Projets de recherche d’intervention rapide sur la COVID-19 financés par le fonds Nouvelles frontières en recherche
Sur cette page
- Comprendre la conformité au Règlement sanitaire international (2005) : stratégies recommandées pour éclairer et renforcer la coordination mondiale de la riposte à la pandémie de COVID-19
- Comprendre la pathogenèse de la COVID-19
- Comprendre l’application et les effets des politiques de lutte contre les éclosions : vers une meilleure efficacité des politiques relatives à la COVID-19
- Diagnostic de la COVID-19 au lieu d’intervention en utilisant l’amplification isotherme et la technologie CRISPR
- Élaboration d’orientation pour des stratégies de communication des risques reliés à la COVID‑19 aux voyageurs qui rendent visite à des proches ou à des amis
- Élaboration et mise en œuvre du séquençage métagénomique rapide et du dépistage au lieu d’intervention par amplification isotherme pour diagnostiquer les maladies virales
- Évaluer et réduire les répercussions de la COVID-19 sur la sécurité alimentaire en Chine
- Mobiliser les immigrants chinois et lutter contre une éclosion potentielle de COVID-19 dans le Grand Toronto : recueillir les données essentielles, créer un réseau de soutien mutuel pour la quarantaine et évaluer les répercussions psychologiques
- Projet PROTECH (Pandemic Rapid-response Optimization To Enhance Community-Resilience and Health) (optimisation des interventions rapides en cas de pandémie pour rehausser la résilience et la santé de la communauté)
- Répercussions socioculturelles de la COVID-19 : sensibiliser, mobiliser et routiller le public
- Responsables de la santé publique pendant la pandémie de COVID-19 : approches comparatives pour réduire la propagation de cette maladie infectieuse et ses répercussions sociales au Canada et à l’étranger
- Riposte du Canada à la COVID-19 dans le contexte du Règlement sanitaire international (2005) et occasion pour le pays de devenir un chef de file en sécurité sanitaire mondiale : analyse des politiques
- Surveillance de la mortalité due à une défaillance respiratoire aiguë chez les patients infectés au coronavirus (COVID-19) : technologie pertinente à l’échelle mondiale pour renforcer la surveillance de la mortalité due à une défaillance respiratoire aiguë dans de nombreux pays où la constatation médicale complète des décès fait défaut
- Utiliser les données sur la mobilité humaine et les données de surveillance pour la prévision des maladies en vue de façonner des politiques de santé publique fondées sur des données probantes pendant l’épidémie de COVID‑19
- Voies éthiques pour la recherche-développement de produits thérapeutiques et de vaccins dans le contexte d’urgences de santé publique d’envergure mondiale : analyse de l’éclosion d’Ebola de 2013 à 2016 en vue d’éclairer rapidement la recherche-développement en lien avec la COVID-19
Kelley Lee, Simon Fraser University
Comprendre la conformité au Règlement sanitaire international (2005) : stratégies recommandées pour éclairer et renforcer la coordination mondiale de la riposte à la pandémie de COVID-19
Les éclosions de maladie comme la COVID-19 peuvent pousser certains pays à adopter des contre-mesures excessives et inefficaces qui entravent la coordination des interventions internationales, exacerbent la maladie et les décès par des perturbations sociales et économiques inutiles et dissuadent les pays de signaler les éclosions par crainte de représailles. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé la prise de décisions fondée sur des données probantes pour l’adoption de mesures transfrontalières conformes aux principes du Règlement sanitaire international adopté en 2005. Une analyse préliminaire donne toutefois à penser que les pays adoptent un nombre et un éventail plus élevés de mesures transfrontalières que lors des urgences sanitaires internationales précédentes. Travaillant avec des utilisateurs de connaissances clés, y compris l’OMS, une équipe de recherche dirigée par Kelley Lee de la Simon Fraser University recueille et analyse de nouvelles données et les associe aux ensembles de données existants pour effectuer en temps réel des analyses quantitatives des éclosions transfrontalières. Elle rehaussera la compréhension des diverses mesures transfrontalières adoptées, de leurs répercussions sur la santé publique et sur l’ensemble de la société, et des raisons ayant motivé leur adoption. Ses conclusions favoriseront l’adoption de meilleures décisions quant aux mesures à adopter, aux raisons qui les sous-tendent et au moment de leur mise en place.
