Droits individuels vs droits collectifs

Dwight Newman, récipiendaire de la bourse William-E.-Taylor, mise sur une cohabitation harmonieuse

Les grandes questions n'effraient pas Dwight Newman. Fort d'une formation approfondie en droit et en philosophie, cet étudiant s’est intéressé, durant ses études de doctorat, à la manière dont les pays devraient reconnaître et protéger les droits de leurs minorités.

Dans sa thèse de doctorat, déposée en 2005, M. Newman a su montrer que les groupes, au même titre que les individus, peuvent faire des revendications légitimes quant à leurs droits. « Et contrairement à ce que craignaient certains États, ces droits collectifs n’entrent pas nécessairement en conflit avec les droits individuels », explique-t-il. Ces droits peuvent inclure le droit à l'autodétermination des peuples autochtones, qui est reconnu par les Nations Unies, ou le droit des groupes religieux et ethniques aux pratiques religieuses et culturelles. « Les revendications liées aux droits individuels varient selon les circonstances où elles sont faites et le contexte dans lequel se trouvent les groupes; ils n’ont pas de droits en ce qui a trait à toutes les pratiques culturelles. » Il existe néanmoins des justifications morales et juridiques permettant d'étendre les droits de la personne tant aux groupes qu’aux individus.

Les efforts du Canada visant à protéger légalement les droits des minorités linguistiques, ethniques et autochtones tout en assurant le respect des droits individuels de ses citoyens ont été pour M Newman une source d'inspiration. Une partie de sa recherche a été consacrée aux groupes autochtones, à la justification « morale » de leur demande de dispense de la Chartre canadienne des droits et libertés pour certains aspects ayant trait à l'autonomie gouvernementale.

M. Newman remarque que de nombreux pays, y compris ceux qui ont été touchés par des conflits civils, sont toujours à la recherche d'une solution visant à tenir compte des droits individuels et de ceux des groupes. Depuis la fin de l'apartheid, il a suivi de près les efforts accomplis par l'Afrique du Sud dans le but de protéger les droits de ses citoyens. Il a également travaillé avec une organisation pour les droits de la personne à Hong Kong afin d'en savoir un peu plus sur le modèle asiatique en ce qui concerne les droits des minorités.

Avec en poche une référence d'un jugement de la Cour suprême du Canada, M. Newman voit la recherche qui se fait dans le domaine des droits de la personne comme la base d’un savoir nécessaire à l’élaboration de lois et de politiques.

Dwight Newman, professeur adjoint et doyen associé au College of Law de l’University of Saskatchewan, a reçu la bourse William-E.-Taylor, offerte chaque année au meilleur candidat du concours de Bourses de doctorat du CRSH.