Entre le droit et l’action : état des connaissances sur le droit autochtone, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et le consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause, en ce qui a trait aux ressources en eau douce
Hannah Askew, West Coast Environmental Law; Corey Snelgrove et Kelsey R. Wrightson, University of British Columbia; Don Couturier, Alisa Koebel et Linda Nowlan, West Coast Environmental Law; Karen Bakker*, University of British Columbia
L’insécurité hydrique a des effets négatifs sur des centaines de communautés autochtones dans tout le Canada. Le processus de mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones pourrait avoir une incidence positive sur la gouvernance de l’eau douce par les peuples autochtones. La mise en œuvre de la Déclaration au Canada offre une occasion de redéfinir la relation entre le droit international, le droit canadien et les ordres juridiques autochtones. Toutefois, ceci est remis en question par les tensions entre les traditions juridiques autochtones et la manière dont l’eau est gérée actuellement. Une cogouvernance accrue des bassins hydrographiques pourrait permettre d’apaiser les inquiétudes que soulève le consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause : on craint en effet qu’il ne permette aux communautés autochtones d’opposer un véto à la mise en valeur des ressources. Rapport intégral (en anglais)
Accroître la capacité des peuples autochtones à participer à la recherche et à en bénéficier
Hugo Asselin*, Suzy Basile, Francis Lévesque et Èva-Marie Nadon Legault, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Les peuples autochtones, longtemps exclus de la recherche, sauf en tant que « sujets », ont condamné les mauvaises pratiques et exigé la décolonisation de la recherche. Des principes éthiques ont été établis pour accroître la participation autochtone à la recherche et aux avantages qui s’y rattachent. Néanmoins, l’application actuelle de ces principes demeure problématique. Parmi les pratiques exemplaires éprouvées, on trouve l’établissement de liens de confiance, la détermination des exigences en matière de recherche, l’obtention d’un consentement continu, la validation des interprétations des conclusions et l’assurance que les résultats sont appliqués. Rapport intégral
Voies pédagogiques pour l’initiation des Autochtones aux affaires :
mise à contribution des pratiques d’affaires autochtones
Simon Berge*, Université de Winnipeg
De nombreux jeunes autochtones qui se préparent aux études postsecondaires vont se tourner vers des programmes d’études en administration des affaires. Toutefois, l’information sur les pratiques d’affaires des Autochtones est limitée, particulièrement dans les communautés rurales et éloignées. Trois études de cas de coopératives dans le Grand Nord canadien montrent les avantages de liens forts entre ces coopératives et leur communauté, et l’importance pour les membres de la coopérative d’acquérir des compétences et de faire preuve de sensibilité culturelle. Cette connaissance des pratiques d’affaires des Autochtones enrichira les ressources pédagogiques des enseignants en administration des affaires et aidera les étudiants autochtones à se voir comme de futurs dirigeants du monde des affaires. Rapport intégral (en anglais)
Évaluation des besoins des élèves autochtones par les acteurs scolaires : favoriser la mise en œuvre de pratiques prometteuses fondées sur des prises de décisions éclairées
Corina Borri-Anadon, Sylvie Ouellet* et Nadia Rousseau, Université du Québec à Trois-Rivières
Au Québec et ailleurs au Canada, les élèves autochtones courent un risque particulièrement élevé d’échouer à l’école. Ceci peut s’expliquer en partie par les difficultés associées à la manière dont les professionnels du système d’éducation tiennent compte des caractéristiques propres aux élèves autochtones pour évaluer leurs besoins. Il importe de recenser les pratiques d’évaluation prometteuses. L’évaluation doit reposer sur une solide collaboration avec la famille et la communauté, la reconnaissance des spécificités culturelles et linguistiques et des modèles de services souples et préventifs. Rapport intégral
Points de vue des Autochtones, de l’industrie et du gouvernement sur les consultations relatives à la mise en valeur des ressources
Brendan Boyd, Sophie Lorefice et Jennifer Winter*, University of Calgary