Mise à jour
L’équipe de recherche a publié récemment le commentaire “Global coordination on cross-border travel and trade measures crucial to COVID-19 response” dans The Lancet. Elle travaille également sur deux autres documents de recherche. Mme Lee a publié récemment le court article “Canada’s COVID-19 response: navigating national and global solidarity” dans The Round Table: The Commonwealth Journal of International Affairs, en plus d’avoir prononcé partout dans le monde des conférences et accordé plus de 50 entrevues sur la COVID-19. L’équipe travaille en étroite collaboration avec une entreprise en démarrage locale, et cherche à s’y associer pour exploiter les données du projet en vue de concevoir et de mettre à l’essai une plateforme d’outils fondée sur la technologie et destinée à aider les décideurs à déterminer le moment adéquat pour adopter ou lever des mesures transfrontalières (restriction des déplacement, fermeture des frontières et autres). La plateforme serait également utilisée à des fins de formation et de planification stratégique de la préparation aux mesures d’urgence. En savoir plus sur les travaux de recherche de Mme Lee
Louis Flamand, Université Laval
Comprendre la pathogenèse de la COVID-19
Les infections pulmonaires dues à des virus comme le coronavirus du SRAS (SRAS-CoV-1) et le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) présentent un taux très élevé de morbidité et de mortalité. Cliniquement, ces infections virales sont associées à une inflammation pulmonaire prononcée due à une activation immunitaire, ce qui cause des problèmes respiratoires qui se transforment fréquemment en pneumonie secondaire. Il existe deux principaux médiateurs inflammatoires : les cytokines et les médiateurs lipidiques de l’inflammation (MLI). Quand l’activation immunitaire est trop prononcée ou trop soutenue, les cytokines et les MLI peuvent faire plus de tort que de bien.
Une équipe de l’Université Laval dirigée par Louis Flamand, professeur titulaire et directeur du Département de microbiologie, d’infectiologie et d’immunologie de la Faculté de médecine, étudie les réactions inflammatoires des poumons et des cellules sanguines durant l’infection ou l’exposition au SRAS-CoV-2. Elles seront comparées aux réactions engendrées par SRAS-CoV-1 et MERS-CoV. Ces données aideront l’équipe à obtenir des corrélats de pathogénicité entre ces trois virus. Les médiateurs de l’inflammation seront mesurés à l’aide d’une méthodologie de pointe à la suite de à l’exposition de cellules épithéliales primaires et de leucocytes à ces trois virus. Les résultats appuieront la conception de stratégies thérapeutiques pour lutter contre la COVID-19.
Mise à jour
Scott Halperin, Dalhousie University
Comprendre l’application et les effets des politiques de lutte contre les éclosions : vers une meileure efficacité des politiques relatives à la COVID-19
Scott Halperin de la Dalhousie University dirige une équipe qui examine les dimensions culturelles de la pandémie de COVID-19 en explorant comment les personnes et les communautés comprennent la maladie et y réagissent, comment les autorités sanitaires interviennent et comment les politiques de santé publique se répercutent sur les personnes et les communautés. Bien que des politiques comme la mise en quarantaine, les limites imposées aux rassemblements publics et autres mesures restrictives soient requises pour maîtriser une éclosion de maladie infectieuse, elles peuvent avoir des répercussions négatives sur les personnes et les communautés en créant des fardeaux sociaux et économiques qui touchent certaines populations de façon disproportionnée.
Cette étude couvrant plusieurs provinces et plusieurs pays et menée au Canada, au Bangladesh et en Chine utilise une méthodologie qualitative (examen de la documentation, entrevues avec des informateurs clés, groupes de discussion) et des méthodes quantitatives (enquêtes). L’équipe étudie les politiques et leur mise en application du point de vue de la santé publique, des politiques publiques, des médias, des communautés, des professionnels de la santé, des malades, des fournisseurs de soins et du grand public et elle recueille de nouvelles données en vue de mieux comprendre et d’améliorer les processus d’élaboration et de mise en application des politiques liées à la santé publique.
