Les plus grands amateurs de hockey du Canada ne sont pas ceux qui occupent les sièges rembourrés des arénas urbains où se disputent des matchs importants. Selon Michael Robidoux, chercheur de l’Université d’Ottawa, les plus fervents partisans se trouvent plutôt dans les gradins de bois des patinoires de petites communautés des Premières nations.
Et le nombre grandissant de hockeyeurs autochtones de haut niveau n’est qu’une des retombées de l’incroyable passion pour ce sport qu’a observée le chercheur durant les tournois des Premières nations auxquels il a assisté partout au pays.
M. Robidoux, dont les travaux sont financés par le Conseil de recherches en sciences humaines, affirme ainsi que le hockey est devenu une grande source de fierté dans les communautés autochtones, même si beaucoup d’entre elles font face à des défis de taille en dehors de la patinoire. D’ailleurs, le livre qu’il publiera bientôt jettera un regard sur la manière dont les Premières nations, grâce au hockey, parviennent à créer un sentiment de fierté et d’accomplissement qui va bien au delà du jeu.
Au dire du chercheur, le hockey fait maintenant partie de la culture communautaire de ces peuples. Des villages entiers, des enfants aux aînés, se rendent aux tournois en voiture – et même en avion – pour encourager leur équipe. « Les arénas sont pleins à craquer, indique M. Robidoux. C’est la grande différence avec les tournois auxquels je suis habitué, où l’assistance se limite souvent à une quinzaine de personnes, dont quelques petites amies. »
De plus, le hockey est devenu un important moyen de participer à quelque chose de positif, particulièrement pour les jeunes garçons. Même à l’échelle locale, les joueurs sont traités comme des vedettes. On louange les bons hockeyeurs autochtones partout au pays, peu importe leur origine. C’est d’autant plus vrai quand un joueur atteint les plus hauts sommets. « Jordin Tootoo a été le premier Inuit à jouer dans la LNH, indique le chercheur. Aujourd’hui, tous les peuples des Premières nations partagent son succès.
« Il existe de nombreuses histoires négatives sur ces peuples en matière de conditions de vie difficiles et de pauvreté, ajoute M. Robidoux. Malgré tout, comme un chef me l’a dit un jour : ‘‘Le hockey permet à l’esprit des Premières nations de s’embraser. »
La recherche de Michael Robidoux sur la pratique du hockey dans les communautés autochtones a été financée par le Programme des subventions ordinaires de recherche du CRSH.