Le savoir au service de l'enseignement et de l'apprentissage au 21e siècle

Perspectives et possibilités de recherche et de mobilisation des connaissances

Juin 2016




Résumé

Les tendances mondiales confirment qu’au 21e siècle, on entend par apprentissage le fait de développer la capacité et la motivation de créer, de comprendre, d’interpréter et de communiquer des connaissances. Et le fait de donner une formation qui rend l’apprenant polyvalent et capable d’appliquer ces connaissances à des questions non linéaires de plus en plus complexes. Les méthodes et les techniques fondées sur le questionnement et axées sur l’étudiant, qui sont façonnées par les réseaux, la collaboration, la technologie et la conception, sont au coeur même de l’enseignement et de l’apprentissage aujourd’hui.

L’examen de nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage est l’un des six domaines des défis de demain retenus dans le cadre de l’initiative Imaginer l’avenir du Canada du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH). Cette initiative fait ressortir le rôle crucial qu’auront à jouer les sciences humaines pour aider les Canadiens à relever les défis sociétaux complexes auxquels ils feront face au cours des prochaines décennies.

En janvier 2015, mettant à contribution des chercheurs, des chefs de file sectoriels et des étudiants des cycles supérieurs, le CRSH a amorcé des activités visant à cerner avec davantage de précision les nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage qui permettront de répondre aux besoins d’une société et de marchés du travail en évolution rapide.

Se fondant sur les études de synthèse des connaissances qui ont été exécutées et sur les ateliers, forums et tables rondes qui ont eu lieu, le présent rapport met en évidence certaines des grandes constatations et certains des grands thèmes qui en ont émané. Il a pour but de guider et de favoriser une participation plus poussée de différents intervenants et décideurs en ce qui concerne les éclairages clés que les sciences humaines peuvent jeter sur l’avenir de l’enseignement et de l’apprentissage, tout en aidant à orienter les travaux universitaires futurs sur des questions qui n’ont pas fait l’objet de suffisamment de recherches.

Voici quelques-unes des constatations présentées dans le rapport

  • Les techniques d’enseignement et d’apprentissage classiques sont contestées dans un environnement intégrant les technologies. Le nouveau paradigme nécessite une démarche équilibrée d’acquisition des connaissances fondamentales, qui stimulera un apprentissage plus en profondeur et favorisera l’acquisition des compétences du 21e siècle.
  • Les nouvelles technologies peuvent rendre l’apprentissage plus accessible et plus souple, tout en établissant des ponts entre les connaissances et la collectivité. Les nouvelles méthodes d’apprentissage en ligne présentent des possibilités et des défis tant aux apprenants qu’aux enseignants. L’enseignement en collaboration et les interactions entre pairs en apprentissage à distance, quoiqu’avantageux, ne sont pas toujours intuitifs.
  • La formation et les outils appropriés, la souplesse et les incitatifs soutiennent les enseignants à tous les niveaux dans leur immersion dans des approches novatrices, collaboratives et axées sur l’étudiant. Cette façon de faire est essentielle pour l’enseignement des compétences clés qui sont nécessaires dans l’économie du savoir contemporaine, qu’il s’agisse d’engagement civique, de raisonnement spatial ou encore de littératie des données.
  • L’adaptation des approches pédagogiques afin de tenir compte de la diversité fait partie intégrante de l’obtention de résultats favorables en matière d’apprentissage. C’est important en ce qui concerne, entre autres, la littératie propre à des disciplines données dans le cas des étudiants pour lesquels l’anglais est une langue seconde, les méthodes d’enseignement collaboratives utilisées auprès des élèves de la maternelle à la 12e année qui ont des besoins spéciaux et les initiatives visant à encourager la persévérance en sciences, technologie, génie et mathématiques (STGM) chez les femmes et les groupes minoritaires.
  • Il faut mieux comprendre la programmation et les méthodes de prestation « pertinentes sur le plan culturel ». Il faut intégrer les connaissances et les points de vue autochtones dans des stratégies de recherche et d’apprentissage pertinentes sur le plan culturel, dans l’intérêt des apprenants, de leur famille et de leur collectivité.
  • Il faut effectuer davantage de recherche sur l’apprentissage expérientiel pour élaborer de meilleures politiques en matière de pédagogie, de programmes d’études et d’éducation. Bien que les établissements d’enseignement postsecondaire aient recours à des méthodes d’apprentissage par l’expérience et à d’autres méthodes d’apprentissage hors classe pour offrir de meilleures possibilités de carrière et améliorer les compétences techniques et non techniques propres à des disciplines données, il y a des variations d’une discipline à l’autre quant à leur examen, à leur évaluation et à leur adoption. D’aucuns sont d’avis qu’il faut tendre à un équilibre entre l’apprentissage par l’expérience et l’apprentissage classique en classe, alors que d’autres estiment qu’il faut mieux comprendre les liens qui existent entre les deux.

Il ressort de la majorité de ces constatations que de meilleurs liens sont nécessaires pour appuyer l’apprentissage dans l’ensemble des champs de compétence et des disciplines. Il faut mettre en place une meilleure assise pour que la théorie et la recherche guident l’enseignement et l’apprentissage, et l’inverse. Il est temps d’ouvrir ces voies.

Le CRSH invite les chercheurs et les intervenants de tous les secteurs à se pencher sur ces constatations et d’autres observations émanant des sciences humaines et à continuer d’examiner de nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage, dans le meilleur intérêt du Canada et du reste du monde.



Mise à profit des connaissances sur les nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage

Étant donné l’assise de connaissances et les ensembles de compétences qui sont nécessaires pour assurer la prospérité au 21siècle, le Canada, comme bon nombre d’autres pays, concentre son attention sur son système d’éducation, en particulier sur les aspects touchant à la pédagogie, à la structure et à la prestation des services de la maternelle à la 12e année, puis au niveau postsecondaire.

Des idées neuves se font jour, tant dans le milieu de la recherche que dans d’autres secteurs, au sujet de méthodes d’enseignement et d’apprentissage inédites et susceptibles d’être plus efficaces pour soutenir une société innovante, résiliente et plurielle. Ces méthodes sont influencées par le débat en cours sur les résultats. En effet, l’élément central de la pédagogie n’est plus l’acquisition de compétences distinctes et isolées (« les résultats de l’apprentissage ») mais plutôt le développement chez les apprenants de la capacité de comprendre, d’adapter et d’appliquer des connaissances et des concepts (« les résultats des apprenants ») et l’établissement de compétences plus étendues, intégrées et mesurables, au sein de champs d’études ou de professions donnés.

L’examen de nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage fait partie des six domaines des défis de demain retenus dans le cadre de l’initiative Imaginer l’avenir du Canada du CRSH. Au cours de la dernière décennie, le CRSH a investi près de 270 millions de dollars dans des projets de recherche ayant trait à l’éducation. Cet investissement a permis de financer quelque 3 700 subventions et bourses, ce qui représente environ 8 p. 100 du financement global consacré à la recherche par le CRSH.




L’initiative Imaginer l’avenir du Canada du CRSH met en lumière les contributions potentielles du milieu de la recherche en sciences humaines qui permettront aux Canadiens de relever les défis complexes auxquels ils auront à faire face au cours des 20 prochaines années. Pour ce faire, elle encourage la préparation de la recherche de telle sorte qu’elle réponde aux besoins, éclaire la prise de décision et accroît la collaboration et les partenariats intersectoriels en matière de recherche et de formation.

À l’heure actuelle, les six domaines des défis de demain sont les suivants :





L’ampleur des ressources, des perspectives et des champs d’investigation couverts par le domaine des défis de demain portant sur les nouvelles méthodes d’apprentissage a nécessité une vaste synthèse de l’état actuel des connaissances, à savoir l’évaluation de la qualité, de l’exactitude et de la rigueur de ces connaissances et des lacunes qu’elles présentent.

Pour atteindre ces objectifs, le CRSH a lancé en janvier 2015 une occasion de financement visant l’attribution de subventions de synthèse des connaissances. Elle avait pour but de mobiliser les connaissances issues des travaux de recherche menés dans les secteurs public, privé et sans but lucratif. Vingt projets ont été choisis, allant d’études de l’apprentissage expérientiel et des besoins particuliers des apprenants autochtones aux compétences en culture numérique, aux programmes d’études en STGM et au perfectionnement des compétences non techniques. Certains projets intégraient des approches interdisciplinaires et de nouvelles techniques d’analyse de données, notamment la théorie de la complexité.

Une gamme d’activités menées dans tout le Canada sont venues se greffer à cette occasion de financement. Un atelier qui a eu lieu en mai 2015 a fourni aux bénéficiaires de subvention la possibilité de créer des réseaux entre eux et avec un vaste éventail de chefs de file du monde universitaire, du secteur sans but lucratif, de l’industrie et du gouvernement. Des observations émanant des 20 projets de synthèse des connaissances ont aussi été mises en commun dans le cadre d’un forum national qui a eu lieu en novembre 2015. Organisé en collaboration avec la Fédération des sciences humaines, le forum a accueilli 170 chercheurs et enseignants ainsi que des responsables des politiques et des dirigeants du milieu des affaires et du secteur communautaire. Aux présentations des experts invités sont venues s’ajouter des discussions animées par de hauts dirigeants d’organismes, parmi lesquels la Société canadienne pour l’étude de l’éducation, Mitacs, Indspire, Actua, le Conseil des technologies de l’information et des communications, Universités Canada et le Centre national des Arts.

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Description : Des étudiants des cycles supérieurs soulignent les avantages de la recherche collaborative et interdisciplinaire (en anglais). Table ronde CRSH-ACES à la Queen’s University le 21 avril 2015

Étant donné l’accent qu’il met sur l’enseignement supérieur, le CRSH a aussi invité l’Association canadienne pour les études supérieures (ACES) à organiser un dialogue à l’échelle nationale avec des étudiants des cycles supérieurs. On a demandé à ces derniers de faire connaître leurs attentes et leurs sources d’inspiration pour ce qui est de l’apprentissage au 21e siècle et de discuter également des cinq autres domaines des défis de demain.

Plus de 300 étudiants des cycles supérieurs de 28 universités de partout au Canada ont participé aux dialogues. Les participants ont dit ce qu’ils pensaient du système d’éducation du Canada, et ils ont demandé l’élimination des cloisons entre les disciplines, les établissements et les différents secteurs de la société. Bon nombre d’entre eux ont souligné l’importance d’un apprentissage plus collaboratif, davantage fondé sur le questionnement et appuyé par de nouvelles technologies, pour favoriser l’acquisition de compétences essentielles en matière de résolution de problèmes et stimuler davantage l’innovation. Les dialogues ont fait l’objet de rapports préparés par l’ACES et les universités hôtes.

