doctorat à l’University of East Anglia, en Angleterre, et enseigne dans cette même université. « Ce n’est pas aussi simple que de demander "Quelle est la vérité?". Le droit doit prêter attention à l’histoire des victimes tout en respectant le fait que le sens et l’intention du langage employé dépendent de la relation entre la victime et son agresseur, du contexte institutionnel et de la manière dont chacun comprend les événements. »
Erin Soros a déjà obtenu une bourse d'études Fulbright à la Columbia University, dans l’État de New York. Grâce à son talent et à son aptitude en recherche universitaire, elle s’est aussi vu décerner un très grand nombre de bourses prestigieuses et de prix en enseignement. Rédigé à l’University of British Columbia, son mémoire de maîtrise, portant sur des événements traumatisants, lui a notamment valu le prix littéraire Carol Coates et la médaille d’or du gouverneur général. Celui-ci a été publié, et elle l'a présenté dans le cadre de nombreuses conférences professionnelles ainsi que dans quelques revues internationales.
Ses textes de fiction ont été adaptés pour Radio-Canada et la BBC. Ils ont également été récompensés par un prix littéraire Radio-Canada et le premier prix du concours de nouvelles littéraires du Commonwealth. Ils lui ont aussi permis de figurer parmi les finalistes du prix national de nouvelles littéraires de la BBC. Une pièce de théâtre, basée sur l’une de ses nouvelles intitulée The Moon, The Cat, and The Donkey, tient actuellement l'affiche à Édimbourg, et Rufus Books publiera bientôt une collection de ses textes et de ses photos sous le titre Morning is Vertical.
La Bourse William-E.-Taylor est accordée chaque année au meilleur chercheur ayant reçu une bourse de doctorat du CRSH.