La Couronne a le devoir de consulter les communautés autochtones avant d’approuver des projets de mise en valeur des ressources touchant des territoires traditionnels et visés par des traités. Le gouvernement peut déléguer cette obligation à des organes administratifs ou à des promoteurs de projets. La participation pourrait être améliorée si les différents groupes d’intervenants comprenaient mieux les motivations et les points de vue des uns et des autres. Les communautés autochtones ont souvent l’impression que la consultation est précipitée, elles n’ont pas les ressources suffisantes pour engager un dialogue avec le gouvernement et l’industrie, et leurs connaissances traditionnelles en écologie ne sont pas respectées. Il faut mener des recherches sur la façon dont différentes démarches de consultation se traduisent par des résultats différents, en ce qui concerne la mise en valeur des ressources, pour les communautés autochtones. Rapport intégral (en anglais)
Enrichissement de la recherche axée sur les communautés autochtones au moyen des systèmes de gestion des actifs numériques
Keith T. Carlson*, Craig Harkema et Maureen Reed, University of Saskatchewan
Les connaissances autochtones recueillies par la recherche sont trop souvent conservées par des moyens qui mettent en péril leur préservation et qui limitent l’accès des communautés autochtones à ces connaissances et le contrôle qu’elles exercent sur celles-ci. Il y a un urgent besoin pour les universités de créer des systèmes de gestion des actifs numériques autochtones, surtout pour leur utilisation dans la recherche axée sur les communautés autochtones. Ces systèmes peuvent permettre de préserver et de rendre accessibles les connaissances autochtones numérisées à très long terme. Ils devraient utiliser des métadonnées qui décrivent le matériel d’une façon qui reflète les conceptions autochtones, et l’accès des utilisateurs devrait être configuré de telle sorte que les communautés autochtones puissent contrôler par qui leurs connaissances sont utilisées. Site Web du chercheur (en anglais)
Avancement de la pédagogie autochtone de l’enfance : définition des priorités en matière de formation des professionnels
Franco Carnevale*, Delphine Collin-Vezina, Mary Ellen Macdonald, Martin Morris, Victoria Talwar et Shauna Van Praagh, Université McGill
La Commission de vérité et réconciliation du Canada a réclamé des améliorations dans le secteur de l’enseignement postsecondaire pour mieux venir en aide aux professionnels qui travaillent avec les enfants autochtones. Toutefois, il existe peu d’orientations pratiques sur la manière d’apporter ces améliorations. Cet examen des approches de la formation de tels professionnels a révélé qu’il y a une riche diversité de stratégies d’enseignement et d’apprentissage. Toutefois, les données probantes portant sur les résultats que donnent ces stratégies pour les professionnels et les communautés autochtones qu’ils desservent manquent de cohérence. Il existe d’importantes lacunes dans l’information utilisée pour préparer les futurs professionnels à travailler spécifiquement auprès des enfants autochtones. Rapport intégral (en anglais)
Projet O’man’s ‘Nam’a (nous ne faisons qu’un) : retrouver les principes du leadership autochtone au moyen de la langue
Sara Child* et Caitlin Hartnett, North Island College; Katherine Sardinha, University of California, Berkeley
Les camps de leadership pour les jeunes, lorsqu’ils sont conçus localement et offerts à travers le prisme de la langue, ont une incidence positive sur les modes de vie et le mieux-être. Ces camps appuient la réconciliation en rétablissant la relation à soi, à l’esprit, au peuple, aux lieux et au territoire. Les jeunes doivent comprendre que la défense de leurs droits linguistiques est importante pour les rôles qu’ils auront à jouer plus tard en tant que dirigeants. D’autres recherches sont nécessaires pour explorer les bonnes pratiques permettant de s’assurer que la langue s’intègre dans les programmes de leadership. Rapport intégral (en anglais)
30 ans d’arts autochtones au Québec 1986-2016 – Bilan et synthèse
Jean-François Côté*, Claudine Cyr et Astrid Tirel, Université du Québec à Montréal
Les caractéristiques et conditions de la création artistique autochtone au Québec ne sont pas bien comprises, malgré la richesse de celle-ci. Cette étude recense des contributions importantes de 268 artistes autochtones. Elle note une remarquable parité des sexes et conclut que le milieu d’un artiste influe sur le soutien qu’il reçoit. Ce portrait rétrospectif produira un plan d’action, afin d’améliorer et d’alimenter l’art autochtone dans la société, et indique de nouvelles avenues de recherche sur la dynamique sociale et culturelle qui façonne l’activité artistique autochtone au Québec. Rapport intégral
Reconnaissance des ordres juridiques autochtones : contenu, enchâssement dans des épistémologies autochtones distinctes et incidence sur la réconciliation