Il est important de rapprocher l’université de la population, et vice versa – de créer une relation, ont-ils dit. Ce genre de pont ouvre la voie à l’apprentissage continuNote de bas de page 1.

Le présent rapport montre comment on mobilise la recherche en sciences humaines pour faire progresser la compréhension d’un certain nombre de questions complexes qui façonnent le système d’éducation du pays et l’innovation en matière d’enseignement et d’apprentissage.

Le rapport commence par les principales conclusions tirées des rapports de synthèse des connaissances. Des comptes rendus complets – ainsi que les lacunes cernées dans le but d’aider à orienter de futurs travaux – sont présentés en détail dans les rapports de synthèse, que l’on peut se procurer auprès des chercheurs (leur adresse courriel est fournie dans la section suivante).

La seconde partie du document met l’accent sur les observations et les thèmes transversaux qui émergent des synthèses des connaissances et des conversations thématiques des intervenants réunis par le CRSH en 2015 au sujet des forces qui façonnent l’enseignement et l’apprentissage au Canada.

L’un des principaux objectifs de l’initiative Imaginer l’avenir du Canada consiste à stimuler un dialogue à l’échelle nationale sur les principaux enjeux auxquels les Canadiens font face, tout en encourageant les partenariats et les collaborations novatrices visant à établir des ponts entre le talent en matière de recherche et les organismes sectoriels en ce qui concerne les constatations issues de la recherche.

Le CRSH vous invite à participer à ce domaine et aux autres domaines des défis de demain. Pour en savoir plus au sujet des façons dont les chercheurs en sciences humaines mettent leurs connaissances, leur talent et leur expertise au service de la prospérité et de la qualité de vie des Canadiens, consultez : http://www.sshrc-crsh.gc.ca/imaginer.



Principales constatations émanant des projets de synthèse des connaissances

Les projets de synthèse des connaissances sont présentés par ordre alphabétique, établi en fonction du nom du chercheur principal. Un lien mène à l’adresse courriel du chercheur et, quand il était disponible, le lien vers le texte intégral du rapport est fourni.

Examen transdisciplinaire de la recherche sur le raisonnement spatial

Catherine Bruce, Trent University

Le raisonnement spatial, soit la capacité de percevoir les objets et l’espace, et de s’insérer mentalement dans une situation pour résoudre un problème, revêt une importance primordiale pour les personnes de tous âges. Malgré leurs fortes corrélations avec le succès dans les études, la réussite professionnelle et la probabilité d’exercer une profession liée aux sciences, à la technologie, au génie et aux mathématiques (STGM) et aux arts et d’y connaître du succès, la géométrie et le raisonnement spatial sont à peine abordés dans les programmes de mathématiques du primaire au Canada. Une vaste analyse du réseau permet de dresser la carte des disciplines qui étudient actuellement le raisonnement spatial et d’établir où on commence à forger des liens entre les disciplines et où d’autres liens avec le domaine de l’éducation sont nécessaires.




Amélioration des compétences essentielles en littératie numérique : sécurité, protection des renseignements personnels et propriété de l’information

Jacquelyn Burkell, Western University

Dans la société et le marché du travail d’aujourd’hui, de plus en plus axés sur les données, les organismes ont besoin d’une importante expertise en gestion de l’information pour assurer la protection et la sécurité des renseignements personnels dont ils ont la garde et le contrôle. Cet aspect est actuellement lacunaire, et il y a une demande de plus en plus grande de compétences numériques en matière de protection des renseignements personnels, de sécurité de l’information et de droit d’auteur et propriété intellectuelle au Canada. Afin que les compétences humaines et techniques et les pratiques organisationnelles soient adéquates, il faut offrir une formation en littératie numérique à multiples facettes qui permettra de préparer de futurs chefs de file et gestionnaires de l’information. Rapport intégral (en anglais)




Enseignement en immersion française et en milieu francophone minoritaire canadien : synthèse des connaissances concernant les défis et leurs répercussions sur la formation des enseignants

Martine Cavanagh et Laurent Cammarata, University of Alberta

L’examen de l’enseignement en immersion française et en milieu francophone minoritaire indique qu’il existe un certain nombre de difficultés, différentes ou communes, en ce qui concerne l’optimisation des résultats d’apprentissage et la promotion de la langue et de la culture francophones, le tout dans le contexte de réalités sociales et interculturelles en évolution. L’établissement d’une identité culturelle est au coeur des programmes en milieu francophone minoritaire, tandis que les programmes d’immersion en français visent surtout à permettre aux anglophones d’avoir accès à un programme bilingue. Il y a très peu de recherche sur le rôle que jouent la formation des enseignants et la pédagogie quand il s’agit de relever les défis liés à l’enseignement dans les deux environnements. Rapport intégral




Intégration des Autochtones au milieu du travail dans le Nord canadien

Ken Coates, Heather Hall et Hayley Hesseln, University of Saskatchewan

Pendant de nombreuses années, les gouvernements, l’industrie et les collectivités autochtones ont investi de façon importante dans la formation de la main-d’oeuvre, la mise à niveau et le perfectionnement professionnels et l’acquisition de compétences axées sur l’emploi, l’objectif commun consistant à encourager une participation accrue des Autochtones à l’économie de marché. Malgré ces efforts, les obstacles et les bonnes pratiques n’ont pas changé depuis les années 1990. Le changement a été lent à cause du peu de collaboration et de problèmes systémiques ayant trait aux politiques et au financement. Fait plus important, la recherche a révélé que les obstacles à l’éducation et à l’acquisition de compétences recherchées sur le marché du travail font leur apparition à la petite enfance et ont des effets cumulatifs tout au long de l’adolescence et à l’âge adulte. Pour obtenir des résultats concluants, il faut une approche intégrée qui soutient pleinement l’apprenant, sa famille et sa collectivité au moyen de programmes et de méthodes de prestation de services de qualité et pertinents sur le plan culturel. Rapport intégral (en anglais)




Lacunes en matière de compétences et importance des « compétences non techniques »

Wendy Cukier, Ryerson University

Il est généralement admis que les compétences non techniques sont considérées comme étant des compétences relatives à l’employabilité qui sont essentielles dans tous les secteurs; on ne s’entend toutefois guère sur la façon de définir ces compétences. Par ailleurs, les employeurs, d’une part, et les enseignants et les diplômés, d’autre part, voient différemment la demande de compétences non techniques, ainsi que les attentes et les perceptions à l’égard des compétences non techniques que doivent posséder les diplômés dans l’ensemble des disciplines. Pour favoriser l’acquisition de ces compétences essentielles, il faut non seulement une plus grande collaboration, mais également des évaluations claires et uniformes, de nouvelles stratégies de formation et de nouveaux modèles d’apprentissage, ainsi que l’élimination des préjugés à l’encontre de la diversité.




Initiatives en sciences, technologie, génie et mathématiques (STGM) de la maternelle à la 12e année : enseignement des STGM au Canada

Isha DeCoito, Western University

L’enquête menée dans le cadre du Programme international pour le suivi des acquis des élèves a démontré que, dans de nombreux pays, y compris au Canada, les élèves n’ont pas progressé de manière notable en mathématiques et en sciences entre 2003 et 2013. Un aperçu à l’échelle nationale des initiatives visant à susciter un plus grand intérêt pour les sciences, la technologie, le génie et les mathématiques (STGM) et de leurs répercussions sur l’enseignement offert de la maternelle à la 12e année, qui jouent un rôle fondamental dans les choix de cours, puis dans les choix de carrière qui sont faits, laisse entrevoir un besoin croissant de recherches et de politiques dans ce domaine et la nécessité de créer une communauté en réseau dynamique axée sur les STGM.




Études postsecondaires et peuples autochtones du Canada : préparation et accès aux études postsecondaires et pertinence des expériences

Frank Deer, Université du Manitoba

La préparation et l’accès aux études postsecondaires ainsi que des expériences pertinentes dans le cadre de ces études qui sont des éléments essentiels à un marché du travail innovant, durable et diversifié – ne sont pas présents dans le cas des étudiants autochtones en nombre croissant au Canada, ce qui entraîne une faible participation au marché du travail, la marginalisation économique et une piètre qualité de vie. Il est essentiel d’intégrer les connaissances et les perspectives autochtones de manière raisonnable dans la recherche et les programmes d’études postsecondaires afin de faire en sorte que les expériences des apprenants autochtones soient pertinentes pour eux, pour leur famille et pour leur collectivité. Rapport intégral (en anglais)




Modèles d’organisation des services les plus efficaces pour favoriser l’accès, la persévérance et la réussite scolaires des apprenants en situation de handicap ou ayant des besoins spéciaux

France Dubé, Université du Québec à Montréal

Les modèles d’organisation légiférés par les provinces, qui sont essentiels à la prestation de services aux apprenants en situation de handicap ou ayant des besoins spéciaux, varient énormément d’une province à l’autre, et ce sont de plus en plus les écoles qui sont chargées d’offrir des services. Il ressort de l’examen des modèles en usage dans 15 pays que les regroupements hétérogènes par opposition aux regroupements homogènes, le tutorat offert à de petits groupes d’élèves et les initiatives de transition au marché du travail sont des stratégies clés pour favoriser l’accès, la persévérance et la réussite des apprenants. Le perfectionnement professionnel et le soutien pédagogique sont essentiels pour que se répandent ces nouveaux modèles d’apprentissage misant sur la collaboration. Rapport intégral




Approfondissement de l’apprentissage grâce aux équipes virtuelles d’apprentissage en ligne : synthèse des déterminants et des pratiques exemplaires

Martine Durier-Copp, Dalhousie University

L’apprentissage en ligne a transformé les méthodes classiques d’apprentissage dans les études supérieures, et la souplesse qu’il offre est essentielle pour accroître l’accessibilité et promouvoir une société axée sur l’apprentissage tout au long de la vie. Toutefois, le Canada accuse du retard par rapport aux efforts déployés par d’autres pays pour ce qui est du recours à l’apprentissage en ligne aux fins de l’enseignement postsecondaire et de la formation en milieu de travail. La compréhension de la composante sociale de l’apprentissage est un facteur clé de la réussite de l’apprentissage en ligne, et cela a des répercussions sur la motivation, la pensée et la réflexion critiques, l’apprentissage en profondeur et la mobilisation des connaissances. Le contexte, le comportement et les ressources sont des éléments moteurs fondamentaux d’un cadre d’apprentissage en ligne visant à assurer l’efficacité des modèles de prestation et des pratiques des équipes virtuelles.




