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Valerie Henitiuk
Prix postdoctoral du CRSH
Valerie Henitiuk, récipiendaire du Prix postdoctoral du CRSH de
cette année, amorce une étude sur la mondialisation de la
culture, étude qui, selon elle, devrait l’occuper pendant
toute sa carrière.
Traductrice professionnelle pendant 10 ans et diplômée
en littératures japonaise, française et comparée,
Mme Henitiuk a rédigé des douzaines d’articles pour
des manuels scolaires et des revues ainsi qu’une chronique pour
un journal japonais. Native d’Edmonton, elle reçoit ce prix
pour son projet de recherche sur l’interaction entre les littératures
internationale et nationale.
Elle s’intéresse aujourd’hui principalement au Japon.
Le Dit du Genji et Les notes de chevet sont
deux classiques japonais rédigés par des femmes de la cour
impériale aux environs de l’an 1000. Les lire en langue
originale – une langue maintenant presque incompréhensible
– est l’une des corvées les plus redoutées des
étudiants japonais de niveau secondaire.
Pourtant, au cours des 15 dernières années, cette
obligation scolaire est devenue un phénomène populaire national.
Ces ouvrages, qui avaient toujours suscité le respect, sont maintenant
vénérés. Il existe aujourd’hui des bandes dessinées
(manga), un musée et des clubs de lecture consacrés
au Dit du Genji. Un groupe de musique porte même le nom
du personnage principal de ce livre.
Pourquoi? Ce phénomène est en grande partie dû à
l’influence des traductions anglaises de ces œuvres, explique
Mme Henitiuk. Les lecteurs japonais se sont passionnés davantage
pour ces livres – qui traitent de leurs propres trésors culturels
– après les avoir vus dans le miroir parfois déformant
de la littérature internationale.
Il s’agit d’un genre de paradoxe de plus en plus courant.
Mais comment et pourquoi des œuvres passent-elles du statut national
au statut international? Qui décide qu’elles appartiennent
à la « littérature internationale »?
Comment les différentes cultures nationales sont-elles influencées
par leur interaction avec la culture internationale? Ce sont des questions
comme celles-ci qui alimentent la recherche universitaire de Valerie Henitiuk
– une recherche extrêmement pertinente dans un monde de plus
en plus petit.