Lauréat du Prix Connexion : John Willinsky

John Willinsky

Lauréat du prix Connexion

John Willinsky

Canadian Centre for Studies in Publishing

Simon Fraser University

Biographie

En 1998, John Willinsky a fondé le Public Knowledge Project à l’University of British Columbia dans le but de sensibiliser davantage le public aux travaux d’érudition en rendant les résultats des travaux de recherche financés par des fonds publics disponibles pour tous.

Aujourd’hui situé dans les locaux de la bibliothèque de la Simon Fraser University, le Public Knowledge Project est une référence internationale en matière de partage des données et de la recherche universitaire. En fait, son logiciel appelé Open Journal Systems est la plateforme ouverte de choix qu’utilisent des universités du monde entier pour publier leurs résultats de recherche. Offert en 25 langues, ce logiciel a déjà permis de publier et de partager en ligne les articles avec comité de lecture de plus de 325 revues canadiennes. Fait plus notable encore, il offre aux étudiants et aux universitaires des pays en voie de développement (surtout en Amérique latine) une plateforme sur laquelle publier leurs travaux, ce qui contribue à élargir et à enrichir la recherche universitaire à l’échelle internationale. À ce jour, on estime que le logiciel a permis la publication de plus de 2,3 millions d’articles.

Dans le cadre de ses travaux, M. Willinsky a collaboré à la conception et au codage des systèmes logiciels servant à la publication en ligne de revues et de monographies à libre accès. Ses travaux de recherche en sciences humaines ont notamment porté sur l’historique de la propriété intellectuelle de travaux vieux de plusieurs siècles. M. Willinsky a également pris part à une collaboration sur des essais aléatoires permettant d’évaluer l’utilisation des résultats de recherche à libre accès par les médecins et les services de santé publique ainsi qu’à une enquête sur la convergence entre la recherche universitaire et les sites de notoriété publique, comme Wikipédia.

M. Willinsky prononce régulièrement, devant des collègues et des étudiants de partout dans le monde, des allocutions portant sur les possibilités d’améliorer la contribution à la recherche et à l’érudition ainsi que d’en assumer la responsabilité. Détenteur d’un doctorat en sociologie de l’éducation de la Dalhousie University, il est professeur à la Graduate School of Education de la Stanford University. Il est également professeur à temps partiel en études en publication à la Simon Fraser University, poste qu’il occupe par l’intermédiaire du Public Knowledge Project qu’il dirige.

M. Willinsky est l’auteur primé de plusieurs livres sur l’éducation et le libre accès, un membre de l’Académie des sciences sociales de la Société royale du Canada et un membre de la National Academy of Education des États-Unis.

Au sujet des prix Impacts

Décernés chaque année, les prix Impacts visent à souligner les meilleures réalisations ayant émané d’activités de recherche et de mobilisation des connaissances que le CRSH a financées, ainsi que les meilleures réalisations ayant découlé de l’attribution d’une bourse du CRSH.

Le prix Connexion du CRSH souligne la réalisation, par un chercheur ou une équipe, d’une initiative remarquable ayant suscité la participation de son établissement et de la collectivité et ayant produit un impact d’ordre intellectuel, culturel, social ou économique.

Sur quoi portent vos travaux?

Je me plais à dire – pas trop souvent, je l’espère – que mon travail consiste à améliorer la dimension publique et intellectuelle de l’édition savante, et ce, en prêtant attention aux nouveaux modèles économiques qui permettent au monde d’accéder librement à ce bien collectif.

Beaucoup de gens s’inquiètent de l’avenir du journalisme et de l’édition. Selon vous, de quoi aura l’air le monde de l’édition de demain?

Je partage les mêmes inquiétudes, car la démocratie ne saurait exister sans une presse dynamique et libre. Pour l’instant, on attend encore la création d’un modèle économique solide pour le journalisme, même si les livres électroniques et d’autres formes d’édition se font adopter. Comme d’autres, je tente de trouver de meilleures façons d’établir des liens entre le journalisme et les travaux de recherche et d’érudition à libres accès. Nous voulons permettre aux lecteurs d’approfondir leurs recherches et d’en apprendre davantage sur le contexte historique des questions d’actualité.

De quelles réalisations êtes-vous le plus fier jusqu’à maintenant?

Je suis particulièrement fier de la façon dont l’équipe du Public Knowledge Project a développé ce qui semble être le logiciel le plus utilisé au monde pour l’édition savante. En effet, plus de 10 000 revues utilisent en ce moment le logiciel Open Journal Systems – dont 60 p. 100 dans les pays de l’hémisphère sud. Si ces chiffres sont en partie dus au fait que le logiciel est ouvert et gratuit, alors j’en suis aussi fier que du fait qu’il permet l’accès libre aux travaux de recherches et d’érudition.

En ce qui concerne vos travaux, que souhaitez-vous que les Canadiens retiennent le plus?

Au départ, je n’étais qu’un enseignant qui tentait de transmettre à ses étudiants le goût d’apprendre. Je suis maintenant un professeur qui s’efforce depuis les 20 dernières années à ouvrir de nouveaux horizons en matière d’apprentissage en améliorant l’accès public et mondial gratuit aux travaux passés, présents et futurs de collègues chercheurs du monde entier.