La science citoyenne en tant que plateforme favorisant l’apprentissage expérientiel et l’action collective en matière de changements climatiques

Christopher Lemieux, Wilfrid Laurier University et Mark Groulx, University of Northern British Columbia

Bien que la science citoyenne présente un potentiel considérable comme modèle expérientiel d’éducation relative à l’environnement, il y a actuellement peu de données probantes empiriques dans les projets de science citoyenne menés sur le terrain en matière de changements climatiques qui laisseraient entrevoir que la science citoyenne axée sur la nature favorise un apprentissage transformateur dans ce domaine. Il importe toutefois de noter que cela ne signifie pas que l’apprentissage transformateur n’est pas possible ou n’a pas déjà lieu dans ce contexte. Il faut davantage de recherches afin de combler le fossé entre les sciences et les sciences sociales et davantage d’études ciblées d’évaluation des programmes. En particulier, il faut que des études soient menées en partenariat par des spécialistes de l’évaluation et des scientifiques qui dirigent des programmes de science citoyenne.




Synthèse des connaissances sur l’apprentissage mondial dans un contexte canadien

Roberta Lexier et Melanie Rathburn, Mount Royal University

Au Canada, l’industrie, le gouvernement et les universités font souvent remarquer que la citoyenneté mondiale est un résultat important de l’éducation; il y a toutefois d’énormes divergences dans la compréhension qu’ont les universités du sens exact de l’expression et de la façon d’obtenir ce résultat. Le rapport met de l’avant un cadre qui permettra aux établissements d’élaborer des définitions explicites et de tenir compte des processus complexes et interreliés nécessaires pour arriver à une citoyenneté mondiale dans le cadre de leurs plans stratégiques. Il propose également des moyens d’évaluer leurs efforts.




Amélioration des compétences en littératie des étudiants adultes dont la langue maternelle n’est pas l’anglais dans la formation des professionnels de la santé

Lillie Lum, Université York

La capacité de lire et de communiquer clairement par écrit dans le milieu de la santé est essentielle à l’efficacité et à l’avancement professionnel d’un travailleur dans ce domaine. L’importance d’enseigner aux étudiants comment écrire dans le cadre des programmes d’études est bien établie, mais on dispose de peu d’éléments sur les moyens d’améliorer les compétences en rédaction chez les personnes pour qui l’anglais est une langue seconde. Il existe des pratiques prometteuses pouvant être utilisées pour promouvoir la littératie chez ces étudiants, notamment la rédaction propre à une discipline donnée, l’écriture réflexive et la rédaction pluridisciplinaire, mais il faut effectuer davantage de recherches pour répondre aux besoins d’apprentissage particuliers des étudiants dont la langue maternelle n’est pas l’anglais. Rapport intégral (en anglais)




L’interaction entre étudiants : frein à la formation à distance ou voie vers la réussite?

Cathia Papi, TÉLUQ

La formation à distance a certes pris beaucoup d’ampleur et amélioré l’accès aux études postsecondaires ces 20 dernières années, mais la persévérance des étudiants et la qualité de l’apprentissage demeurent problématiques. En matière d’apprentissage en ligne, les interactions entre pairs produisent des résultats positifs lorsque les étudiants prennent part à d’authentiques expériences d’apprentissage. Cependant, la plupart des apprenants à distance de niveau postsecondaire ne recherchent pas les interactions avec des pairs. En formant davantage les enseignants aux utilisations pédagogiques des dispositifs d’interaction médiatisée et en communiquant mieux les difficultés et les avantages associés à ces échanges, on pourrait disposer de stratégies clés pour améliorer les résultats de la formation à distance de niveau postsecondaire.




Quel est le potentiel des technologies d’apprentissage mobile et de leurs applications pour ce qui est de répondre aux besoins des apprenants autochtones au Canada?

Siomonn Pulla, Royal Roads University

L’adoption de l’apprentissage mobile dans le but d’améliorer l’apprentissage en ligne a connu une croissance exponentielle dans le monde entier. Ce mode d’apprentissage s’est également répandu dans les collectivités autochtones. La recherche montre toutefois que le Canada tarde à mettre les innovations en apprentissage mobile au service de l’éducation des Autochtones. Les études de cas relatives à l’apprentissage mobile au Canada montrent que, compte tenu de sa portabilité, de son faible coût et de sa polyvalence, il serait possible de l’intégrer dans des modalités d’enseignement pertinentes sur le plan culturel pour les peuples autochtones. Une approche exhaustive qui inclut le perfectionnement de l’apprentissage des langues à l’aide d’appareils mobiles, l’accès à un coût abordable à une technologie et à une infrastructure de connectivité du 21e siècle fiables, une plus grande harmonisation des méthodes et de la pédagogie autochtones avec les technologies de l’éducation et l’établissement de liens Centre la théorie et la pratique augmentera les possibilités qu’auront les apprenants et les collectivités autochtones de milieu urbain, rural et éloigné au Canada de profiter de ces technologies d’apprentissage. Rapport intégral (en anglais)




Gestion des arts et de la culture : une touche d’ancien et un soupçon de contemporain

Wendy Reid, HEC Montreal

Les études et la formation de niveau postsecondaire en gestion des arts et de la culture ont connu une croissance considérable ces 15 dernières années et se sont enrichies de nouvelles perspectives suscitées par les « industries de la création ». Depuis qu’ils existent, ces programmes se sont butés à un paradoxe : arriver à un équilibre entre les valeurs du monde des arts et celles du domaine de la gestion. Pour former de façon efficace des gestionnaires des arts souples et créatifs, il faut que les manuels utilisés dans l’enseignement de la gestion des arts s’inspirent davantage des recherches menées sur des organismes complexes et pluralistes et tiennent compte de l’entrepreneuriat, de l’innovation et des possibilités d’application à l’échelle internationale. Rapport intégral (en anglais)




Mise à contribution des pairs dans la transition des études au travail pour assurer la réussite des femmes dans les STGM

Brian Rubineau, Université McGill

L’intégration des femmes dans les études et les carrières en sciences, technologie, génie et mathématiques (STGM) a cessé de progresser depuis 15 ans au Canada. Pour aider les femmes à surmonter les obstacles auxquels elles font face au cours de la transition de l’école au travail, il faut de nouvelles idées et de nouvelles interventions ancrées dans les interactions sociales entre pairs. Les universités et les employeurs peuvent compter sur de nouvelles politiques et possibilités fondées sur des données probantes, par exemple des projets réalisés en équipe, des groupes d’étude et le recrutement de quasi pairs, qui vont au-delà des méthodes classiques de prestation de services d’éducation et mettent à contribution les pairs pour favoriser un passage réussi des femmes à des carrières en STGM et leur persévérance dans ces carrières.




Le manuel numérique en contexte postsecondaire : stratégies pédagogiques, nouvelles méthodes d’apprentissage, potentiel et limites

Ghislain Samson, Université du Québec à Trois-Rivières

Dans le cadre d’un examen de l’intégration des manuels numériques au niveau postsecondaire, on s’est penché sur l’utilisation que font les enseignants et les étudiants des différentes fonctionnalités, ainsi que sur la valeur ajoutée qu’elles offrent. Bien qu’il y ait consensus au sujet des fonctionnalités, des stratégies d’enseignement et d’apprentissage et des conditions nécessaires à la réalisation du potentiel en enseignement postsecondaire, les écrits traitant de l’efficacité pédagogique des manuels numériques sont contradictoires. Les recherches se sont limitées aux perceptions que l’on a des manuels numériques et aux attitudes envers ceux-ci. Il faut mener des recherches empiriques sur les applications permettant un apprentissage réel, sur les points de vue des enseignants, ainsi que sur les ressources et le soutien offerts aux enseignants par les établissements.




Stratégies et pratiques exemplaires en matière de littératie des données

Michael Smit, Dalhousie University

Notre société est riche en données, et tous les secteurs ont du mal à faire la meilleure utilisation possible du volume de données dont ils disposent. Outre l’expertise technique approfondie nécessaire, les analystes conviennent qu’il existe un besoin de main-d’œuvre ayant des compétences en littératie des données et que ce besoin n’est pas satisfait à l’heure actuelle. Une équipe de recherche pluridisciplinaire a procédé à une évaluation des stratégies et des pratiques exemplaires existantes visant à favoriser la littératie des données. Elle a établi la liste des principales compétences et les a définies de façon claire et a esquissé une démarche systématique visant l’acquisition de la littératie des données, surtout au niveau du premier cycle universitaire. Rapport intégral (en anglais)




L’apprentissage par l’engagement communautaire dans l’enseignement supérieur au Canada

Alison Taylor et Shauna Butterwick, University of British Columbia

La croissance importante des programmes et des activités d’apprentissage par l’engagement communautaire dans les établissements d’enseignement postsecondaire canadiens depuis les années 1990 est allée de pair avec l’augmentation du nombre d’articles spécialisés et de ressources destinées aux praticiens en Amérique du Nord. Les établissements voient dans l’apprentissage par l’engagement communautaire une approche pédagogique novatrice qui aide les étudiants à intégrer leurs connaissances théoriques et pratiques et à devenir des citoyens engagés faisant davantage preuve d’esprit critique. Il demeure que d’autres recherches sont nécessaires sur l’apprentissage par l’engagement communautaire dans l’enseignement postsecondaire au Canada, afin d’éclairer la conception et les activités des programmes, d’en assurer la pertinence, de veiller à ce que leurs objectifs soient clairs et à ce qu’ils reconnaissent la diversité. Rapport intégral (en anglais)




Apprentissage expérientiel, pensée critique et économie citoyenne

Janice Waddell, Ryerson

University

En dépit du fait que son utilisation se répand rapidement dans les établissements d’enseignement postsecondaire, qui y voient une stratégie intégrale permettant de combler le fossé entre le monde des études et le monde du travail, il n’y a pas encore suffisamment de données probantes permettant d’affirmer que l’apprentissage expérientiel réduit l’écart entre la théorie et la pratique, accroît les perspectives de carrière et contribue à l’acquisition par les étudiants d’une pensée critique. L’étude de professions liées aux services communautaires révèle que l’apprentissage expérientiel ne suscite pas la même adhésion de la part de toutes les disciplines, que l’on n’a pas établi de définition commune ni évalué les résultats obtenus et qu’une trop grande importance est accordée à quelques méthodes d’apprentissage expérientiel au détriment des autres. Ce sont là les principaux facteurs qui rendent difficile l’amélioration des méthodes pédagogiques, des programmes d’études et des politiques d’éducation. Rapport intégral (en anglais)



Thèmes qui se dégagent au sujet des nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage


Les huit thèmes qui suivent se dégagent des conclusions des rapports de synthèse des connaissances et s’imposent comme principaux centres d’intérêt des discussions des intervenants sur l’état de l’enseignement et de l’apprentissage au Canada. Ensemble, ces thèmes illustrent les avantages qu’il y a à établir des liens entre les chercheurs en sciences humaines et les utilisateurs potentiels des résultats de leurs travaux de recherche, afin de permettre l’échange d’idées et l’examen de possibilités de collaborations futures.