Michael Coyle*, Western University
Après avoir été marginalisés par la colonisation au Canada, les ordres juridiques autochtones sont maintenant de plus en plus reconnus et revitalisés. C’est essentiel à l’autodétermination, à la survie culturelle et à la réconciliation. Les travaux visant à décrire et à analyser les ordres juridiques autochtones progressent, mais ils en sont toujours à leurs étapes initiales au Canada. Les gouvernements, les établissements d’enseignement et les organismes de financement devraient accroître leur soutien aux efforts que font les communautés autochtones pour documenter et revitaliser leurs traditions juridiques. Davantage de modèles en matière de formation et de pratiques sont requis pour la mise en application d’ordres juridiques et d’argumentations autochtones. D’importants débats continuent d’avoir cours quant à savoir si et comment les ordres juridiques autochtones et l’État et les tribunaux canadiens devraient interagir. Rapport intégral (en anglais)
L’avenir des Autochtones : la souveraineté en matière de recherche dans une perspective de sciences sociales en évolution
Michelle L. Dion* et Chelsea Gabel, McMaster University; Claudia M. Diaz Rios, University of Toronto; Kelsey Leonard, McMaster University
La participation significative des peuples autochtones à la recherche en sciences humaines sur des questions autochtones est toujours trop limitée, et leur savoir n’est pas suffisamment reconnu. Les approches occidentales en matière de recherche deviennent de plus en plus techniques, et de meilleures ressources sont nécessaires pour doter les communautés autochtones de la capacité de critiquer ces travaux de recherche ou d’y participer. Les chercheurs devraient aller au-delà des exigences éthiques minimales et s’efforcer de favoriser la participation et le leadership des communautés autochtones en matière de recherche. En outre, les établissements d’enseignement et les gardiens des normes universitaires, tels que les comités d’examen par les pairs, devraient accorder davantage de valeur à la recherche participative qui inclut les perspectives des Autochtones. Rapport intégral (en anglais)
Boîte à outils des principes de la recherche en contexte autochtone : éthique, respect, équité, réciprocité, collaboration, culture
Karine Gentelet*, Université du Québec en Outaouais; Suzy Basile, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue; Nancy Gros-Louis McHugh, Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador; Geneviève Beauchemin, Université du Québec en Outaouais
Les progrès réalisés dans la réflexion sur l’éthique de la recherche en contextes autochtones sont indéniables. Toutefois, il est important de veiller à ce que ces idées éthiques s’appliquent également au processus plus général de réconciliation et de décolonisation, par des interactions sociales et politiques. À cette fin, il importe de sensibiliser la fonction publique à l’éthique dans les relations humaines. L’éthique de la recherche en contexte autochtone doit également faire partie du programme d’études autochtones. De plus, avec l’évolution des nouvelles technologies, il faut aborder les aspects éthiques de la diffusion et de la protection de connaissances traditionnelles numérisées. Boîte à outils
Démarches prometteuses pour l’évaluation des initiatives communautaires globales visant à promouvoir le bien-être des enfants et des familles autochtones
Judy Gillespie*, University of British Columbia; Jason Albert, First Nations University
Les initiatives communautaires globales sont prometteuses pour aborder des problèmes sociaux complexes, notamment les questions qui touchent au bien-être autochtone et à la surreprésentation des enfants et des familles autochtones dans la clientèle des services de protection de l’enfance prévus par la loi au Canada. Pourtant, les initiatives communautaires globales sont difficiles à évaluer. Le débat se poursuit sur les principes et les méthodologies, alors que des études de cas mettent en évidence un large éventail de démarches. Malgré l’importance des initiatives communautaires globales pour le bien-être des Autochtones, on sait peu de choses sur le rôle des modes de connaissance et des démarches de recherche autochtones dans l’évaluation de ces initiatives. La production de connaissances à ce sujet, au moyen de partenariats avec des initiatives communautaires globales menées par des Autochtones, des organismes de financement et des responsables de politiques, devrait être prioritaire dans les recherches futures. Site Web de la chercheure (en anglais)
L’entrepreneuriat comble-t-il les aspirations des peuples autochtones du Canada?
