Le partenariat : clé de la réussite – Analyser les politiques en matière d’invalidité professionnelle


Durée

3 min 56 s

Date de publication

24 janvier 2014


Description

Emile Tompa, Ellen MacEachen et Alec Farquhar parlent des politiques en matière d’invalidité professionnelle qui ont été conçues il y a longtemps et qui ne répondent pas aux besoins actuels. Leur partenariat s’intéresse aux obstacles et aux possibilités du marché du travail canadien pour les personnes ayant des problèmes de santé ou d’invalidité.

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Emile: Notre initiative de recherche traite de l’écart croissant entre la réalité des obstacles du marché du travail et des occasions qu’il offre aux personnes ayant des problèmes de santé ou d’invalidité et les types de programmes d’aide et de politiques qui sont proposés en matière d’invalidité professionnelle − politiques qui ont été conçues il y a des années pour répondre à des besoins très différents de ceux qui existent de nos jours sur le marché du travail.

Ellen: Précisons que nous ne percevons pas les politiques en matière d’invalidité professionnelle comme une question qui concerne seulement les personnes souffrant d’un handicap permanent ou sévère. Ces personnes représentent un segment très important de la population, mais on pense aussi à toutes celles qui, à un moment ou à un autre de leur vie professionnelle, connaîtront des problèmes de santé, de courte ou de longue durée, qui les excluront de la main-d’œuvre active. Notre initiative sur les politiques en matière d’invalidité professionnelle concerne finalement tout le monde, ce qui explique que nous ayons un partenariat très large.

Certains de nos partenaires s’intéressent aux personnes qui souffrent de handicaps très lourds qui leur posent très tôt, après le secondaire par exemple, d’énormes difficultés pour intégrer la main-d’œuvre active. D’autres s’intéressent aux problèmes de santé mentale qui peuvent être épisodiques. D’autres encore se préoccupent des accidents de travail ou de la sécurité au travail.

Alec: Je suis très heureux que ce projet soit financé et soutenu par le CRSH et par le gouvernement, car c’est en plein le moment de travailler ensemble quand des partenaires de tous horizons doivent se débattre avec des types de problèmes comme ceux que viennent de mentionner Ellen et Emile. Ils sont aux prises avec des politiques qui existent depuis longtemps et qui ne correspondent plus aux besoins actuels. Des personnes qui pourraient vraiment réintégrer le marché du travail n’y parviennent pas. L’organisme dont je suis le directeur aide quelque 15 000 personnes par année en Ontario à naviguer dans le régime provincial d’indemnisation des travailleurs.

L’un des aspects uniques de ce projet est qu’il regroupe une foule de partenaires et pas seulement des chercheurs. Cela permet aussi à des employeurs de s’asseoir avec des représentants syndicaux, et à des groupes de personnes handicapées de discuter avec des fournisseurs de soins de santé. Il permet à un grand nombre de personnes différentes d’apprendre à se connaître et à résoudre des problèmes ensemble.

Emile: Comme vous le soulignez, nos partenaires sont sur le terrain. Ils connaissent bien les enjeux. Ils doivent y faire face tous les jours. Ce sont donc eux qui indiquent aux chercheurs les priorités de recherche et les lacunes à combler sur le plan des connaissances.

L’invalidité chronique et épisodique est une nouvelle réalité du marché du travail. À mesure que les gens vieillissent, leur condition est susceptible de varier. À un moment ou à un autre de leur participation au marché du travail, ils pourront avoir besoin de soutien. À d’autres moments, ils pourront y participer de manière plus active.

Alec: Nous avons appris beaucoup de choses à leur sujet, et l’une des plus importantes, c’est de ne pas stigmatiser un handicap, d’encourager la personne qui en souffre à ne pas le cacher, à aller de l’avant. Il faut aussi encourager l’employeur, le syndicat s’il y en a un, et le milieu de travail à devenir des partenaires afin d’aider vraiment cette personne à traverser une situation difficile.

Emile:La participation d’étudiants à notre initiative de recherche est cruciale. Nous voulons avant tout renforcer notre capacité de recherche appliquée portant sur les politiques en matière d’invalidité professionnelle. C’est pourquoi nous avons prévu une place pour 94 étudiants des niveaux doctoral et postdoctoral au cours des sept années que durera l’initiative. Mettre en place une masse critique de chercheurs qui peuvent travailler à l’élaboration de politiques multidisciplinaires en matière d’invalidité professionnelle représente une part très importante de notre initiative.

Nous souhaitons aussi que les étudiants collaborent très étroitement avec nos partenaires. Nous essayons donc de créer des stages dans la communauté afin qu’ils acquièrent une expérience concrète en lien avec les enjeux.