Sont présentées ici certaines des idées interreliées, des recommandations préliminaires en matière de politiques et de pratiques et des lacunes en matière de recherche, toutes tirées des rapports de synthèse des connaissances et du dialogue avec les chercheurs, les praticiens et les responsables des politiques qui s’est poursuivi tout au long de 2015.

Pour en savoir plus au sujet des constatations mentionnées dans les rapports et pour obtenir des précisions sur les activités de mobilisation des connaissances en cours et proposées, veuillez de communiquer avec les chercheurs principaux. Il est également possible de communiquer directement avec le CRSH ou de consulter le moteur de recherche pour repérer d’autres chercheurs financés par le CRSH et communiquer avec eux afin de connaître les résultats de leurs travaux de recherche sur ces questions cruciales.



Thème

Enseignement accessible et pertinent sur le plan culturel pour les peuples autochtones




Pour réussir à préparer les adultes [autochtones] à s’intégrer au marché du travail, il faut apporter des modifications à l’éducation préscolaire et à l’enseignement primaire pour stimuler l’apprentissage et le désir d’apprendre en créant des modes de prestation et des programmes pertinents sur le plan culturel et en fournissant des services d’éducation de qualité dans les collectivitésNote de bas de page 2.

La population autochtone est celle qui croît le plus rapidement au Canada, mais elle continue à faire face à des défis d’ordre culturel et socio-économique qui ont des répercussions sur le plan de l’éducation. La revue de la littérature révèle l’absence d’une démarche critique à l’égard de la formation des Autochtones et des lacunes dans la façon dont on comprend l’incidence des modèles d’enseignement postsecondaire actuels sur les expériences d’apprentissage respectives des Premières Nations, des Métis et des Inuit. Dans le contexte de stratégies de formation axée sur l’acquisition de compétences et de stratégies de développement en milieu de travail, bien qu’il y ait peu de littérature scientifique critique, il existe un corpus croissant d’études et de rapports gouvernementaux et non gouvernementaux.

À l’occasion de discussions intersectorielles, on a convenu de l’importance de politiques et de programmes intégratifs, holistiques et pertinents sur le plan culturel pour l’apprentissage et la formation axée sur l’acquisition de compétences, non seulement de la maternelle à la 12e année mais également jusqu’à la fin des études postsecondaires. Voici quelques observations qui mettent l’accent à la fois sur la langue et sur l’établissement de partenariats à long terme fructueux et qui peuvent aider à susciter de bons résultats en matière d’apprentissage et d’emploi pour les apprenants autochtones, leur famille et leur collectivité.

Rien n’est plus harmonieux que le son de sa propre langue. – Étudiant autochtone envisageant de faire des études de cycle supérieur dans un contexte pertinent sur le plan culturelNote de bas de page 3.

L’Énoncé de principes en matière de recherche autochtone du CRSH et les ressources connexes, y compris la définition de la recherche autochtone, soutiennent la recherche et le talent autochtones et font en sorte que les initiatives financées par le CRSH intègrent les perspectives, les connaissances, les méthodologies et les approches autochtones.

Quelques observations clés

  • Des politiques holistiques pour l’obtention de résultats positifs. Les approches intégratives sont essentielles à la réussite de l’éducation des Autochtones. La politique en matière d’éducation est directement reliée à la santé et au bien-être, qui influencent la capacité et le désir d’apprendre, ainsi qu’au marché du travail et au développement économique. Collectivement, ces forces contribuent au bien-être des peuples autochtones. La politique en matière d’éducation des Autochtones doit par conséquent s’attaquer aux multiples obstacles aux programmes de formation axée sur l’acquisition de compétences et de développement en milieu de travail, notamment aux problèmes socio-économiques et systémiques, au manque de compétences essentielles et de contenu de programme approprié et à l’absence de collaboration des parties prenantes.


  • Établissement de liens avec la famille et la collectivité. On sait que la culture autochtone et les mécanismes de soutien de la famille sont d’importants indicateurs de réussite chez les étudiants autochtones. Les influences familiales représentent un facteur important dans la décision de faire des études postsecondaires, et l’étudiant en tire une motivation et un appui continus. Les difficultés liées à la préservation de l’identité et le manque de liens avec les cultures occidentales d’apprentissage au niveau postsecondaire sont de gros obstacles pour les apprenants autochtones. L’apprentissage informel, l’apprentissage par l’expérience et une forte participation de la collectivité peuvent faciliter l’inscription aux études postsecondaires et la réussite subséquente.
  • Écoute et apprentissage par le truchement de la langue. La langue est une dimension importante pour ce qui est d’assurer la pertinence sur le plan culturel de l’apprentissage autochtone, à la fois en ce qui a trait à sa préservation, à sa redynamisation et à son utilisation dans l’enseignement et l’apprentissage. Même s’il faut tenir compte des besoins de différents peuples autochtones, il est possible de tirer des enseignements et des stratégies pédagogiques des études traitant des difficultés que doivent surmonter les étudiants pour qui l’anglais est une langue seconde pour acquérir la littératie propre à une discipline donnée.
  • Programmes d’études pertinents pouvant convenir à différentes collectivités et à différents contextes. Il faut mieux comprendre ce que sont des modes de prestation et des programmes « pertinents sur le plan culturel ». L’ouverture à l’intégration de différentes options en matière de programme d’études pour répondre aux besoins différents de diverses collectivités autochtones est essentielle; les évaluations des collectivités peuvent être précieuses à cet égard. Ainsi, certains établissements font participer les aînés et établissent un lien entre les résultats de l’apprentissage et le développement communautaire. Bien que les enseignants autochtones soient encore très peu nombreux, leur voix est de plus en plus forte, et elle est entendue. Les modes d’apprentissage autochtones seraient mieux intégrées dans les programmes d’études si l’on recrutait davantage d’enseignants autochtones.
  • Progression de l’apprentissage en ligne. Comme cela s’est produit dans d’autres pays, l’amélioration de la connectivité numérique et l’intégration des initiatives en matière d’apprentissage en ligne et d’apprentissage mobile peuvent permettre d’éviter l’aménagement d’infrastructures coûteuses, tout en fournissant des occasions d’élaborer du matériel pédagogique et des outils d’apprentissage des langues pertinents sur le plan culturel. Ces méthodes pourraient permettre de cerner les différents besoins d’apprentissage des étudiants de milieu rural, nordique et éloigné, qui sont moins susceptibles de fréquenter un établissement d’enseignement postsecondaire et pour lesquels les nuances linguistiques et sociales peuvent être sensiblement différentes de celles que l’on trouve dans les grands centres urbains.

Thème

Étudiants et citoyenneté mondiale




Il doit y avoir une compréhension commune de la façon dont notre système d’éducation aborde la citoyenneté mondiale, afin de mieux orienter les expériences des étudiants, de faire en sorte que l’évaluation des programmes universitaires soit possible et utile et de créer des alliances regroupant l’industrie, le gouvernement et les universités, et ce, dans le but d’améliorer la façon dont ces derniers préparent les gens à devenir des citoyens mondiauxNote de bas de page 4.

Au cours de la décennie qui vient de s’écouler, les établissements d’enseignement, l’industrie et les différents ordres de gouvernement ont élaboré et hiérarchisé des stratégies visant à constituer une citoyenneté mondiale. Au niveau postsecondaire en particulier, on a une meilleure compréhension et on discute plus des avantages substantiels liés à l’envoi de Canadiens à l’étranger, à la fois pour contribuer aux connaissances et aux perspectives mondiales et pour en bénéficier, ainsi que de la richesse qu’apporte l’accueil d’étudiants étrangers par les établissements canadiens aux discussions en classe, à la population active et à la société en général. Néanmoins, des études révèlent que le Canada est encore à la traîne, à la fois en ce qui concerne le développement d’une solide culture des études à l’étranger et la capacité d’attirer des étudiants étrangers pour leur faire vivre de riches expériences en matière d’apprentissage. Parmi les principaux défis auxquels les étudiants tant canadiens qu’étrangers ont à faire face, on retrouve les coûts prohibitifs, le manque de maîtrise de la langue, les préoccupations en matière de sécurité et les inquiétudes au sujet de l’intégration sociale des étudiants étrangers au Canada.

Malgré ces défis, le Canada conserve d’énormes possibilités de jouer un rôle de chef de file en éducation internationale. Afin de mieux faire participer les étudiants à la mondialisation et à l’économie mondialisée et d’éliminer certains des obstacles attestés, les établissements d’enseignement postsecondaire doivent examiner comment les politiques institutionnelles et les modes d’enseignement et d’apprentissage peuvent tenir compte de la nouvelle réalité mondiale.