Albert James*, Christopher Hartt et Julie Marcoux, Dalhousie University; Shelley Price, St. Francis Xavier University
Les peuples autochtones croient aux bienfaits de l’entrepreneuriat pour leurs communautés, au Canada et ailleurs dans le monde. Toutefois, les approches autochtones de l’entrepreneuriat diffèrent de façon importante des approches classiques. Les communautés autochtones définissent l’entrepreneuriat de façon plus large et, au-delà de l’accumulation individuelle de la richesse, envisagent un plus grand développement social et communautaire, l’essor de la culture et l’autodétermination. Lorsque l’on impose des terminologies et des conceptions non autochtones de l’entrepreneuriat aux peuples autochtones, cela les oblige à s’adapter à la société colonialiste et à s’y assimiler. Au lieu de cela, l’entrepreneuriat autochtone doit recourir davantage à ses propres théories et modèles, qui tiennent compte de ses visions du monde liées aux valeurs que sont le partage, l’économie distributive et l’importance du lieu. Site Web du chercheur (en anglais)
Mise en application de la recherche : impacts, avantages et mécanismes de participation ayant trait à l’industrie des sables bitumineux dans le nord de l’Alberta
Tara L. Joly et Clinton N. Westman*, University of Saskatchewan
Le nord de l’Alberta est de plus en plus industrialisé, or le mode de vie de nombreuses communautés autochtones dépend de leur territoire. Très peu de recherches crédibles en sciences humaines ont été menées sur les impacts de l’extraction des sables bitumineux dans la région. Cela soulève des préoccupations au sujet de processus d’approbation malavisés en ce qui concerne le développement industriel. Il y a également des inquiétudes persistantes relativement aux consultations et à d’autres processus participatifs; trop souvent, l’acceptabilité sociale d’une exploitation commerciale n’est pas fondée sur la permission des communautés autochtones. D’autres recherches-actions axées sur les communautés et faisant l’objet d’examens par des pairs sont nécessaires sur les impacts sociaux des sables bitumineux et sur la question de savoir si les consultations auprès des communautés autochtones font la promotion des avantages du développement industriel. Rapport intégral (en anglais)
Dix ans d’autonomie gouvernementale des Métis au Canada
Jo-Anne Lawless, Carleton University; Sheri Longboat et Anita Tucker*, University of Guelph
Historiquement non reconnues ou marginalisées par le gouvernement du Canada, de nombreuses communautés de Métis au Canada entendent désormais faire respecter leur droit à l’autonomie gouvernementale. La recherche sur l’autonomie gouvernementale des Métis met l’accent sur les questions juridiques, les droits, la géographie et les structures organisationnelles et l’identité des Métis. De récentes décisions de la Cour suprême ont établi et renforcé certains droits importants des Métis, jetant les bases de négociations futures. Partout au Canada, des communautés de Métis ont fait des progrès considérables vers l’autonomie gouvernementale, mais ces progrès sont inégalement répartis sur le plan géographique. L’autonomie gouvernementale est tributaire de la reconnaissance des droits des Métis et de décisions juridiques venant des provinces. Les progrès sont également freinés par le manque de clarté qui persiste au sujet de l’identité des Métis. Site Web de la chercheure (en anglais)
Gouvernance, entrepreneuriat et équité dans le tourisme autochtone
Dominic Lapointe* et Haytham Mohamed Ragab, Université du Québec à Montréal
Il importe de comprendre les formes et la gouvernance du tourisme autochtone pour qu’il appuie l’affirmation culturelle et le développement communautaire. Lorsque la gouvernance est répartie sur plusieurs niveaux, les organismes autochtones subissent souvent des iniquités sur le plan du pouvoir et de la prise de décisions. Localement, la répartition du travail nécessaire à la gestion et à la propriété conjointes par des acteurs autochtones et non autochtones, si elle est jugée par certains comme une réussite, peut également reproduire des relations économiques colonialistes. Les communautés autochtones doivent pouvoir établir leurs propres critères de réussite pour leurs initiatives en matière de tourisme. Site Web du chercheur
