Reconstruire après une catastrophe
En quoi la recherche contribue-t-elle à rendre les collectivités plus résilientes?
Le téléphone de Judith Kulig a commencé à sonner dès les premiers instants où les feux de forêt ont menacé Fort McMurray.
Chercheure à la Faculté des sciences de la santé de l’University of Lethbridge, Mme Kulig s’est taillée une réputation de spécialiste fiable en matière de feux de forêt. Plus les feux prenaient de l’ampleur dans la région de Fort McMurray, plus le nombre de représentants des médias souhaitant lui parler augmentait. Elle estime d’ailleurs avoir été interviewée plus de 15 fois en une semaine seulement.
Mme Kulig et son groupe d’étude sur les feux de forêt en milieu rural se penchent depuis dix ans sur le phénomène des feux de forêt dans l’Ouest canadien. Dans le cadre de leurs travaux, ils s’intéressent à la vie des victimes de feux de forêt, à la résilience des collectivités et aux facteurs qui, sur le plan de la santé sont liés à la reprise des activités et à la durabilité en milieu rural.
Le groupe de Mme Kulig a mis au point des ressources conviviales, dont des résumés de ses constatations et des livrets sur les leçons tirées de l’expérience de chacune des collectivités étudiées. « Les médias ont réagi de façon positive à cette documentation, mentionne la chercheure. Le fait de pouvoir communiquer de tels éléments d’information aux médias lorsque nous sommes confrontés à des situations dévastatrices comme celle que vivent les habitants de Fort McMurray fait bien ressortir à quel point il est important de mener des travaux de recherche pertinents. »
Dans le cadre de ses travaux, le groupe d’étude a échangé avec des survivants des feux de forêt de la Saskatchewan (Mallard Lake, 1999), de l’Alberta (Lost Creek, 2003, et Slave Lake, 2011) et de la Colombie-Britannique (McLure, 2003). Les constatations des membres du groupe ont permis d’élaborer des directives en matière de politiques et des protocoles de reprise des activités après une catastrophe.
« Pure coïncidence, en mai 2011, j’avais présenté ces travaux de recherche sur les feux de forêt aux représentants du gouvernement provincial, à Edmonton, indique Mme Kulig. Quelques jours plus tard, un incendie se déclarait à Slave Lake. En raison de ma présentation, et parce qu’il était familier avec ces travaux, le gouvernement provincial m’a invitée à étudier les répercussions des feux dans cette collectivité. »
En savoir plus sur les travaux de recherche de Mme Kulig (en anglais)