Quelques observations clés

  • Terrain d’entente à trouver. Les établissements d’enseignement postsecondaire ont leur propre conception de ce qu’est la « citoyenneté mondiale » et de la façon d’y parvenir, qui n’est pas celle des établissements d’enseignement primaire et secondaire et des gouvernements provinciaux. Au sein même des établissements, les définitions varient, certaines étant plus précises ou plus détaillées que d’autres. Les exigences des politiques institutionnelles – par exemple faire de la réalisation d’activités internationales ou interculturelles un résultat d’apprentissage obligatoire – sont nécessaires pour qu’il soit possible de comprendre la valeur de la citoyenneté mondiale et d’encourager davantage son acquisition. Il faut évaluer l’efficacité de telles stratégies pour s’assurer que les intentions de la politique sont en harmonie avec les objectifs en matière de résultats d’apprentissage.
  • Intégration du mondial dans le local. En ayant recours à un certain nombre de mesures, les établissements d’enseignement postsecondaire canadiens peuvent mieux intégrer les étudiants étrangers et maximiser les expériences d’apprentissage. Il y a lieu de mentionner, à titre d’exemples, les possibilités de logement intégré, les travaux hybrides exécutés en groupe et l’intégration de points de vue d’étudiants étrangers et d’études de cas internationales dans les façons d’aborder l’apprentissage.
  • Élimination des obstacles à la littératie pour les universitaires pour qui l’anglais est une langue seconde (ALS). Il faut des stratégies pédagogiques adéquates pour favoriser l’acquisition de compétences en littératie de niveau universitaire par les étudiants ALS des programmes d’études postsecondaires. Les constatations faites dans les domaines liés à la santé, que l’on peut appliquer à d’autres disciplines, indiquent que les critères d’admission doivent être plus cohérents et les indicateurs de niveaux de compétence langagière, plus fiables. Une plus grande collaboration avec les centres d’écriture et les facultés permet de répondre plus facilement aux besoins propres aux disciplines des étudiants des programmes d’études postsecondaires.
  • Compétences essentielles dans l’économie mondiale. La sensibilité interpersonnelle et la sensibilité interculturelle font partie des compétences non techniques ou générales cruciales qu’il faut posséder dans l’économie mondiale. En raison de la manière dont les compétences générales sont acquises, de nombreux segments de la population n’ont pas accès à la formation et au mentorat nécessaires pour les développer. Il se peut aussi que des préjugés d’ordre culturel jouent un rôle dans la définition et l’évaluation des compétences générales. Il est par conséquent crucial d’appliquer le prisme de la diversité à l’acquisition des compétences générales.
  • Mise à profit de l’apprentissage expérientiel en ligne. Les innovations en matière d’enseignement et d’apprentissage expérientiel en ligne peuvent jouer un rôle prépondérant dans l’appui aux objectifs visés en ce qui concerne la citoyenneté mondiale et il est possible de les soutenir en offrant une formation technopédagogique aux enseignants et aux instructeurs. Il y a lieu de mentionner, à titre d’exemples, l’utilisation de salles de classe virtuelles pour favoriser des échanges fructueux et à coût peu élevé entre les réfugiés et les salles de classe canadiennes, ainsi que l’utilisation de plateformes en ligne pour favoriser l’établissement de liens entre les Canadiens, d’une part, et les étudiants étrangers et ceux pour qui l’anglais est une langue seconde, d’autre part.

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Potentiel de l’apprentissage expérientiel




Les initiatives d’apprentissage par l’engagement communcautaire peuvent favoriser l’esprit critique et la responsabilité civique quand elles sont organisées avec soin, que leurs objectifs sont clairs, qu’elles sont pertinentes pour le cheminement professionnel des étudiants, qu’elles traitent des dimensions affectives de leur apprentissage et orientent la réflexionNote de bas de page 5.

On reconnaît de plus en plus l’importance du rôle que joue l’apprentissage expérientiel pour aider à l’acquisition des compétences nécessaires pour vivre au 21e siècle. Un dialogue animé est en cours sur les meilleurs modes de prestation de ces approches d’apprentissage pratiques et centrées sur l’étudiant qui nécessitent une réflexion continue mettant l’accent sur le développement de citoyens socialement responsables. Le manque de définitions communes et de données probantes empiriques sur les résultats en ce qui a trait aux contributions à l’apprentissage transformateur est mis en évidence, tout comme l’adoption qui varie beaucoup d’une discipline à l’autre. Dans le cadre des discussions, on a souligné qu’il fallait mettre l’accent sur la diversité ainsi que sur le besoin d’approches allant aussi bien du sommet vers la base que venant de la base et de mesures incitatives qui permettent aux modèles expérientiels d’innover et d’essaimer.

L’enthousiasme pour ces modèles d’apprentissage a été pondéré par des appels au maintien d’un équilibre avec les approches classiques et à la contextualisation des approches utilisées.

Quelques observations clés

  • Significations et mesures plus claires. Il y a une certaine confusion au sujet des divers termes et objectifs liés à l’apprentissage expérientiel, qui peut aller du régime d’enseignement coopératif au développement communautaire en passant par les semestres à l’étranger. Les modèles expérientiels peuvent même sembler aller à l’encontre d’autres formes d’innovation en apprentissage telles que l’enseignement numérique ou en ligne. En plus de définitions plus claires, il faudrait de meilleures mesures des résultats pour savoir à quel point ce type d’apprentissage réduit l’écart entre la théorieet la pratique, élargit l’engagement civique, accroît les perspectives de carrière et contribue à l’acquisition d’une pensée critique. En particulier dans le domaine de l’éducation relative à l’environnement, des partenariats réunissant des spécialistes de l’évaluation et des scientifiques des principaux programmes de science citoyenne pourraient s’avérer un excellent moyen pour encourager l’apprentissage transformateur.
  • Engagement inégal des différentes disciplines. Il n’y a pas eu de recherches en apprentissage expérientiel dans un certain nombre de disciplines, et celles qui ont été menées sont fragmentées. Si des recherches sont essentielles dans les domaines tels que le travail social, elles le sont moins dans d’autres, chaque domaine étant façonné par des valeurs et des normes culturelles différentes. Il faudrait qu’il y ait davantage de forums qui permettraient de faire connaître les bonnes pratiques.
  • Encouragement des partenariats communautaires. Il est possible de favoriser l’apprentissage et la recherche amorcés aussi bien par les étudiants que par la collectivité au moyen d’unités centrales de coordination des établissements qui contribuent à éviter aux partenaires communautaires d’être débordés. Parmi les autres mesures favorisant l’établissement de relations, il y a lieu de mentionner une plus grande reconnaissance des mesures de rendement, la souplesse de la contextualisation des initiatives et des initiatives dont la durée dépasse un semestre. Des approches interdisciplinaires et interétablissements peuvent aussi aider à encourager les partenariats communautaires.
  • Rercherche d’un juste milieu. Les établissements de différents niveaux et les différents ordres de gouvernement peuvent fournir un soutien indispensable quant à l’envergure et à l’infrastructure; ils risquent toutefois de décontextualiser les expériences et de limiter l’apprentissage spécifique et la création de relations que permettent les approches locales venant de la base. Les approches visant un juste milieu permettent de modifier les avantages tirés des approches qui vont du sommet vers la base afin d’appuyer des approches plus modestes et davantage dirigées par les membres du corps professoral, les étudiants ou les groupes communautaires.
  • Ouverture à la diversité. Il faut que les enseignants tiennent compte de la diversité au moment de concevoir l’apprentissage par l’engagement communautaire et tout autre apprentissage expérientiel. En reconnaissant la diversité et en mettant l’accent sur la position des étudiants par rapport aux collectivités et sur des dialogues sains et prudents, les enseignants peuvent faire participer des étudiants venant de divers horizons et contribuer à réduire l’écart entre la théorie en classe et l’apprentissage par la pratique. Ces modèles peuvent aider des collectivités, comme les communautés autochtones du Canada, à explorer et à affirmer des aspects de leur identité tout en facilitant le succès dans les études.
  • Pas le summum de l’enseignement supérieur. Il faut intégrer l’apprentissage expérientiel et l’apprentissage en classe pour faire en sorte que les fondements de l’édification du savoir dans les milieux d’enseignement classiques soient utilisés et appréciés. Il faut aussi viser un équilibre entre l’apprentissage expérientiel et la pédagogie fondée sur la recherche pour aider à susciter un esprit critique et de nouveaux points de vue qui permettent d’innover et de trouver de meilleures solutions.

Les demandes d’établissement de partenariats ne doivent pas être unidirectionnelles, c’est-à-dire être adressées par les universités aux collectivités. […] Les demandes peuvent aussi provenir des collectivités. Plus que de simples relations transactionnelles, les partenariats authentiques se forment quand les collectivités et les collaborateurs sur les campus ont tous les mêmes objectifs et se partagent les activités de manière égale Note de bas de page 6.

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Accès à l’apprentissage de la maternelle à la 12e année et innovations en la matière




Il y a des exemples inspirants à l’international. Notamment des formules de co-enseignement et de réorganisation du groupe au cours de l’année scolaire. La responsabilité d’enseigner à des apprenants qui ont des difficultés ou des besoins spéciaux est partagée par une équipe. On valorise aussi les interactions entre apprenants. Cela requiert pour les enseignants, une ouverture à la critique et la capacité à travailler en équipe. Une changement de culture est nécessaire, et cela passe par le changement dans les pratiquesNote de bas de page 7.

Certaines innovations apportées à l’enseignement de la maternelle à la 12e année mettent l’accent sur l’acquisition des compétences essentielles du 21e siècle. Par exemple, les nouvelles approches pédagogiques, telles que les modèles fondés sur la démarche d’investigation et la collaboration, mènent à des formes plus approfondies d’apprentissage afin de favoriser l’acquisition de la capacité de raisonnement analytique critique et créatif nécessaire pour résoudre des problèmes complexes.

Bien que des études révèlent que les enseignants partout dans le monde apprécient ces approches, on ne fait guère appel aux modèles en question dans les interventions pédagogiques. Certains demandent que les établissements et les politiques soient souples et que les parents soient ouverts à des explorations et des innovations pouvant mener à des changements susceptibles de transformer notre culture d’apprentissage. Il faudrait collaborer davantage et mettre davantage l’accent sur la formation pédagogique et l’adaptation des programmes d’études. Il ressort de certaines observations que l’enseignement en collaboration et l’apprentissage entre pairs tout comme la valorisation de la diversité représentent des approches cruciales pour répondre aux besoins d’élèves différents et ayant des besoins spéciaux.

