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Kirsty Robertson

Prix postdoctoral du CRSH

Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Un fil de chaîne, un fil de trame. Une séquence continue de zéro et de un. Ces trois exemples de codes binaires montrent que bien des choses naissent de rien : une paire de chaussettes de laine, un poncho tissé, un virus électronique.

Voilà qui apporte de l’eau au moulin de Kirsty Robertson.

Le Prix postdoctoral est remis chaque année par le CRSH au meilleur candidat à la bourse postdoctorale. Il a été décerné cette année à Mme Robertson pour son projet de recherche intitulé Keep in Touch. Titulaire d’un doctorat en culture visuelle et matérielle de la Queen’s University, Mme Robertson effectuera sa recherche au Goldsmiths College de l’University of London. Classée au rang des penseurs originaux, audacieux et ouverts d’esprit, elle plonge au cœur de la culture, à la recherche d’éléments qui, en apparence, semblent totalement inconciliables et découvre, à force de recherche, des liens inattendus.

Dans le cadre de son projet, elle entend utiliser le produit concret de l’art textile – le tricot, le tissage et la couture – pour dégager des liens réels et métaphoriques avec ce qu’elle appelle « le monde soi-disant non sensoriel de la communication en ligne ».

Certes, le Web est l’un des fils conducteurs de sa recherche. Toutefois, son idée de départ est l’évolution du courant féministe dans l’industrie du textile. De là, elle tente de faire des rapprochements entre le langage binaire qui est à la base du tricot (une maille à l’endroit, une maille à l’envers) et du tissage (un fil de chaîne, un fil de trame) et les techniques de communication modernes, qui utilisent des codes informatiques binaires.

Mme Robertson envisage également de trouver les liens qui existent entre le tricot et le militantisme et d’étudier comment les militants se servent de l’art textile pour ébranler le statu quo (par exemple, l’utilisation collective de la broderie par les femmes zapatistes pour dénoncer publiquement le soulèvement du Chiapas, en 1994). Elle explorera le monde des technologies « prêtes-à-porter » et la façon dont elles peuvent, elles aussi, devenir des instruments de subversion, malgré leurs origines militaire et industrielle. Enfin, elle tentera de découvrir comment l’Organisation mondiale du commerce « a, selon toute vraisemblance, libéralisé le commerce du textile », engendrant ainsi une révolution économique et artistique.

En s’efforçant de comprendre les similitudes qui existent entre l’industrie textile, la communication, l’art, l’économie et le militantisme, Mme Robertson poursuit un but ultime : découvrir les véritables liens qui se tissent dans un monde en apparence immatériel, à l’ère des réseaux et de la mondialisation – un monde qui, en définitive, n’est pas aussi virtuel qu’on le croit.