La consommation du cannabis dans le contexte de sa légalisation

Le point sur les méfaits et les bienfaits du cannabis

D’abord utilisé en Asie centrale et dans le sous-continent indien, le cannabis est consommé depuis plusieurs milliers d’années, mais la réprobation et la criminalisation dont il a fait l’objet depuis un siècle ont rendu presque impossible tout examen adéquat de ses effets, positifs ou négatifs.

Zach Walsh, de l’University of British Columbia, s’est donc réjoui lorsque le Canada est devenu le deuxième pays au monde à légaliser la consommation de cannabis à des fins récréatives.

« Les Canadiens ont maintenant le droit de consommer l’une des drogues les plus anciennes que connaisse l’humanité, dit-il. La légalisation offre une occasion incroyable d’en apprendre davantage sur ses effets en l’absence de tout opprobre social ainsi que sur les motivations des personnes qui en consomment. »

Consommation de cannabis et personnalité

Monsieur Walsh mène une étude d’une durée de 48 mois qui vise à déterminer qui consomme du cannabis, pourquoi, et ce que cela signifie sur le plan personnel et social. Ses recherches sont fondées sur l’hypothèse selon laquelle les utilisateurs de cannabis ne sont pas tous identiques : en effet, tous les types de personnalité ne réagissent pas de la même manière au cannabis, et il se peut par conséquent que le cannabis présente des avantages pour certains et soit nocif pour d’autres.

Cette étude suit 400 étudiants universitaires de premier cycle, le groupe démographique ayant systématiquement présenté les taux les plus élevés de consommation de cannabis. Différentes méthodes sont utilisées pour recueillir des données : des entretiens classiques, des travaux en laboratoire, ainsi que des méthodes plus novatrices, dont la messagerie texte, qui permet aux participants de rendre compte de leur consommation de cannabis en temps quasi réel. M. Walsh pourra ainsi établir des corrélations entre, d’une part, les habitudes de consommation de cannabis et, d’autre part, le bien-être général, la consommation d’autres substances et la réussite scolaire et professionnelle.

Élaboration de politiques éclairées

Ces recherches ont pour but de contribuer à l’élaboration de politiques rationnelles en matière de cannabis, qui reposent sur des constatations scientifiques, tout comme des décennies de données probantes ont servi à déterminer comment la société gère la vente et la consommation d’alcool.

Monsieur Walsh estime que, puisque le cannabis est désormais légal et plus facilement accessible, il importe tout particulièrement de comprendre comment il interagit avec d’autres substances. Par exemple, si l’on constate que l’augmentation de la consommation de cannabis réduit la consommation nocive d’alcool, cela pourrait inciter les gouvernements à fixer le prix du cannabis de manière à encourager les consommateurs à le privilégier par rapport à d’autres substances plus nocives.

« Le Canada est en train de franchir une étape très courageuse sur le plan des politiques, selon M. Walsh. Le monde entier nous observe pour voir comment les choses évolueront. »

Vous voulez en savoir plus?

Suivez les travaux du laboratoire de Zach Walsh à blogs.ubc.ca/walshlab (en anglais seulement)