Quelques observations clés

  • Établissement de liens et d’une souplesse fondés sur des données probantes. Pour qu’il soit possible de modifier les politiques et la formation, il faut que les enseignants, les chercheurs et les responsables des politiques communiquent mieux entre eux et mettent davantage en commun les connaissances. Les syndicats devraient eux aussi prendre part aux dialogues clés. Les chercheurs sont appelés à examiner les possibilités d’améliorer l’interdisciplinarité et à tisser des liens avec les responsables des politiques. Afin de favoriser l’utilisation des innovations pédagogiques qui appuient l’apprentissage au 21e siècle, les parents, les enseignants, les administrateurs et les décideurs au niveau provincial doivent être plus ouverts et plus souples, afin de permettre aussi bien aux élèves qu’aux enseignants de prendre des risques.
  • Enseignement en collaboration. Les approches axées sur l’enseignement en collaboration sont très prometteuses et pourraient constituer des modèles de prestation de services avantageux pouvant accompagner tous les types d’apprenants, que ceux-ci aient ou non des difficultés d’apprentissage. Elles nécessitent que les enseignants planifient et communiquent mieux, et qu’ils se fassent davantage confiance. Il faut exécuter d’autres recherches et évaluations sur l’efficacité et les résultats des politiques et des stratégies pédagogiques de collaboration, qui sont encore nouvelles. Le soutien au perfectionnement professionnel est lui aussi crucial pour aider les enseignants à élaborer des approches et du contenu.
  • Les pairs, une ressource à nulle autre pareille. Un certain nombre d’études de synthèse ont souligné le rôle sous-estimé et l’utilité des pairs dans les processus d’apprentissage. Les modèles d’organisation axés sur les pairs peuvent, entre autres, appuyer l’accès aux études et la réussite des élèves de la maternelle à la 12e année qui ont des besoins spéciaux ou un handicap, et des étudiants de cycle supérieur qui apprennent en ligne dans le cadre d’équipes virtuelles. Des études ont montré que les élèves à risque réussissent mieux dans des environnements hétérogènes et profitent énormément du tutorat d’un groupe de pairs. D’autres études ont permis de constater que les pairs constituent le groupe le plus influent pour ce qui est d’encourager les élèves, en particulier les filles, à persévérer après avoir choisi des études et une carrière dans des domaines liés aux STGM.
  • Mise en commun de solutions dans les programmes d’enseignement du français au Canada. L’atteinte des objectifs des programmes d’immersion en français ainsi que l’enseignement dans les communautés de langue française en situation minoritaire sont particulièrement difficiles, car les groupes incluent de plus en plus d’élèves dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais. Il faut se pencher sur les répercussions qu’ont ces changements sociétaux et interculturels sur la formation des enseignants et sur la capacité de produire des résultats satisfaisants sur le plan de l’apprentissage. Dans ces deux contextes, les stratégies d’enseignement et les résultats donnent à penser qu’il y a des solutions qui pourraient être communes à tous les programmes d’études; par exemple, les méthodes d’immersion en français pourraient être utiles pour l’apprentissage du français par les allophones des communautés de langue française en situation minoritaire, ou encore les stratégies d’enseignement de la lecture et de l’écriture utilisées dans les communautés de langue française en situation minoritaire pourraient inspirer la démarche pédagogique des enseignants des classes d’immersion en français.
  • Hors des sentiers battus : la géométrie et le raisonnement spatial ne sont pas très présents dans le programme canadien de mathématiques au niveau primaire. Le raisonnement spatial, soit la capacité de reconnaître et de manipuler mentalement les propriétés spatiales des objets et les relations entre ceux-ci, est d’une importance cruciale pour les personnes de tous âges. Il faut mieux comprendre et faire comprendre les fortes corrélations qui existent entre les capacités de raisonnement spatial, le succès dans les études et le choix de la carrière, ainsi que leurs répercussions sur la réussite des étudiants aussi bien dans les professions liées aux STGM que dans d’autres domaines. Il faut des recherches collaboratives ainsi qu’une plus grande circulation de l’information entre les différents domaines liés à l’éducation et les autres disciplines afin de guider les méthodes d’enseignement et d’apprentissage.

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Technologies perturbatrices et avenir de l’enseignement postsecondaire




La technologie a toujours été reconnue comme un moteur de l’apprentissage continu, qui comprend notamment la mise à niveau des compétences, l’éducation permanente et la contextualisation de l’apprentissageNote de bas de page 8.

Les progrès technologiques ont mené à d’importantes perturbations de l’enseignement et de l’apprentissage. L’utilisation novatrice de produits et de services existants, ou leur combinaison, ou encore les technologies qui changent la donne continueront de transformer la société et l’éducation au cours des 20 prochaines années. Ces innovations, auxquelles s’ajoutent d’autres perturbations reliées à l’augmentation de la mobilité à l’échelle mondiale, sont en train de changer la façon dont nous apprenons et enseignons, ainsi que notre façon de concevoir l’éducation et son organisation. Certains appellent cela un système centré sur les apprenants, tandis que d’autres y voient une « ubérisation » de l’éducation.

Les travaux de synthèse, qui portaient surtout sur les études postsecondaires et l’apprentissage continu, donnent un aperçu de la manière dont les modèles d’apprentissage à distance, rendus possibles par les progrès réalisés en matière de technologie, de logiciel intelligent et de multimédia, offrent un accès accru, plus de souplesse et un plus grand choix et posent des défis à la fois aux apprenants et aux enseignants. Les connexions sociales virtuelles ainsi que le rôle que joue la formation des enseignants sont définis comme étant des facteurs essentiels de l’optimisation des expériences d’apprentissage en ligne et des résultats obtenus. Il n’y a toutefois toujours pas de consensus sur l’efficacité des modèles technopédagogiques et d’apprentissage en ligne et du matériel à l’appui, dont les manuels électroniques.

Quelques observations clés

  • Importance des liens. Il s’est avéré que les liens avec les pairs, dans les expériences d’apprentissage en ligne, influencent la motivation, la persévérance, l’apprentissage en profondeur et l’autoréflexion critique. Bien que bon nombre d’apprenants à distance fassent preuve d’indifférence envers ces liens et qu’un processus qui n’est pas naturel et dont les avantages sont incertains leur demande un effort, les constatations montrent que ces interactions sociales constituent un facteur de succès crucial pour l’apprentissage en ligne. Les attentes et les pratiques des étudiants relativement à l’apprentissage en collaboration s’affinent quand les enseignants les informent mieux des avantages et des défis associés aux liens avec les pairs.
  • Augmentation du nombre d’équipes virtuelles. En tirant parti du contexte, des caractéristiques comportementales et des ressources des équipes virtuelles en milieu de travail, on peut obtenir de meilleurs résultats et un apprentissage plus en profondeur de la part des étudiants en contexte d’apprentissage en ligne, grâce à des moyens tels que la conception délibérée de cours et la formation technopédagogique des instructeurs en apprentissage en ligne. Bien que leur efficacité doive faire l’objet de plus de recherches, les équipes virtuelles d’étudiants de niveau postsecondaire sont prometteuses : elles pourraient susciter un plus grand sens de la responsabilité et une plus grande participation des étudiants aux programmes d’études ainsi que la réduction des inégalités.
  • Aperçu des résultats de l’apprentissage en ligne. Compte tenu des lacunes de la recherche empirique sur les applications concrètes et des constatations contradictoires, l’efficacité pédagogique de l’apprentissage en ligne n’est pas encore entièrement connue. Les études menées sur cette forme d’apprentissage portent davantage sur l’amélioration des expériences actuelles que sur l’efficacité.On met peu l’accent sur le soutien aux établissements et sur la reconnaissance de la valeur des manuels mobiles et électroniques et les investissements dans leur utilisation. Toutefois, selon certaines études, les données sociodémographiques, notamment l’âge, le sexe, le niveau de scolarité et la capacité d’utiliser les technologies, sont des facteurs clés qui ont une incidence sur leur efficacité.
  • Affirmation du leadership en apprentissage en ligne au moyen des politiques. Le Canada est en bonne position pour être un chef de file dans le domaine de l’apprentissage en ligne étant donné ses solides technologies de l’information et des communications (TIC) et son infrastructure de télécommunications robuste, sa population bien éduquée et la grande accessibilité; la formation en apprentissage en ligne accuse toutefois un retard dans les établissements d’enseignement postsecondaire et les milieux de travail au Canada. On la décrit comme étant floue, non coordonnée et fragmentée. Des initiatives d’apprentissage en ligne plus cohérentes et mettant à contribution plusieurs provinces et territoires et plusieurs établissements pourraient aider à canaliser les contributions de l’apprentissage en ligne au développement social et économique.

En dépit de cette assise solide, il y a de plus en plus d’indices qui montrent que le Canada est en train de se laisser distancer par d’autres pays dans ce secteur très importantNote de bas de page 9.

  • Formation des formateurs. Les changements technologiques rapides influencent la création de nouvelles approches pédagogiques. Le perfectionnement professionnel des instructeurs est crucial pour l’acquisition d’une capacité et de compétences technopédagogiques, pour le soutien nécessaire à l’évolution des rôles et des attentes qu’entraîne la technologie et pour l’optimisation des nouveaux modèles de prestation en vue d’un apprentissage authentique et collaboratif.
  • Promesse d’un apprentissage en profondeur. Les participants au forum ont discuté des risques en matière de sécurité et des questions éthiques liées à l’intégration de la robotique, des organismes cybernétiques ou cyborgs, de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle dans nos sociétés et nos contextes d’apprentissage. Ils ont aussi indiqué les promesses que comporte un apprentissage interactif et en profondeur au moyen d’une technologie capable d’évaluer et de communiquer les réactions affectives des apprenants.

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Amélioration de la littératie numérique chez les étudiants canadiens




La littératie numérique au 21e siècle, c’est plus que la capacité d’avoir accès à un ordinateur et que la connaissance de faits ou de pratiques; à l’ère numérique, la littératie consiste à apprendre comment avoir accès à la technologie et à produire des connaissances grâce à elle Note de bas de page 10.

Ces dernières années, la collecte, l’analyse, le stockage, la mise en commun et l’utilisation de données a augmenté de façon spectaculaire dans tous les secteurs. Les analystes estiment qu’en 2012, 90 p. 100 des données dans le monde avaient été créées au cours des deux années précédentes.

Dans un contexte où les lacunes dans les compétences des spécialistes en données augmentent, à eux seuls, le volume et la variété des formats disponibles posent problème aux organisations comme aux personnes, particulièrement quand celles-ci reconnaissent la valeur qu’ont les données pour éclairer le processus décisionnel et favoriser des innovations qui sont vitales pour le bien être social et économique du Canada. Cela soulève aussi d’importantes questions d’ordre juridique et éthique au sujet des problèmes reliés à la sécurité, à la confidentialité et à la propriété de l’information.

La réflexion critique et la résolution de problèmes, en mettant en application des approches créatives et interdisciplinaires de la production de connaissances, sont au coeur de la littératie numérique. La synthèse des connaissances a examiné la demande et les lacunes en ce qui concerne ces compétences cruciales, les normes nationales et l’enseignement de la littératie des données au niveau postsecondaire au Canada, lequel demeure incohérent dans l’ensemble des secteurs et n’est pas traité de façon systématique ou structurée au niveau postsecondaire. L’examen de la littératie en gestion de l’information en milieu de travail a porté surtout sur les lacunes cruciales et les stratégies d’acquisition de compétences en matière de confidentialité, de sécurité et de propriété de l’information.