Systèmes de connaissances autochtones, systèmes de connaissances occidentaux et intersectionnalité : rapprochement de démarches de recherche en sciences sociales
Leah Levac*, Lisa McMurtry et Deborah Stienstra, University of Guelph; Gail Baikie, Dalhousie University; Cindy Hanson, University of Regina; Devi Mucina, University of Victoria
Pour tenir compte de difficultés sociopolitiques pressantes, la recherche devrait faire davantage appel aux connaissances autochtones et autres savoirs marginalisés, tout en évitant le risque d’une appropriation. Il est essentiel de faire le lien entre la science autochtone et la science occidentale pour rétablir la vérité et opérer une réconciliation. De nombreux « cadres de mise en relation » montrent comment la mise en relation peut être faite dans des contextes particuliers. En parallèle, des démarches intersectionnelles cherchent à élucider comment la science occidentale classique a marginalisé d’autres voix. Sept principes relient les cadres de mise en relation et les approches intersectionnelles et peuvent guider l’amélioration de la recherche en sciences sociales, l’élaboration des politiques et l’établissement de solidarités. Il faut davantage de recherche, d’éducation et de formation sur la manière d’utiliser de multiples systèmes de connaissances en recherche. Rapport intégral (en anglais)
Évaluation de la construction de logements adaptée aux particularités culturelles en tant que gage de communautés durables
Shelagh McCartney*, Judy Finlay et Jeffrey Herskovits, Ryerson University
La mauvaise qualité des logements des personnes des Premières Nations et les répercussions sociales qui y sont associées sont le résultat d’une intervention perpétuelle de l’État s’agissant du logement dans les réserves. Des moisissures aux jugements moraux, les gouvernements qui se sont succédé à la tête du Canada se sont servis de mesures liées au logement pour affirmer leur pouvoir colonial. Les particularités d’ordre culturel, géographique et climatique sont ignorées pour reproduire une « norme canadienne » en matière de logement. L’autodétermination et l’avènement d’un changement significatif dans l’expérience vécue nécessitent une nouvelle compréhension des problèmes et des solutions. L’examen critique des démarches d’évaluation permettra de créer un cadre fondé sur les connaissances autochtones. S’il est mis en application, ce cadre pourrait rétablir le rôle du logement dans la pratique et la recréation de la culture. Résumé du rapport (en anglais)
Contribution des systèmes de connaissances autochtones du Canada à la recherche interdisciplinaire sur l’extinction massive des espèces
Audra Mitchell, Wilfrid Laurier University; Zoe Todd* et Pitseolak Pfeifer, Carleton University
Les trois-quarts des espèces de la Terre pourraient s’éteindre d’ici quelques siècles. La conception scientifique occidentale de l’extinction crée des divisions entre l’humain et la nature, et cette conception a été utilisée pour priver les communautés autochtones de leurs territoires et de leurs droits. Les efforts pour contrer l’extinction seront plus efficaces s’ils puisent dans toute la gamme des systèmes pluriels de connaissances autochtones, au lieu de voir dans les peuples autochtones des sources de données écologiques. Les systèmes de connaissances des peuples autochtones mettent l’accent sur l’interdépendance de tous les êtres vivants et sur l’obligation solidement établie de maintenir un équilibre entre eux. Rapport intégral (en anglais)
(Ré)envisager la réussite en matière d’éducation des Inuits : compte rendu du forum de 2017 sur l’enseignement destiné aux Inuits
Melanie O’Gorman*, Université de Winnipeg; Peter Geikie, Amaujaq National Centre for Inuit Education; Kathy Snow, Cape Breton University; Ian Mauro et Shelley Tulloch, Université de Winnipeg
Le taux de réussite scolaire dans les régions inuites est beaucoup plus bas que dans le reste du Canada. À l’occasion d’un forum de trois jours tenu à Nain, au Nunatsiavut (Terre-Neuve-et-Labrador), des enseignants inuits des quatre régions inuites se sont réunis afin d’échanger sur les stratégies visant à favoriser la réussite scolaire. Il en est ressorti des facteurs jugés essentiels à la réussite des élèves inuits : une plus grande maîtrise de l’éducation par les Inuits, un programme d’études plus pertinent sur le plan linguistique et culturel et des ressources suffisantes pour les écoles. De nombreux participants ont noté qu’un conseil scolaire inuit distinct pourrait mettre en œuvre bon nombre des recommandations formulées au cours de ce forum. Rapport intégral (en anglais)