Mise à jour
L’équipe recueille les données nécessaires à l’examen de la documentation et normalise l’approche utilisée dans tous les territoires à l’étude. En raison de la grande quantité d’information à examiner, la stratégie d’échantillonnage de l’équipe est beaucoup plus complexe que ce qui avait été envisagé au départ. M. Halperin a participé à la rédaction d’un article (en anglais) sur le rôle des enfants dans la chaîne de transmission de la COVID-19, qui a été publié dans The Lancet le 25 mars 2020.
X. Chris Le, University of Alberta
Diagnostic de la COVID-19 au lieu d’intervention en utilisant l’amplification isotherme et la technologie CRISPR
À l’University of Alberta, X. Chris Le et une équipe composée de virologistes, de chimistes, de spécialistes des maladies infectieuses, de praticiens de première ligne et de chercheurs en santé publique se penchent sur le besoin urgent de diagnostiquer la COVID-19 au lieu d’intervention. Leur priorité immédiate est de mettre au point deux techniques de diagnostic complémentaires à utiliser sur place et dans des contextes où les ressources sont limitées. Leurs travaux s’appuient sur les plus récentes percées dans les domaines de la chimie, de la biologie moléculaire, de la technologie du génome et de la nanotechnologie. Ces tests de diagnostic utilisent des réactions chimiques qui se produisent dans une seule éprouvette à température modérée; les produits de la réaction prennent la forme de changements de couleur visibles à l’œil nu, ce qui élimine le besoin d’avoir un équipement perfectionné.
Mise à jour
Parfaire les nouveaux outils de diagnostic pour faire le suivi des mutations du virus au cours de son évolution figure parmi les priorités à long terme de l’équipe. Le projet progresse bien grâce à une excellente collaboration au sein de l’équipe, à l’appui de l’University of Alberta, à un accès constant aux laboratoires malgré la fermeture partielle de l’université en raison de la COVID-19, et à des résultats encourageants.
Cynthia Jardine, University of the Fraser Valley
Élaboration d’orientation pour des stratégies de communication des risques reliés à la COVID‑19 aux voyageurs qui rendent visite à des proches ou à des amis
Pour contenir la COVID-19, il faut empêcher le virus de se propager dans le monde. Les personnes qui voyagent vers leur pays d’origine pour rendre visite à des amis ou à des parents, y-compris les étudiants étrangers et les enfants d’immigrants, sont plus susceptibles de contracter la maladie et de la transmettre à d’autres. Cynthia Jardine de l’University of the Fraser Valley et une équipe de chercheurs canadiens et étrangers recueillent et analysent des données afin de mieux comprendre ce que savent ces voyageur, leur perception des risques, leurs besoins en matière d’information, les obstacles à l’accès à des soins et à des conseils avant le voyage, ainsi qu’à l’accès à des mesures de protection. Ils recueillent aussi des renseignements sur la sensibilisation à la COVID-19 et sur la manière dont la pandémie risque de changer les projets de voyage et les conseils aux voyageurs à l’avenir.
Ces données aideront à élaborer des stratégies aptes à protéger la santé des voyageurs et à prévenir la propagation de la COVID-19 et d’autres maladies infectieuses. Par des groupes de discussion, des enquêtes et des entrevues, les chercheurs recueillent de l’information auprès de voyageurs chinois et pendjabis qui se rendent chez des parents ou des amis, auprès d’étudiants de l’University of the Fraser Valley et de l’Université du Manitoba et auprès de médecins de famille. La collaboration avec les partenaires qui utilisent les connaissances – par exemple les agents de la santé provinciaux et régionaux – fera en sorte que l’information recueillie aidera à éclairer les politiques et pratiques futures. L’équipe comprend des chercheurs d’Australie, de Nouvelle-Zélande et d’autres pays qui intègrent l’étude et les recommandations connexes à une intervention internationale coordonnée.