Quelques observations clés

  • Lacunes importantes en gestion de l’information. L’intensification de la collecte et de l’utilisation des données a suscité, chez les organisations, un besoin sans cesse croissant de s’assurer d’une gouvernance et d’une gestion des risques adéquates pour ce qui est de la confidentialité, de la sécurité et de la propriété de l’information. Ces éléments de la littératie en gestion de l’information, qui comprennent des dimensions à la fois techniques et humaines qui croisent des questions d’ordre économique, juridique et social, sont très difficiles à enseigner. Il faut un enseignement d’une grande portée et à multiples facettes des compétences de base à tous les niveaux du système d’éducation et dans l’ensemble de la formation en milieu de travail, pour qu’il soit possible d’éliminer les lacunes en matière de formation et de faire en sorte que les organisations soient bien dotées de ces compétences.
  • Le point de départ : les programmes d’études du premier cycle. Bien que la formation en milieu de travail et les programmes d’études de cycle supérieur plus spécialisés soient essentiels pour l’acquisition de la littératie des données, ils ne peuvent à eux seuls éliminer les déficits relatifs aux compétences en analyse de données. Le meilleur endroit où inculquer des principes de base et un contenu de cours explicite en littératie des données est le premier cycle universitaire, où l’objectif primordial consiste à doter les étudiants de compétences essentielles, transférables et qui leur confèrent un avantage concurrentiel à l’échelle mondiale. La collaboration interdisciplinaire avec des spécialistes en données et le travail avec des bibliothécaires sont des moyens utiles pour combler les lacunes dans les connaissances tant des étudiants que des membres du corps professoral.
  • Outils et techniques d’enseignement. Des outils et des pratiques d’enseignement de niveau postsecondaire qui sont à la fois diversifiés et créatifs peuvent aider à enseigner la littératie des données dans l’ensemble des disciplines. Parmi les exemples, il y a lieu de mentionner l’apprentissage par la pratique qui met l’accent sur les aspects pratiques et concrets, l’apprentissage fondé sur des modules pour obtenir des résultats d’une façon systématique qui crée la confiance, ainsi que l’apprentissage fondé sur des projets dont l’applicabilité est vérifiée par l’expérience dans le monde réel en vue de réduire l’écart entre la théorie et la pratique. Les outils technologiques tels que les portefeuilles électroniques et les techniques de classe inversée peuvent aussi soutenir l’acquisition de compétences numériques. Il faut approfondir les recherches afin de pouvoir évaluer ces approches et les faire adopter à grande échelle.
  • Connexions intersectorielles. Certains éléments de la synthèse ont cerné les différences entre les perceptions que se font les diplômés des compétences clés exigées par l’industrie et des attentes de cette dernière et les compétences qu’ils offrent, dont des compétences numériques telles que la maîtrise de l’information et la pensée computationnelle. Sous la direction du milieu universitaire, il faut procéder à une vaste consultation auprès des enseignants, des organismes et des établissements et susciter la collaboration entre eux pour l’élaboration de programmes d’études en littératie des données qui permettent d’atteindre les objectifs de toutes les parties prenantes.

La littératie des données consiste en la capacité de recueillir, de gérer, d’évaluer et d’appliquer des données en se fondant sur une réflexion critique. […] La réflexion critique est le fondement de la pensée et de la littératie des données au 21e siècle.Note de bas de page 11.

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Mesures pour remédier à l’absence de diversité et réduire l’écart entre les sexes dans les STGM




En lien avec l’innovation, la croissance économique et le renforcement de la compétitivité, les stratégies d’innovation du Canada et des provinces ont accordé la priorité ces dernières décennies à l’augmentation du nombre de diplômés en sciences, en technologie, en génie et en mathématiques (STGM). En dépit des intentions mises de l’avant dans les politiques et des efforts déployés par les provinces et les établissements, l’inclusion des femmes et des minorités dans les domaines reliés aux STGM est demeurée stagnante. Il n’est pas facile d’éliminer les difficultés systémiques au sein du système d’enseignement postsecondaire et des milieux professionnels, notamment la culture de la méritocratie qui ne tient pas compte des préjugés culturels et sociaux qui entravent la réussite des groupes sous-représentés.

Néanmoins, des chercheurs et des chefs de file sectoriels mènent des initiatives qui refusent de considérer cette stabilisation du nombre de femmes étudiant dans des domaines reliés aux STGM comme une simple réalité; on n’a pas encore fait l’essai de nouvelles idées et de nouveaux modèles destinés à promouvoir l’intérêt des femmes et à appuyer ces dernières dans leur transition à une carrière dans ces domaines. Il y a lieu de mentionner, entre autres, les répercussions qu’aura l’accent mis sur le raisonnement spatial dès le primaire dans les programmes de mathématiques, la plus grande attention accordée aux interactions entre pairs ou quasi pairs et les interventions sexospécifiquement ou culturellement neutres dans l’enseignement postsecondaire et en milieu de travail. La plus grande cohésion préconisée dans les initiatives reliées aux STGM aux différents niveaux du système d’éducation et des programmes d’études au Canada vise à faire augmenter la participation de tous les intervenants, notamment des jeunes femmes et des autres élèves et étudiants sous-représentés, et les avantages qu’ils en tirent.

Quelques observations clés

  • Établissement du bien fondé du raisonnement spatial et prévision de l’espace nécessaire. Le raisonnement spatial permet aux étudiants d’avoir accès à des idées complexes de manière non traditionnelle, et c’est un excellent facteur prédictif du succès dans les études et dans des carrières dans des domaines reliés aux STGM ou dans les arts. C’est aussi une stratégie efficace pour surmonter les difficultés d’apprentissage associées à une situation socio-économique inférieure et à un vocabulaire limité. L’amélioration du raisonnement spatial dans les programmes de mathématiques de la maternelle à la 12e année doit s’accompagner de perfectionnement professionnel et de bonnes pratiques d’enseignement dans l’ensemble des disciplines, afin que les groupes sous représentés puissent avoir accès à ces domaines.
  • Présence accrue des femmes dans les STGM grâce à l’apport des pairs. Le rôle des pairs dans les résultats obtenus sur le plan social et sociétal n’est pas encore bien compris. La mise à contribution des pairs est une façon novatrice de faciliter la transition des femmes de l’école à un travail dans un domaine relié aux STGM. Les approches au niveau universitaire peuvent comprendre les interactions entre pairs au sein d’équipes formées pour des projets et de groupes d’étude, ainsi que le fait de privilégier les activités orientées vers un objectif plutôt que la compétition directe. Parmi les exemples d’initiatives menées par des employeurs, il y a lieu de signaler la mise en place d’activités visant le recrutement facilité par des quasi-pairs qui reflètent les objectifs de l’organisation en matière de diversité, le mentorat social des nouvelles recrues et l’embauche de plus d’une personne d’une université donnée afin d’appuyer le rendement, l’intégration sociale et la persévérance des nouveaux employés de sexe féminin ou issus de groupes sous-représentés.
  • Sans distinction de sexe pour l’égalité hommes-femmes. Il est recommandé aux établissements et aux employeurs d’appuyer dans la mesure du possible les femmes qui font leur entrée dans des domaines reliés aux STGM en ayant recours à des approches neutres, car celles-ci suscitent moins de résistance que les politiques de discrimination positive en faveur des femmes et permettent d’officialiser des processus qui sont déjà en place et favorisent l’un des deux sexes. Par exemple, dans des secteurs dominés par les hommes, le fait d’officialiser le mentorat pour tous étend les avantages de l’intégration sociale aux femmes et aux autres groupes minoritaires.
  • Plus grande cohésion de l’ensemble des initiatives. Au cours de la dernière décennie, d’importantes collaborations et des partenariats notables réunissant le monde de l’éducation, l’industrie, le gouvernement et des organismes sans but lucratif ont appuyé la promotion d’initiatives reliées aux STGM. Un certain nombre d’études sur les politiques et d’études universitaires menées partout au Canada font état d’approches et de techniques qui donnent de bons résultats, notamment les méthodes d’enseignement de la psychologie cognitive, l’utilisation de la robotique avec les jeunes enfants et les programmes offerts après l’école aux jeunes femmes du secondaire. Un réseau STGM centralisé et en ligne, dont les membres adhéreraient à une stratégie nationale, pourrait contribuer à regrouper les connaissances et à en favoriser la diffusion parmi les chercheurs, les praticiens, les parents et les élèves et étudiants.

Les interactions des étudiants avec leurs pairs sont beaucoup plus fréquentes et ont davantage de conséquences que celles qu’ils ont avec les personnes qui leur servent de modèles au moment où ils sont en train d’envisager et de planifier leur avenirNote de bas de page 12.


Thème

Création et mise en commun d’innovations au moyen des arts




Gérer un projet avec de petits budgets, dans des délais serrés, dans un contexte d’incertitudes, être créatif, « sortir du cadre »… C’est exactement ce que les employeurs recherchent et c’est ce que les étudiants en arts ont développé! Ils sont tout à fait entraînés en ce sensNote de bas de page 13.

L’art joue un rôle substantiel dans notre vie. Il nous relie à notre condition humaine, nous permettant d’examiner le sens de notre vie. Il a une valeur thérapeutique pour notre santé et notre bien-être et favorise la cohésion sociale en regroupant les collectivités dans des environnements aussi bien structurés que non structurés.

Du tout début de l’apprentissage jusqu’à la fin des études postsecondaires, les arts fournissent un contexte à nul autre pareil pour l’acquisition des compétences essentielles au 21e siècle. Cela comprend la capacité de visualiser, de créer, de transformer, de hiérarchiser et d’extraire le sens et l’essence – toutes des capacités essentielles dans une économie du savoir qui exige de plus en plus d’innovation et de créativité de la part de la population active. L’enseignement de la créativité et de l’innovation revêt désormais énormément d’importance dans les écoles de gestion, et il se donne également dans d’autres domaines au moyen de nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage. L’assise que la formation en arts procure à l’acquisition de compétences essentielles n’est toutefois pas à la portée de tous les élèves de la maternelle à la 12e année.