De Dene Kedə à Dene Ts'ı̨lı̨ : repenser la revitalisation de la langue et de la culture dénées dans la région du Sahtú, dans les Territoires du Nord-Ouest
Faun Rice, Keren Rice* et Deborah Simmons, University of Toronto; Walter Bezha, Délı̨nę Got'ı̨nę; Jordan Lennie, Shelby Lennie et Michael Neyelle, Ɂehdzo Got’ı̨nę Gots’ę́ Nákedı (Sahtú Renewable Resources Board)
Dans les Territoires du Nord-Ouest, la résurgence de la langue et des modes de vie dénés est un volet important de l’autonomie gouvernementale. Il y a eu résurgence dans sept domaines : le droit et les politiques, l’éducation, la documentation, les médias, les connaissances locales, le nombre de locuteurs et d’apprenants, ainsi que les modes de vie. La résurgence est un processus complexe à multiples facettes; il est essentiel de constater les liens entre la langue, les modes de vie, le bien-être et l’occupation du territoire. Les jeunes, en tant qu’éléments moteurs inspirés de la résurgence, ont besoin d’un soutien accru pour l’apprentissage de la langue et doivent avoir davantage d’occasions de créer et de mener leurs propres programmes. La planification stratégique régionale devrait porter sur un soutien coordonné et holistique à la langue et aux modes de vie dénés. Rapport intégral (en anglais)
Cheminer ensemble : application des principes PCAPMD à la recherche de niveau collégial dans le centre de l’Alberta
Krista Robson*, Michelle Edwards Thomson, Vickie Cardinal-Widmark et Lloyd Desjarlais, Red Deer College
Les chercheurs appliquent de plus en plus les principes PCAPMD (propriété, contrôle, accès et possession) pour consolider le caractère éthique de leur travail auprès des communautés autochtones. Toutefois, les comités d’éthique de la recherche n’ont pas complètement intégré ces principes dans leurs politiques et procédures. Des conflits entre les exigences des principes PCAPMD et les comités d’éthique de la recherche soulèvent des questions sur les incidences des projets approuvés par les comités. Il faut définir plus clairement le rôle que les comités d’éthique de la recherche devraient jouer pour conseiller les chercheurs sur l’utilisation des principes PCAPMD. Les établissements d’enseignement devraient quant à eux renoncer à l’idée que les communautés autochtones doivent se conformer à des modes de connaissance et à des manières de faire non autochtones pour satisfaire aux exigences universitaires. Rapport intégral (en anglais)
Relations éthiques, spécialistes canadiens de la linguistique appliquée et revitalisation des langues autochtones
Mela Sarkar*, Université McGill; Andrea Sterzuk, University of Regina
L’Association canadienne de linguistique appliquée s’est récemment engagée à soutenir le travail urgent de préservation et de revitalisation des langues autochtones. Mais les membres de cette association, pour la plupart non autochtones, ne sont pas suffisamment sensibilisés au caractère colonial de nombreux projets d’éducation ni à la manière dont les langues autochtones sont reliées à l’identité et au sentiment d’appartenance. L’enseignement des langues autochtones ne peut se faire au moyen des outils et des approches utilisés dans des contextes coloniaux. Pour répondre aux besoins en matière de formation et de matériel, un dépôt sur le Web est en cours de préparation : il contiendra des ressources sur les questions ayant trait aux langues autochtones et à l’éthique de la recherche et de l’enseignement. Rapport intégral (en anglais)
Chronique d’une communauté inuite : Hopedale, au Nunatsiavut
Mark David Turner* et Hans J. Rollmann, Memorial University of Newfoundland