Dylan Pillai, University of Calgary
Élaboration et mise en œuvre du séquençage métagénomique rapide et du dépistage au lieu d’intervention par amplification isotherme pour diagnostiquer les maladies virales
Les pandémies de maladies infectieuses ou pestilentielles changent le cours de l’histoire de l’humanité depuis des milliers d’années. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à la menace de maladies virales, comme l’influenza, la maladie à virus Ebola et maintenant le SRAS-CoV-2, qui se propagent à l’échelle de la planète, la propagation étant alimenté par la facilité des voyages internationaux. Nous devons créer des outils novateurs qui nous permettront de détecter rapidement le virus et de freiner sa propagation.
L’équipe de recherche dirigée par le docteur Dylan Pillai à l’University of Calgary travaille à la mise au point d’un test de dépistage fiable et portatif pour le virus de la COVID-19, qu’on peut utiliser hors établissement et aux points d’entrée au pays, pour réduire la transmission dans les hôpitaux et les endroits publics. Les responsables du projet élaborent ce test pour la pandémie actuelle et toute pandémie virale future.
Mise à jour
Un article (en anglais) publié sur le site Web de Genome Alberta porte sur le prototype de test au lieu d’intervention mis au point par le docteur Pillai. En savoir plus sur les travaux de recherche de M. Pillai
Jonathan Crush, Wilfrid Laurier University
Évaluer et réduire les répercussions de la COVID-19 sur la sécurité alimentaire en Chine
La propagation de la COVID-19 à l’échelle de la planète a touché de nombreux aspects de la vie, y compris l’approvisionnement en aliments et la sécurité alimentaires. Un projet de recherche dirigé par Jonathan Crush à la Wilfrid Laurier University évalue les répercussions de la COVID-19 sur la sécurité alimentaire des ménages dans les villes de Wuhan et de Nanjing, en Chine. M. Crush et son équipe de recherche à la Wilfrid Laurier University, à l’University of Waterloo et à la Nanjing University examinent les défis liés à la sécurité alimentaire dans la foulée des mesures de quarantaine prises en Chine, de l’instabilité de l’approvisionnement en aliment et des craintes du public relativement aux courses à l’épicerie.
L’équipe comparera aussi l’état de la sécurité alimentaire à Nanjing avant l’éclosion de la COVID-19 (en utilisant les données de référence de 2015) et après celle-ci, et elle évaluera les politiques établies pour aborder les défis liés à la sécurité alimentaire et promouvoir des mesures de prévention efficaces. En évaluant l’efficacité des politiques temporaires, la recherche cernera des moyens de réduire les répercussions sur la sécurité alimentaire des mesures sociales et des politiques qui seront élaborées à l’avenir. Les responsables du projet mobiliseront les intervenants locaux au moyen d’une enquête en ligne auprès des ménages, d’entrevues téléphoniques de suivi et d’un inventaire complémentaire de mesures immédiates. Des analyses des politiques et des analyses longitudinales évalueront les changements dans la sécurité alimentaire des foyers dans la foulée de la pandémie de COVID-19, afin d’aider à tirer des leçons de l’expérience de la Chine. Les conclusions de l’étude intéresseront les universitaires, les organismes internationaux et les responsables des politiques partout dans le monde.
Mise à jour
L’équipe a réalisé des progrès rapidement et a enregistré un taux de réponse exceptionnel à son enquête auprès des ménages. Elle a aussi lancé le site Web du projet, qui propose des blogues (en anglais) rédigés par des chercheurs internationaux émérites ainsi qu’un observatoire structuré (en anglais) mettant en évidence des textes tirés des médias et des rapports de recherche traitant des conséquences mondiales de la pandémie sur la sécurité alimentaire, particulièrement dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire. Des discussions sont en cours avec d’autres partenaires pour faire passer la recherche à grande échelle dans les pays à faible revenu et pays à revenu intermédiaire où l’équipe a travaillé : Afrique du Sud, Zimbabwe, Mexique, Équateur, Kenya et Jamaïque.