Quelques observations clés

  • Accès accru pour susciter un plus grand potentiel et davantage de passion. L’enseignement des arts de la maternelle à la 12e année est privatisé dans certaines provinces, et les jeunes élèves n’ont plus tous les mêmes possibilités de prendre part à des activités les éveillant aux arts et d’en bénéficier. Dans certains cas, à cause d’une pénurie d’enseignants spécialisés dans les arts ou de l’absence d’offres diversifiées, l’apprentissage est uniquement passif, car des enseignants qui n’ont pas nécessairement reçu une formation en arts ont de la difficulté à transmettre la passion pour les arts nécessaire pour optimiser le potentiel créatif et artistique des élèves.
  • Liens qui transforment grâce à la technologie. Les nouvelles technologies et les nouveaux réseaux font évoluer le rôle de l’art. Les outils d’apprentissage numériques permettent d’atteindre un public plus important, de faire participer celui-ci davantage et de mieux relier les collectivités et les établissements d’enseignement. Par le truchement de la technologie, les arts de la création font aussi la promotion d’initiatives hybrides en éducation, qui prévoient le fusionnement de l’art avec les sciences et beaucoup d’autres domaines, ce qui entraîne des répercussions transformatrices sur le contexte dans lequel se fait l’apprentissage. Afin d’exploiter l’énorme potentiel de collaboration, il faut que les établissements d’enseignement mettent en commun les bonnes pratiques et fassent preuve d’une plus grande souplesse pour ce qui est d’examiner et d’intégrer les méthodes d’enseignement numériques dans les programmes d’études.
  • Établissement de liens entre les connaissances et la collectivité au moyen de l’art. En « démocratisant » l’art, c’est-à-dire en le sortant des établissements d’enseignement, on a cherché à le rendre plus accessible et à nous permettre de repenser des questions d’ordre social, économique et politique cruciales. L’art et le design ont un énorme potentiel de mobilisation des connaissances et peuvent à la fois favoriser la coproduction et l’échange de connaissances avec les collectivités et mieux communiquer les résultats de la recherche à la société en rendant l’information plus convaincante et davantage applicable à la vie de tous les jours.
  • Protection des spécificités et des valeurs disciplinaires. Depuis la création du domaine de la gestion des arts au cours du siècle dernier, le fait de ne pas intégrer les programmes de gestion des arts dans les facultés de gestion s’est avéré un facteur important. Cela a aidé les gestionnaires des arts à équilibrer et à gérer les valeurs contradictoires et les paradoxes inhérents aux deux disciplines. De tels « liens lâches » permettent d’enrichir et la collaboration et les deux domaines tout en protégeant les principales spécificités et valeurs disciplinaires. Le développement des industries de la création exerce une pression continue visant à faire en sorte que les programmes de gestion des arts s’inscrivent dans une conceptualisation plus vaste des industries de la création.
  • Nouvelles perspectives provenant des industries de la création. L’accent que les politiques et la recherche ont mis dernièrement sur les industries de la création a permis d’obtenir de nouvelles perspectives sur la façon dont il faudrait enseigner la gestion dans les domaines culturels et mener des recherches à ce sujet. Les industries de la création regroupent l’artisanat, les disciplines et les secteurs de la création en un seul champ d’études, mettant fin à des cloisonnements qui existaient depuis longtemps entre les arts et la culture. Bien que l’entrepreneuriat soit devenu un centre d’intérêt pédagogique plus important, il n’y a pas de manuels pour l’enseignement des industries de la création. Ces perspectives doivent être accessibles et applicables à d’autres disciplines, notamment à la gestion des arts, afin de pouvoir profiter aux arts et aux industries culturelles et combler l’écart entre les deux.

Les méthodes interdisciplinaires de travail et les transferts de connaissances sont au coeur même du concept [qui associe les arts de la création à la technologie, aux affaires et aux médias sociaux] et sont la clé de son succès croissantNote de bas de page 14.


Points de vue exprimés sur les nouvelles méthodes d’apprentissage misant sur l’art

Installation conçue par le collectif artistique Madeleine Co., de Toronto, qui repense les questions sociales au moyen des récits expérientiels et de l’art multimédia. Vidéo de l’installation. (en anglais)

Les cinq grands champs d’intérêt : apprentissage autochtone, apprentissage transformateur, inclusion et diversité, résultats de l’apprentissage, apprentissage expérientiel

Dans 20 ans…

Q : Avez-vous bon espoir au sujet de l’avenir de l’apprentissage et de l’enseignement au Canada?

R : Bon espoir/très bon espoir

Q : Avez-vous bon espoir au sujet de votre incidence sur l’avenir de l’apprentissage et de l’enseignement?

R : Très bon espoir




Conclusion : Façonner un avenir meilleur pour l’enseignement et l’apprentissage

La recherche en sciences humaines favorise une meilleure compréhension des connaissances, des mécanismes de prestation de services et des résultats que le système d’éducation du Canada doit produire pour appuyer et maintenir une société innovante, résiliente et diversifiée. La création de meilleurs liens, dans l’ensemble des disciplines et des secteurs et à l’intérieur de ceux-ci, est essentielle pour assurer un avenir meilleur aux enseignants et aux apprenants. Une plus grande souplesse dictera aussi des démarches novatrices susceptibles de favoriser le développement d’habiletés cruciales et l’acquisition de compétences essentielles.

Ce rapport résume les constatations clés qui émanent des projets ayant bénéficié de subventions de synthèse des connaissances pour l’examen de nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Il cerne différents domaines dans lesquels des améliorations s’imposent afin d’améliorer les résultats obtenus par les apprenants. Si les capacités de recherche et l’expertise en recherche sont des points forts du Canada, ce dernier se doit de mieux mobiliser les connaissances afin d’éclairer les politiques et les pratiques. En ce qui concerne les faiblesses et les lacunes dans les connaissances, il doit saisir les occasions de se pencher sur de nouvelles questions de recherche.

Le CRSH encourage le milieu de la recherche à examiner attentivement ces constatations et à envisager de tirer parti de nouvelles occasions de financement visant la mobilisation des connaissances et de futures recherches, notamment d’occasions de partenariat, s’il y a lieu. L’examen de ce défi de demain a suscité énormément d’intérêt au sein du milieu de la recherche ainsi que chez les utilisateurs de la recherche des secteurs public, privé et sans but lucratif. Les travaux financés par le CRSH dans ce domaine seront suivis de près, et l’on s’emploiera à trouver de nouvelles manières d’établir de meilleurs liens entre les connaissances et l’expertise en recherche et les Canadiens.

Nous vous invitons à participer au dialogue national sur l’ensemble des six domaines des défis de demain. Au moyen de partenariats et d’efforts novateurs en matière de collaboration, nous pouvons ensemble mettre à profit les possibilités nouvelles et prometteuses qu’offrent la recherche, la formation et la mobilisation des connaissances. Ensemble, nous pouvons assurer de meilleurs lendemains à tous les Canadiens.

Recherche pour un avenir meilleur

L’initiative Imaginer l’avenir du Canada du CRSH fait ressortir le rôle crucial qu’auront à jouer les sciences humaines pour aider les Canadiens à relever les défis sociétaux complexes auxquels ils feront face dans les décennies à venir.

Au sujet du CRSH

Le CRSH est un organisme de financement du gouvernement du Canada. Par l’attribution de subventions et de bourses, il soutient les travaux de chercheurs qui apportent des éclairages clés sur les défis et les possibilités d’ordre social, culturel, économique et environnemental que présente un monde en constante évolution.


Footnotes

Note de bas de page 1

Association canadienne pour les études supérieures, Imaginer l’avenir du Canada. Résumé des discussions en table ronde avec les étudiants chercheurs aux cycles supérieurs, le 26 octobre 2015, p. 4.

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Note de bas de page 2

Ken Coates et coll., “Aboriginal workplace integration in the north”, rapport final du projet financé par la subvention de synthèse des connaissances du CRSH, novembre 2015, p. iv.

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Note de bas de page 3

Frank Deer, directeur des Initiatives autochtones et professeur adjoint, University of Manitoba; citation communiquée au cours du forum national Imaginer l’avenir du Canada du CRSH, le 16 novembre 2015. 

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Note de bas de page 4

Roberta Lexier et Melanie Rathburn, “Global learning in a Canadian context: a knowledge synthesis”, rapport final du projet financé par la subvention de synthèse des connaissances du CRSH, novembre 2015, p. 1.

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Note de bas de page 5

Alison Taylor et coll., “Community Service-Learning (CS L) in Canadian higher education” rapport final du projet financé par la subvention de synthèse des connaissances du CRSH, novembre 2015, p. 1.

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Note de bas de page 6

David Phipps, directeur des services de recherche et d’innovation de l’Université York; observations faites au forum national Imaginer l’avenir du Canada du CRSH, le 16 novembre 2015.

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Note de bas de page 7

Julie Bélanger, discours liminaire prononcé au forum national du CRSH; Mme Bélanger est coauteure de l’Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage 2013 de l’OCDE, une enquête réalisée auprès d’enseignants et de chefs d’établissement scolaire dans 34 pays et économies du monde entier.

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Note de bas de page 8

Martine Durier-Copp et al., “Strengthening deeper learning through virtual teams in e-Learning: A synthesis of determinants and best practices (rapport final du projet financé par la subvention de synthèse des connaissances du CRSH, novembre 2015, p.11)

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Note de bas de page 9

Durier-Copp, Strengthening deeper learning, p. 11.

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Note de bas de page 10

Stephen Downes, discours liminaire prononcé au forum national du CRSH; M. Downes est chef de programme au programme Systèmes d’aide à l’apprentissage et au rendement du Conseil national de recherches Canadal et cofondateur des cours en ligne ouverts à tous (MOOC).

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Note de bas de page 11

Mike Smit et coll., “Strategies and best practices for data literacy education: Knowledge Synthesis Report”, rapport final du projet financé par la subvention de synthèse des connaissances du CRSH, novembre 2015, pp. 2 et 4.

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Note de bas de page 12

Brian Rubineau, “Leveraging peers in the school-to-work transition for women in STEM ”, rapport final du projet financé par la subvention de synthèse des connaissances du CRSH, novembre 2015, p. 1.

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Note de bas de page 13

Renaud Legoux, professeur agrégé, HEC; observation faite au forum national Imaginer l’avenir du Canada du CRSH.

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Note de bas de page 14

Inessa Chapira, étudiante de cycle supérieur, OCAD University. Innovating Canada’s Higher Education, rapport ayant émané de la table ronde de l’ACES qui a eu lieu à l’OCAD University le 8 avril 2015, p. 31.

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