Des obstacles considérables empêchent les Inuits du Nunatsiavut d’avoir accès au matériel patrimonial et aux imprimés qui documentent leur histoire et leur culture. Ces éléments ne sont pas seulement importants pour répondre aux besoins et aux préoccupations de la communauté; leur rapatriement fournit une occasion de développement communautaire. Au cours des étapes initiales du rapatriement, on a commencé à aborder les défis organisationnels et linguistiques entourant l’accès à ce patrimoine culturel. Ce travail peut faire des Inuits du Labrador des chefs de file de l’élaboration de bonnes pratiques de traitement des archives qui pourront servir à d’autres groupes autochtones. Toutefois, pour qu’il réussisse, d’autres discussions sont nécessaires sur les démarches à adopter à l’égard des archives en contexte autochtone. Rapport intégral (en anglais)
Éducation de la petite enfance, soins, soutien à la famille et interventions précoces sous l’angle autochtone
Kathryn Underwood* et Nicole Ineese-Nash, Ryerson University; Arlene Haché, District of Timiskaming Elders’ Council
Dans le cas d’enfants ayant des besoins particuliers, une intervention précoce peut se traduire par un meilleur développement. Toutefois, de nombreux enfants autochtones et leurs familles n’ont pas accès aux services dont ils ont besoin dans leur communauté. La plupart des services courants n’intègrent pas les conceptions autochtones de l’incapacité et du développement de l’enfant dans leurs pratiques de diagnostic, de réadaptation et d’éducation ni dans leurs soins. Pour mieux harmoniser les stratégies d’intervention précoce et les valeurs et les besoins des familles autochtones, il faut mettre davantage l’accent sur le rôle de la culture dans la conception du développement de l’enfant et de l’incapacité. Il faut davantage de financement aussi bien pour les services courants que pour les services autochtones si l’on veut pouvoir fournir une gamme élargie de services à l’enfance culturellement adaptés. Site Web de l’équipe de recherche (en anglais)
Participation sociale et solidarités intergénérationnelles : contribution des aînés autochtones au mieux-être des personnes et des communautés
Chantal Viscogliosi*, Hugo Asselin et Suzy Basile, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue; Kimberly Borwick et Yves Couturier, Université de Sherbrooke; Marie-Josée Drolet, Université du Québec à Trois-Rivières; Dominique Gagnon, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue; Natasa Obradovic, Université de Sherbrooke; Jill Torrie, Département de santé publique, Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie James; Diana Zhou et Mélanie Levasseur, Université de Sherbrooke
Afin de contribuer au mieux-être des personnes et des communautés autochtones, une meilleure compréhension des solidarités intergénérationnelles et de la participation sociale des aînés est fondamentale. Les aînés contribuent de nombreuses façons au mieux-être individuel et collectif, notamment en transmettant le savoir et les compétences traditionnels, en défendant les droits et en formulant les revendications territoriales, ainsi qu’en assumant différents rôles dans divers aspects de la vie sociale, civique et domestique. Des recherches futures pourraient chercher à mieux évaluer les contributions des aînés autochtones au mieux-être, en mettant l’accent sur des outils de mesure conçus avec les personnes autochtones concernées. Rapport intégral
Les chemins de la connaissance : manières de connaître, d’être et de faire des Autochtones et des non-Autochtones et enseignement et apprentissage des mathématiques et des sciences
Dawn Wiseman*, Université McGill; Florence Glanfield, University of Alberta; Lisa Lunney Borden, St. Francis Xavier University
La Commission de vérité et réconciliation du Canada a demandé que les connaissances et les méthodes d’enseignement autochtones soient intégrées aux programmes d’études de la maternelle à la 12e année ainsi qu’à la formation des enseignants. En mathématiques et en sciences, il est particulièrement difficile de concilier différentes conceptions et visions du monde, et cela cause des tensions. Pour passer à un système d’éducation où les manières de connaître, d’être et de faire des Autochtones et celles des occidentaux feront bon ménage dans l’enseignement et l’apprentissage des mathématiques et des sciences, il faut remettre en question les hypothèses qui sous-tendent le système actuel. Une attention accrue devrait être prêtée aux relations de travail avec les communautés, au désapprentissage du colonialisme, au rôle des langues et à la formation des enseignants en exercice et enseignants en devenir. Rapport intégral (en anglais)