Peizhong Wang, Memorial University of Newfoundland
Mobiliser les immigrants chinois et lutter contre une éclosion potentielle de COVID-19 dans le Grand Toronto : recueillir les données essentielles, créer un réseau de soutien mutuel pour la quarantaine et évaluer les répercussions psychologiques
La pandémie de COVID-19, qui a pris naissance en Chine, s’est propagée à toute la planète, y compris au Canada. Une des plus grandes communautés chinoises du monde se trouve dans le Grand Toronto et elle porte le poids des craintes, de l’anxiété et de la panique associées à cette maladie. La communauté chinoise de Toronto est peut-être la plus vulnérable et pourtant la moins préparée à faire face à l’éclosion de COVID-19, ce qui crée un besoin urgent de la mobiliser dans la lutte contre la pandémie. Le docteur Peizhong Wang de la Memorial University of Newfoundland est à la tête d’une équipe de recherche qui évalue les connaissances, élabore des pratiques de lutte efficaces contre les épidémies et cerne les répercussions psychologiques de la maladie grâce aux efforts coordonnés des communautés, des professionnels et des Torontois.
Formée de chercheurs de domaines connexes comme la santé publique (épidémiologie), la psychologie, la sociologie et les politiques de santé, l’équipe évaluera les connaissances, les attitudes et les croyances de la communauté chinoise du Grand Toronto en ce qui concerne la COVID-19 et la façon dont elle se protège contre la maladie, ce qui aidera à élaborer, à évaluer et à optimiser un réseau de soutien mutuel pour la quarantaine en vue d’endiguer la COVID-19. Elle évaluera aussi les répercussions psychologiques de l’éclosion de COVID-19 sur la commuauté et les facteurs prédictifs connexes.
Josephine Wong, Ryerson University
Projet PROTECH (Pandemic Rapid-response Optimization To Enhance Community-Resilience and Health) (optimisation des interventions rapides en cas de pandémie pour rehausser la résilience et la santé de la communauté)
Les nouvelles sur les pandémies émergentes suscitent souvent de la crainte et de l’anxiété parmi la population. La crise du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003 à Toronto a montré que ce genre de stigmatisation peut causer de graves torts à la santé et au bien-être psychologique, social et économique des communautés touchées. Les récentes interventions publiques dans le cadre de l’épidémie de COVID-19 ont de nouveau créé blâme, crainte et racisme à l’endroit de la communauté sino-canadienne. Prenant appui sur les leçons apprises pendant la pandémie de SRAS, Josephine Wong de la Ryerson University et son équipe travaillent à promouvoir la résilience collective de la communauté en utilisant un modèle de pointe à trois volets pour réduire les torts causés par la pandémie.
Le projet PROTECH utilise une ressource en ligne pour fournir rapidement des renseignements exacts sur la COVID-19, ainsi que des recommandations sur les façons de composer avec la crainte et l’anxiété. La plateforme comprend également la formation de groupe en ligne PACER, qui propose des réunions vidéo en direct et des séances préliminaires d’apprentissage électronique visant à réduire la stigmatisation et le stress et à promouvoir la résilience chez les groupes touchés, c'est-à-dire ceux qui ont perdu des êtres chers ou qui ont reçu un résultat positif au test, les professionnels de la santé qui sont stressés ou épuisés, ainsi que les dirigeants communautaires. L’équipe, composée de cliniciens, de chercheurs et de dirigeants provenant du secteur public et des domaines des arts et des affaires tentera de recruter des leaders d’opinion et des influenceurs de la communauté pour mobiliser la communauté chinoise et les autres collectivités touchées. Au moyen d’assemblées publiques, de groupes de discussion et d’enquêtes, elle examinera l’efficacité du projet PROTECH et verra comment celui-ci peut aider les groupes touchés à rester en santé malgré les difficultés.
Mise à jour
L’équipe a structuré l’information et les ressources mentionnées pendant les consultations communautaires. Elle a mis en place l’infrastructure technologique pour offrir son outil de clavardage et sa formation en ligne PACER. Le 4 mai dernier, PROTECH a été lancé au cours d’une conférence de presse en ligne, permettant ainsi de mettre en place le centre de ressources avant la date prévue grâce à l’engagement de l’équipe, des collaborateurs et des bénévoles, et ce, malgré les défis liés à la COVID-19. Le projet a été présenté durant l’émission The Current de la CBC (en anglais). Le docteur Kenneth Fung y a abordé l’incidence de la pandémie sur les communautés sino-canadiennes et la façon dont PROTECH aide ces dernières à gérer les défis sociaux et de santé mentale en ces temps de COVID-19. La page Facebook de PROTECH (en anglais) présente une couverture médiatique et des entrevues sur le projet.
Jeanna Parsons Leigh, Dalhousie University
Répercussions socioculturelles de la COVID-19 : sensibiliser, mobiliser et outiller le public
Les éclosions de maladies infectieuses constituent une grave menace pour la santé physique et mentale des personnes et des populations partout dans le monde. Une compréhension − éclairée par des données probantes − des facteurs sociaux et culturels qui façonnent les connaissances et les perceptions du public en ce qui concerne la COVID-19 est nécessaire pour élaborer des stratégies de lutte contre la mésinformation, la stigmatisation et la crainte. Jeanna Parsons Leigh de la Dalhousie University et son équipe de recherche sont en train d’élaborer une campagne nationale d’application des connaissances pour rehausser les connaissances du public sur la COVID-19 et comprendre les perceptions de celui-ci à ce sujet.
L’équipe y parviendra notamment par :
- une enquête publique nationale visant à cerner les principales lacunes dans les connaissances, les perceptions et les comportements du public durant la pandémie de COVID-19;
- des groupes de discussion pour repérer les principaux facteurs qui influencent ces éléments;
- une campagne nationale d’application des connaissances pour encourager le public à devenir un dépositaire éclairé des connaissances en santé relatives à la pandémie et pour promouvoir un changement positif au sein de la population dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
Les conclusions de l’équipe renforceront la compréhension du public quant aux répercussions individuelles et communautaires et fourniront des mesures fondées sur des données probantes pour éclairer des interventions sociales et de santé publique susceptibles de réduire les menaces pour la santé physique et mentale.
Mise à jour
L’équipe du projet a ajouté un volet de synthèse des connaissances à l’aide de plusieurs examens rapides portant sur des questions urgentes relatives à la COVID-19 pour orienter le volet d’application des connaissances de la recherche. L'équipe a élargi ce dernier volet pour inclure les fournisseurs de services de santé au moyen d’études aux échelles locale, nationale et internationale. Les résultats de l’enquête nationale ont été réunis, et l’équipe a analysé la majorité des données. L’équipe a obtenu un financement supplémentaire du fonds Research Nova Scotia pour le projet. En savoir plus sur les travaux de recherche de Mme Parsons Leigh
Patrick Fafard, Université d’Ottawa
Responsables de la santé publique pendant la pandémie de COVID-19 : approches comparatives pour réduire la propagation de cette maladie infectieuse et ses répercussions sociales au Canada et à l’étranger
L’émergence de la COVID-19 a souligné le besoin de renseignements clairs, opportuns et accessibles provenant d’instances publiques fiables qui font autorité. L’efficacité des communications transmises par la santé publique peut aider à réduire le risque de transmission, à interpréter l’information scientifique pour le public et à relever les défis liés aux efforts déployés par la santé publique pour endiguer la propagation du virus. À l’Université d’Ottawa, Patrick Fafard et son équipe de recherche analysent comment les responsables de la santé publique au Canada et dans quatre autres pays ayant des systèmes de santé publique semblables communiquent avec la population au sujet de la COVID-19 et comment leurs messages reflètent les débats actuels sur les données scientifiques qui sous-tendent les initiatives d’intervention lancées en riposter à la pandémie.
En analysant le contenu de communications officielles sur un large éventail de plateformes, dont les médias sociaux, ainsi que des entrevues avec des responsables de la santé publique, l’équipe de recherche comparera comment les principaux responsables de la santé publique communiquent les conseils en matière de santé publique et en quoi leurs rôles ont changé en situation de crise. Elle utilisera aussi des données sur l’opinion publique pour déterminer comment et dans quelle mesure les citoyens de cinq pays semblables (Royaume-Uni, Irlande, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande) reçoivent et comprennent les communications du gouvernement et s’y fient. La recherche permettra de mieux comprendre qui sont les porte-parole du gouvernement pendant une épidémie, quels genres de renseignements ils communiquent et comment le public perçoit leurs messages.
Kumanan Wilson, Institut de recherche Bruyère
Réponse du Canada à la COVID-19 dans le contexte du Règlement sanitaire international (2005) et occasion pour le pays de devenir un chef de file en sécurité sanitaire mondiale : analyse des politiques
Guidée par des règles mondiales (le Règlement sanitaire international), l’OMS a pris des mesures pour limiter les torts causés par la COVID-19, tout en protégeant le commerce et les voyages internationaux. Le docteur Kumanan Wilson de l’Institut de recherche Bruyère et ses collègues étudient dans quelle mesure le Canada s’est conformé à ces règles mondiales et ce qu’il peut faire pour appuyer leur application. L’équipe examinera des reportages des médias, d’importants documents de politique et d’autre matériel pertinent, et mènera des entrevues avec des personnes clés au Canada et partout dans le monde qui protègent le public contre la menace que pose la COVID-19. La collecte de ces données lui permettra de déterminer si le Canada pourra être à la tête des efforts déployés pour protéger le monde contre des menaces semblables à l’avenir.
Mise à jour
Un article d’opinion (en anglais) du docteur Wilson, portant en partie sur le projet, a été publié par la CBC le 18 mars 2020. Un article corédigé avec Barbara von Tigerstrom (University of Saskatchewan College of Law) intitulé “COVID-19 travel restrictions and the International Health Regulations (2005)” sera publié bientôt dans BMJ Global Health.
Prabhat Jha, Unity Health Toronto, University of Toronto
Surveillance de la mortalité due à une défaillance respiratoire aiguë chez les patients infectés au coronavirus (COVID-19) : technologie pertinente à l’échelle mondiale pour renforcer la surveillance de la mortalité due à une défaillance respiratoire aiguë dans de nombreux pays où la constatation médicale complète des décès fait défaut
Les pics inhabituels du nombre de décès dus à des infections à la COVID-19 peuvent être rapidement enregistrés dans les pays à revenu élevé et en Chine, mais ils peuvent passer inaperçus pendant des semaines ou des mois dans les milieux à faible revenu où même les personnes très malades ne vont pas à l’hôpital. La détection d’un indice de mortalité est importante et peut constituer la première étape pour reconnaître une éclosion grave. Puisant dans la vaste expérience de l’utilisation de l’autopsie verbale dans l’étude de longue durée Indian Million Death Study et dans des études en cours en Chine, à Hong Kong, en Éthiopie et en Sierra Leone, le docteur Prabhat Jha et son équipe de recherche mettent au point un module amélioré d’autopsie verbale pour repérer les décès dus à la COVID-19. Ce module servira de modèle à utiliser avec le prochain nouveau pathogène, le plus possible en temps réel, dans des contextes sans constatation médicale systématique des décès.
L’équipe tente de déterminer si le module de surveillance de la mortalité due à une défaillance respiratoire aiguë peut être rapidement intégré à l’outil d’autopsie verbale de l’OMS et validé au moyen de cas hospitalisés et de décès (en combinaison avec des données épidémiologiques et l’apprentissage machine) pour distinguer la COVID-19 des autres causes respiratoires de décès. Le déploiement précoce du module de surveillance de la mortalité en Chine, à Hong Kong, en Inde, en Sierra Leone et en Éthiopie aidera à établir des données de référence pour éclairer la modélisation. Grâce à une application efficace des connaissances acquises au moyen d’un module de surveillance de la mortalité de source ouverte et largement disponible, l’équipe espère améliorer la riposte mondiale à la COVID-19 – en particulier dans les pays ayant les revenus les plus faibles – ainsi que les évaluations de la mortalité pour toute vague subséquente de COVID-19.
Mise à jour
L’équipe a déjà réalisé de grands progrès. Elle s’attend maintenant à lancer une version améliorée de l’outil d’autopsie verbale pour détecter les décès liés à la COVID-19 ou à des problèmes respiratoires dans les pays à faible revenu et pays à revenu intermédiaire au printemps 2020. Elle prévoit offrir cet outil à l’échelle mondiale. Elle présentera l’outil et le code à source ouverte en vue d’une publication dans une revue scientifique. Elle procédera d’abord à une prépublication. Tous les documents sur ces travaux (en anglais)
Isaac Bogoch, Réseau universitaire de santé, Toronto
Utiliser les données sur la mobilité humaine et les données de surveillance pour la prévision des maladies en vue de façonner des politiques de santé publique fondées sur des données probantes pendant l’épidémie de COVID‑19
Une équipe dirigée par le docteur Isaac Bogoch du Réseau universitaire de santé à Toronto examine des outils validés pour prévoir où la COVID-19 se propagera en temps réel en utilisant un nouvel outil de surveillance en ligne axé sur l’intelligence artificielle et des données sur la mobilité humaine en temps réel. Le système de surveillance repère les régions affichant des cas réels ou soupçonnés de COVID-19 et, en utilisant les données sur le transport aérien commercial mondial et les données géoréférencées sur les appareils mobiles, l’équipe est en mesure d’évaluer les régions où le virus peut se propager en suivant la mobilité humaine en temps réel. L’équipe a validé ces outils en prévoyant la propagation de la COVID-19 pendant l’épidémie et a publié ses résultats dans des publications à comité de lecture.
Après avoir repéré les régions ayant des cas confirmés ou soupçonnés de COVID-19, l’équipe modélisera la propagation de l’infection à partir de ces régions en utilisant des données sur la mobilité humaine pour cerner et prévoir les nouvelles régions d’importation du virus. Travaillant de près avec des partenaires de l’OMS, de l’Association des nations de l’Asie du Sud‑Est et de l’Association internationale du transport aérien, l’équipe utilisera les données pour aider à façonner, en temps réel, des politiques de santé publique fondées sur des données probantes, avec un accent particulier sur les stratégies de prévisions mondiales et sur les stratégies à adopter pour les pays à faible revenu et pays à revenu intermédiaire d’Asie du Sud-Est.
Maxwell Smith, Western University
Voies éthiques pour la recherche-développement de produits thérapeutiques et de vaccins dans le contexte d’urgences de santé publique d’envergure mondiale : analyse de l’éclosion d’Ebola de 2013 à 2016 en vue d’éclairer rapidement la recherche-développement en lien avec la COVID-19
Une des priorités de la recherche intersectorielle cernées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est l’établissement d’une supervision éthique appropriée et d’une collaboration mondiale en vue d’accélérer la recherche-développement en matière de COVID-19 d’une manière qui favorise la solidarité et l’équité. Pourtant, l’OMS est largement silencieuse quant aux voies éthiques requises à l’échelle mondiale pour superviser la recherche-développement rapide de produits thérapeutiques et de vaccins dans ce contexte.
Pour aider les chercheurs du monde entier à emprunter ces voies pour la COVID-19, Maxwell Smith de la Western University dirige une équipe de recherche qui analysera et décrira les voies éthiques utilisées pour la recherche-développement pendant l’épidémie de la maladie à virus Ebola de 2013 à 2016. Les initiatives de recherche et développement sans précédent lancées en riposte à cette épidémie à l’époque fournissent quelques orientations pour la pandémie actuelle, puisque la rapidité atypique des efforts de recherche-développement était due, en partie, aux importants changements apportés aux voies éthiques et réglementaires habituelles pour le développement de produits de santé. L’équipe du projet de recherche analysera et décrira les voies éthiques établies et empruntées pour la recherche-développement en lien avec la COVID-19 afin de fournir un soutien rapide à la recherche-développement actuelle et future liée à la COVID-19. Elle effectuera aussi une analyse éthique des voies éthiques élaborées pour la recherche-développement en lien avec la maladie à virus Ebola et avec la COVID-19 en vue d’éclairer la recherche-développement future en contexte d’épidémie.
Mise à jour
Details sur les travaux de recherche de M. Smith et articles auxquels il a contribué à titre de coauteur (en anglais) :
- Emergency use authorization for COVID-19 vaccines: lessons from Ebola, publié dans The Lancet;
- Ethical conditions for accelerating COVID-19 vaccine research, publié dans Wellcome Open Research;
- Learning Lessons from COVID-19 Requires Recognizing Moral Failures, publié dans le Journal of Bioethical Inquiry;
- Allocating Scarce Unproven Interventions During Public Health Emergencies: Insights from the WHO MEURI Framework, publié dans le American Journal of Bioethics.
- Date de modification :